par Un homme qui assume le fait d’être 1° appelé, “élu” pour être le partenaire de Dieu dans Son plan de rédemption de l’humain dans l’homme et 2° toujours en-deça de ce qui le rendrait capable de coopérer pleinement avec Dieu, car toujours revenant à l’idolâtrie (comblement de la faille identitaire pour réussir le déni de son manque à être).
C’est un homme intérieurement divisé, un conflit incarné, une contradiction vivante qui fait peur aux autres hommes et en même temps les attire comme une promesse de liberté; qui leur fait pitié et qui les fascine. C’est un paradigme incarné de la condition humaine comme n’importe quel homme mais qui, à la différence de la plupart des autres hommes en est parfois (pas toujours mais souvent) un peu plus et un peu plus tôt averti et que cela prémunit contre les impasses de la tristesse et du ressentiment.
C‘est un homme qui revient de loin et qui, pour cela même a quelques longueurs d’avance sur un certain nombre d’autres hommes dans ce vaste jeu qui se joue sur l’échiquier de l’histoire.
Quelquefois, des hommes qui n’appartiennent pas à ce peuple ont des trajectoires existentielles qui sont juives, déviantes, hérétiques et belles.Ils le savent et se sentent alors fraternels à ce peuple, comme s’ils en faisaient partie.
Peut-être que toute vie a sa part juive, sa part d’hérésie et que le peuple juif n’est là que comme sentinelle vigilante de cette part secrète et inaliénable, qui empêche tous les pouvoirs, toutes les hiérarchies instituées de méconnaître la distance qui les sépare de ce qui singularise chaque homme, leur interdisant, dès lors, de ne le regarder que comme un numéro, un interchangeable représentant de l’espèce.
