22 mars 2025
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Les nounous sont tombées sur la tête, un plaidoyer pour le libéralisme

Parmi la foison d’exemples donnés on apprend que nous avons « aujourd’hui plus de 8.500 lois, plus de 120.000 arrêtés ou décrets, plus de 380.000 règlements en vigueur en France…et nul n’est censé ignorer la loi ! » Ou on comprend comment la manière dont sont traitées les entreprises met, en fin de compte, l’économie en péril car, par exemple, « les jeunes et courageux créateurs d’entreprise..[ont] les ailes constamment brisées par les charges excessives et la paperasserie administrative. » Et de plus, « la récompense des efforts, les vertus structurantes du travail et la dynamique positive de l’émulation, » se sont envolés et, « dans notre pays, on ne cherchera bientôt plus un travail mais une protection, une combine ou une subvention. »

Des affirmations qui sont étayées tout comme est indéniable le triste bilan de cette protection omniprésente de l’Etat : chômage bien plus élevé qu’en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas ou en Nouvelle Zélande, ou dette publique « qui atteint désormais 140 % du PIB » – contre 42% en Grande-Bretagne en 2004, par exemple.-

Mathieu Laine, avocat spécialisé en droit des affaires et qui enseigne à Sciences-Po, dénonce également les hypocrisies flagrantes, telles celles de « l’ensemble de la classe politique française, » criant au « patriotisme économique » dans le cas d’une entreprise privée comme Danone, alors que « seuls les propriétaires légitimes du groupe » étaient à même de juger du bien-fondé d’une « rumeur d’OPA. » Venant d’un « supposé envahisseur américain, » Pepsi-Cola, en l’occurrence.
L’auteur passe ainsi en revue des domaines qui vont du « contrôle de nos assiettes » à « l’école garderie » où « les idées de liberté, de responsabilité et de propriété privée sont, tout comme la mondialisation ou le capitalisme, caricaturées voire hissées, contre toute évidence, au même rang que les pires totalitarisme, » en passant par les banlieues.

Pourtant, « le déclin français n’est pas une fatalité, » affirme Mathieu Laine qui ancre son optimisme ou plutôt son espoir aux think tanks autrement dire au retour de la pensée, du libéralisme. Et il donne pour exemple l’Institute of Economic Affairs, créé par un homme d’affaires anglais soucieux, dans les années 50 « d’enrayer la dégradation constante de son pays » et eu l’heur de s’adresser à un économiste, Friedrich A. von Hayek, qui devint Prix Nobel. C’est ainsi que l’IEA, chantre des « vertus de la responsabilisation » dont sut se saisir Margaret Thatcher – à qui Tony Blair n’hésite d’ailleurs pas à « rendre hommage » – amorça son redressement spectaculaire.

Il n’y a qu’un domaine où il semble hasardeux de suivre Mathieu Laine. C’est celui d’une législation en matière de liberté d’expression. Il remet en cause, en effet, « la loi Gayssot contre les propos racistes, » arguant que « s’il est vrai que proférer des propos racistes ou homophobes est profondément idiot et blessant, il n’est pas certain qu’il faille donner aux pouvoirs publics le pouvoir de les sanctionner. » Et s’il est vrai, comme il l’écrit, que « on ne change pas les consciences parce que l’on contrôle le langage, » il semble néanmoins bien optimiste de croire que « l’argumentation, l’explication, la pédagogie » puissent être des remparts contre les dérapages constatés – par exemple, la banalisation de stéréotypes antisémites qui motivèrent, pour une large part, l’enlèvement d’Ilan Halimi-. Ou alors, il faudrait que soient mises en place une très solide pédagogie, aujourd’hui impossible pour toutes les raisons que nous donne l’auteur.
Ce n’est sans doute pas par hasard qu’il a choisi de lancer son livre début mars chez Galignani, rue de Rivoli à Paris. Cette entreprise, qui appartient à une famille qui débuta dans l’édition au XVI ème siècle en Lombardie, a su s’adapter aux fluctuations de l’histoire au cours de ses deux siècles d’existence. Pour se spécialiser enfin et jusqu’à ce jour dans le livre anglais.

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