C’est lors de la projection d’un documentaire « Les protocoles de la rumeur » réalisé par Mark Levin (Slam) que j’ai découvert ce mystérieux Rasta « Matisyahu ». Habillé du traditionnel costume noir et blanc orné de « kippa » et « tefillin », il apparaît au milieu d’une faune juive new-yorkaise atypique voire laïque et contrastée applaudissant allégrement le nouveau chantre du Reggae Hassidique, lors de célébrations collectives des fêtes de Pessah (pâque juive).
Depuis l’age de 17 ans Matthew a eu le temps d’expérimenter la vie d’artiste incertaine en suivant continuellement des groupes de « Jam music » au fil du temps de ville en ville sur les routes.
De retour à New-York il étudie l’art à l’université et s’initie avec le“ Ragga” frondeur de Capelton et Sizzla. En contact avec des Rabbis zélés de Eigh Crown Il commence son rapprochement avec le Hassidisme et se consacre à l’étude de la torah, reliant sa passion musicale avec sa nécessité spirituelle.
Parce que l’homme pour les Orthodoxes, ne doit pas tourner son regard vers les femmes. Qu’il est question d’une organisation hermétique dont l’influence sur la communauté juive témoigne d’un prosélytisme sévère et d’une particularité hors du temps que précisément Matisyahu est aujourd’hui la superstar sacralisée de fait du mouvement ultra-conservateur Chabad Loubavitch. Comment Matisyahu a pu exprimer son ineffable exaltation sans choquer les rabbins de sa Yeshiva ?
C’est avec conviction, Riddim et chant prodigieux que ces maîtres ont finalement compris et accepté cette controverse divine au rythme du ragga jamaïcain.
Antihéros par excellence, anti-sex symbole, il est tout ce que vous n’avez jamais vu, ou l’habitude de voir sur vos écrans, un « Juif pour Jah » Des textes à la signification revendicatrice illustrent le but de son exhortation : repousser l’orgueil dévastateur, désavouer le divorce avec la vie, et nous-même. Il s’adresse au monde interpellant la conscience humaine à refuser le chaos destructeur. Un fou, un sage paradoxal ou peut être un Roi sans Couronne annonciateur de consolation ?
Son inspiration manifeste une humilité inhabituelle, ses mélodies soutenues de sens évocateur interpellent l’espoir et l’équilibre.
Matisyahu est-il le libérateur de toutes les souffrances de notre futur incertain, le révélateur Juif dérangeant de l’incompréhension humaine?
Une transmission musicale plus que symbolique, insolite dont l’héritage transpire le flow percutant Jamaïcain. L’événement inattendu est accueilli positivement dans le monde du Reggae-Ragga. Respecté, Il est aujourd’hui le rare blanc à l’affiche des plus grands festivals Caribéens avec Buju Banton, Luciano et Cappelton.
Il vient de signer sur le Label Epic pour son nouvel album « YOUTH »qui est produit par le grand Bill Laswell
Voici un extrait de textes Warriors :
You’re a warrior fighting for your soul Taken from the world above
And brought down to the world below
Aussi Jerusalem, Ancient Lullaby (Mist Risin’), Shalom/Salaam (Interlude)
A l’écoute sur http://www.jdubrecords.org/
DINAMYTE