En effet, “traîtres” à qui ? Aux djihadistes qui défilent en Syrie, paradent au Liban, fanfaronnent encore à Gaza, invectivent et incarcèrent à Alger, insultent à Paris ?… Qui sont les réels traîtres sinon ces djihadistes “je suis partout” en chemise cravate ou enturbanné qui accusent Sansal de fait “d’apostasie” puisqu’il refuse d’adouber leur idéocratie…
Les notions de “nation”, même d’État, de droit, etc, a fortiori de “liberté” n’existent pas dans leur corpus sinon comme subordonnées et non substantives. Ces termes n’ont pas de consistance intrinsèque autre que formelle parce qu’il faut bien faire semblant dans les rangs des institutions fantoches qu’ils dominent d’ailleurs comme la désormais feu ONU, discréditée à jamais, pis que la Société des Nations, ne parlons pas des autres…
Et puis il y a la théorie et la pratique : en théorie il est fort possible de trouver des phrases emberlificotées du genre “nulle contrainte en religion” qu’il s’agit de lire plus dynamiquement, plastiquement, en suprématie de la doctrine sur la forme qu’elle peut prendre à un moment donné ; ou comment absorber la situation nouvelle quitte à s’y accommoder, tactique et stratégie ne sont pas “contraintes” à l’avance ; Sansal sera ainsi montré du doigt comme ayant “atteint à la sécurité nationale” alors que cette dite “sécurité” est celle de l’emprise djihadiste sur les “nations” pensées seulement comme peuplades à “soumettre” et non comme étant ces substrats souverains singuliers dans lesquels les individus ne sont pas des “soumis” mais des “citoyens” ayant des droits, à commencer par celui de parler, écrire…
Ce qui fait que la pratique des beaux discours se sera donc personnifiée en l’enlèvement de Boualem Sansal ce “danger”, ce “pseudo-écrivain” qui aura “blessé” l’orgueil djihadiste, mais oui.
Désormais seul ou presque, et deux semaines déjà, et pas une seule manifestation devant l’ambassade djihadiste en costume-cravate. Pendant ce temps les créatures qui la défendent viennent se répandre pour défendre l’occupation djihadiste là-bas comme ici, en France, bénéficiant des largesses de celle-ci au nom d’un “dû” imaginaire.