Deux documents ci-dessous permettent d’infirmer les propos de certains expliquant encore, malgré les faits, qu’empêcher l’extermination des Juifs et Tsiganes fut la préoccupation principale des Alliés et que ceux-ci auraient même tout fait à l’époque pour l’en empêcher et, ensuite, auraient tout fait pour en parler et tenter d’en réparer les effets…
Or, hormis le procès de Nuremberg, et quelques livres et films sur la question dont Nuit et brouillard (qui a suscité des polémiques de même que d’autres films) puis il y eut la somme que fut le film Shoah, non seulement cette extermination de masse, ce génocide, fut considéré, de fait, comme “un point de détail” mais même aujourd’hui il s’avère que dans certains endroits des enseignants se plaignent de ne pas pouvoir l’enseigner alors que ceux qui les empêchent de le faire ne sont pourtant pas membres du Rassemblement National soumis à la Question ces derniers jours principalement sur ce point précis.
Mais laissons parler les deux documents :
1/” Les Français face à la Shoah
11Dans une France accaparée par la reconstruction et qui glorifie la Résistance, Simone Veil est meurtrie par l’antisémitisme rampant, par « certains regards fuyants qui nous rendaient transparents » (p. 97) et par des réflexions du style : s’ils sont revenus, ce n’était pas si terrible que ça. Les déportés dérangent, ils sentent autour d’eux une forme d’ostracisme qui ne dit pas son nom. « Nous souhaitions parler, et on ne voulait pas nous écouter… personne ne s’intéressait à ce que nous avions vécu » (p. 99). La Shoah demeure « un phénomène absolument spécifique et totalement inaccessible » (p. 98), il est difficile d’en parler. « C’est donc entre nous, les anciens déportés, que nous parlions du camp » (p. 394). Les livres essentiels de l’après-guerre sur les camps, ceux de Robert Antelme, Primo Levi, David Rousset ou Germaine Tillon, n’y changent rien malgré leur succès considérable.
12Quelle différence entre les résistants et les déportés ? Les premiers sont des héros, encore plus s’ils ont été emprisonnés, car ils ont choisi leur destin. « Nous n’étions que des victimes honteuses, des animaux tatoués. Il nous faut vivre avec ça et que les autres l’acceptent » (p. 102). Les discours, les publications et les films n’exorcisent rien, la Shoah reste omniprésente pour ceux qui l’ont vécue : « Rien ne s’efface : les convois, le travail, l’enfermement, les baraques, la maladie, le froid, le manque de sommeil, la faim, les humiliations, l’avilissement, les coups, les cris… non rien ne peut ni ne doit être oublié » (p. 102). La déportation signifie l’omniprésence de la mort, celle des chambres à gaz pour les enfants, les femmes et les vieillards, la mort lente pour les autres.
13Simone Veil constate amèrement que même l’attitude de la communauté juive n’a pas toujours été à la hauteur des attentes des rescapés ; pendant la guerre, aux États-Unis par exemple, elle s’est montrée peu accueillante par crainte d’un afflux important de réfugiés. (…)” in “Simone Veil, la déportation et la Shoah, Henri Ménudier, p. 73-79).
2/ Pour corroborer ce genre de relativisation observons ce document issu de la Croix Rouge et qui, en 1944 pourtant, indique qu’elle n’est pas “en mesure de trouver des installations liées à l’extermination” (milieu du second paragraphe) …. Ou comment les nazis arrivaient bien à cacher leurs méfaits (identiquement à ceux qui à Gaza arrivent à maquiller le fait que des installations de l’ONU servent de caches d’armes et que des membres du Hamas sont salariés par elle tandis qu’ils vont faire le coup de feu pour certains contre des civils israéliens tandis que d’autres les enlèvent, violent, etc…) :
Qu’en penser ?… Répétons-le, car cela a déjà été traité, la réception du génocide envers les Juifs a été masqué puis relativisé jusqu’à quelques années, ensuite sinon le même traitement du moins qui lui ressemble se déroule sous nos yeux en niant les atrocités de type génocidaire de ce qui s’est passé le 7 octobre 2024 et qui ont été effectués par des gens que par extension Attal défend puisqu’il appelle à voter pour eux, tout en maquillant le fait, en expliquant par exemple qu’un quart des candidats RN auraient des choses à se reprocher sur ce point ce qui est faux, pas plus en tout cas que ce qu’a pu remarquer Simone Veil lorsqu’elle relate la façon dont son drame a pu être relativisé…
Un dernier mot : lorsque Attal dit que le RN veut “trier” les Français, les “faux Français” etc, il emploie un terme nazi exprès pour laisser croire comme l’indiquent LFI et les joueurs de saxo devant le siège du RN que ce dernier aurait pour seule préoccupation d’organiser ce “tri” alors que ce sont précisément ses opposants qui l’effectuent en considérant que seuls les non citoyens auraient des droits supérieurs aux citoyens français puisque le terme “préférence nationale” serait bannie alors qu’il existe bien pour certains métiers sensibles comme indiqué ici au bouton ” nationalité” :