31 mars 2023
Non classé

France Télécom dans une spirale baissière

La dynamique de baisse


Depuis le 21 octobre 2005, une bulle baissière est en plein développement; le support dynamique de 23 a été enfoncé. graphique Le support majeur @17,50 de mai 2005 est en vue; il est douteux qu’il tienne car les opérateurs seront tentés de tester 16, la base d’un rectangle datant de 2003. graphique

En effet, le titre a été incapable de franchir le triple sommet à 24,50 quand le marché était favorable l’été dernier. Il faut donc voir l’autre côté du rectangle que la platitude des bandes de Bollinger mensuelles met en évidence. Or le Parabolique mensuel n’ pas servi de support @ 23, et il est baissier. graphique Les Bandes de Bollingermensuelles devraient donc s’écarter, les cours collant à la bande inférieure, c’est à dire qu’une bulle baissière de base mensuelle se développerait. pour atteindre la bande inférieure trimestrielle qui passe à 8,60.

Le danger de la dette


Rien ne va plus. On apprend qu’un danger de défaut pèse sur certains mastodontes très endettés comme General Motors, Deutsche Telekom, parce que les spreads sur les dérivés de crédit à ces entreprise ne cessent de se détériorer. Or le titre GM s’effondre dangereusement, laissant prévoir que les banques ne pourront plus tenir les positions de spread. Un nouveau LTCM est en vue… graphique

La réaction en chaîne devrait alors atteindre les entreprises qui ne tiennent que par ces spreads de crédit.

L’objectif de baisse


Tomber à 8,60 c’est quand même mieux que le plus bas jamais atteint @ 6,570 en 2002. Mais il faut remarquer que l’effondrement depuis le sommet historique @ 219 n’a formé en fait que la première grande vague A, suivie du grand rebond [vague B] de l’époque Thierry Breton jusqu’ à la résistance majeure de 25-26, la zone clé établie comme support majeur en septembre 2001.

Il faut redouter le développement de C, la vague baissière qui peut être théoriquement aussi dévastatrice que l’antécédente A. Cette vague A ayant fait diviser le titre par 32, il est raisonnable d’estimer le facteur de division de C @ 32*0.382 [ratio de Fibonnacci], soit environ 12. graphique

France Telecom pourrait alors s’effondrer à 26/12 = 2,16 ou 1 centième de son plus haut historique !

Comptes surprenants


Par l’Économiste Jean-Pierre Chevallier ©

France Télécom a survécu jusqu’à présent grâce à la protection de l’Etat et à des acrobaties comptables, mais l’augmentation des risques sur la dette de General Motors va provoquer des réactions en chaîne sur les marchés des produits dérivés et sa chute dans un avenir proche. Les dettes à long terme de France Télécom sont très importantes : 50 milliards d’euros d’après les comptes (fin 2004) publiés en normes IFRS (International Financial Reporting Standards, Normes Internationales d’Information financière), auxquels il faut ajouter plus de 60 milliards de charges de retraite qui ne sont pas provisionnées et quelques dizaines d’autres milliards qui n’apparaissent pas dans ces comptes. Au total, plus de 150 milliards de dettes à long terme pour de rares capitaux propres qui proviennent en grande partie des apports de l’Etat et d’actionnaires…

Les comptes publiés par France Télécom ne donnent pas une image fidèle de la réalité en vue de tromper le public, ce qui est un délit. Ses dirigeants en avaient déjà commis un en toute impunité en inscrivant dans les comptes de l’exercice 2001 des cessions d’immeubles(pour 2,7 milliards) dont les actes de vente n’avaient pas été signés au 1° avril 2002 afin de dissimuler le surendettement. Ils continuent en retenant 31 milliards d’euros de dettes à court terme pour un chiffre d’affaires de 46 milliards, ce qui est peu vraisemblable. Une grande partie de cette somme (les deux tiers ?) est manifestement constituée de crédits à court terme renouvelés afin de ne pas augmenter l’endettement à long terme.

7 milliards de provisions pour risques auraient dû être enregistrés en charges et diminuer d’autant le montant des bénéfices et des capitaux propres.

27 milliards d’écarts d’acquisition sont dépréciés sur 20 ans, contrairement aux règles admises ailleurs qu’en France, au lieu de venir en diminution des bénéfices ou des capitaux propres (qui seraient alors négatifs !). Cette acrobatie comptable est assez mal connue en France, et quelques explications sont nécessaires… A la fin des années 90, dans la fièvre de l’Internet, les dirigeants de France Télécom ont acquis et payé fort cher des sociétés qui finalement n’avaient quasiment aucune valeur. Le montant de ces acquisitions a été enregistré en immobilisations à l’actif mais il a fallu par la suite les inscrire à leur juste valeur, et à côté, l’écart de ces acquisitions qu’il faut ensuite faire disparaître en enregistrant la dépréciation en charge venant en diminution des bénéfices. Il était admis jadis que ces dépréciations pouvaient s’étaler sur 20 ans, ce qui permettait aux patrons aventureux de ne pas faire apparaître leurs erreurs. Ces abus ont eu des conséquences très graves et les autorités américaines ont obligé les entreprises à déprécier dès le 1° janvier 2002 la totalité de ces écarts d’acquisition dès leur mise en évidence, ce qui a fait plonger un certain nombre de dot com et assaini le marché. Pour éviter que France Télécom ne tombe en faillite, les autorités françaises n’ont pas adopté ces règles qui sont pourtant appliquées partout…

Par ailleurs, les charges de retraite des salariés de France Télécom ne sont pas provisionnées sous le prétexte que les députés ont voté une loi les transférant à l’Etat. En transposant les 70 milliards d’euros des charges de retraite des 309 000 salariés de La Poste et les 60 milliards des 156 000 salariés d’EDF (retenus dans leurs rapport de gestion), ces charges sont certainement de l’ordre de 60 milliards pour les 205 000 salariés de France Télécom dont 42 % ont gardé leur statut de fonctionnaires !

Enfin, les banques créditrices de MobilCom (acquise par France Télécom) pour plus de 5 milliards ont été obligées d’abandonner leurs créances pour recevoir en contrepartie des fonds non remboursables transformables en actions France Télécom…

Au total, plus de 150 milliards d’euros de créances sont détenues par des salariés, des banques et d’autres entreprises. Ce sont autant de dettes pour France Télécom. C’est aussi de l’argent non gagné qui circule. Heureusement, les Français ne comprennent rien à ces problèmes économiques et financiers…

Publié par MAESTRADE
bold advice, bold returns

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


%d blogueurs aiment cette page :