Pourtant, celui-ci vient de donner sa démission, ce qu’il menaçait de faire depuis quelque temps. Les raisons de cette démission : il ne peut plus travailler avec un gouvernement palestinien aux couleurs du Hamas. « Il faut que les Palestiniens comprennent que les choses ne peuvent continuer comme si de rien n’était – it can’t be business as usual-, avec un groupe qui menace de détruire son voisin, » a-t-il précisé. Ajoutant : « si le Canada faisait la même chose avec les Etats-Unis ou la Nouvelle-Zélande avec l’Australie, quelle serait la réaction ?… ».
Rappelons les derniers faits.
Le 26 avril dernier une cellule terroriste palestinienne a tenté d’attaquer le passage de Karni entre Israël et la Bande de Gaza. Un véhicule chargé d’explosifs et deux véhicules avec des hommes armés se sont dirigés vers ce passage de marchandises dont l’ouverture est vitale pour l’approvisionnement des habitants de la Bande de Gaza. Leur but : ouvrir une brèche dans la barrière de séparation au moyen des explosifs et tuer les soldats et les civils israéliens qui travaillent à ce point de passage.
Comme cela avait déjà été fait le 13 janvier 2005. Six civils israéliens avaient été tués lors d’un attentat similaire. Mais les terroristes ont été arrêtés par des forces de sécurité palestiniennes, qui, pour une fois, ont agi pour prévenir un attentat. Ces terroristes appartenaient aux « Comités de Résistance Populaire, » dirigés par Mamtaz Dougmoush.
Un groupe actif depuis janvier 2005, date à laquelle le Hamas a officiellement déclaré une « trêve » et s’est engagé à ne plus perpétrer d’attentats. Mais, en réalité, Mamtaz Dougmoush n’est qu’un homme de paille pour le Hamas qui l’a, non seulement autorisé à préparer des attentats, mais lui a fourni les fonds, l’entraînement et les armes nécessaires. Bref, c’est le Hamas qui tire les ficelles des « Comités de Résistance Populaire. » Pour lutter contre Israël, en tirant notamment des roquettes Quassam contre le Sud d’Israël, mais aussi pour combattre toute force qui lui fait de l’ombre dans la Bande de Gaza. Un exemple : ce sont des membres de ce groupe qui ont assassiné le 7 septembre 2005 Mousah Arafat, neveu de Yasser Arafat, chef des services de renseignement des services de sécurité palestiniens et conseiller de Mahmoud Abbas.
Les services de sécurité israéliens ont identifié les responsables du Hamas avec qui Mamtaz Dougmoush est en contact régulier. Parmi eux Ahmad A’ndour, le chef du Hamas pour le Nord de la Bande de Gaza, ou Abed Al Massi Abu Dif, expert en explosifs du Hamas, tué dans « un accident de travail » par un engin explosif au cours d’un entraînement en février dernier.
Or, nombre de responsables palestiniens, et notamment Mahmoud Abbas, à l’Elysée le 28 avril dernier, clament que la population palestinienne est menacée de famine si les subsides occidentaux ne continuent pas à leur être versés. D’urgence. Même avertissement lancé par le Secrétaire Général de la Ligue Arabe. Pourtant, aucun d’eux ne déplore que le Hamas mette tout en oeuvre pour que le passage de Karni soit fermé en en faisant la cible privilégiée d’attentats ou de tentatives d’attentats. D’où des fermetures répétées en cas d’alerte, et celles-ci sont fréquentes.Et chaque fermeture lèse la population qui ne peut être approvisionnée. Cette population que le Hamas prétend défendre par ailleurs.
Il s’agit-là d’une tactique délibérée et éhontée, bien entendu. Le gouvernement élu palestinien prend ainsi sa population en otage pour l’utiliser sur le plan politique et tenter de contraindre l’Europe à continuer à lui verser quelque 600.000 € annuels, tout en manoeuvrant pour monter les opinions publiques contre l’Etat hébreu. Ce « gouvernement » n’hésite pas non plus à continuer à inciter cette même population à se transformer en bombes humaines au mépris total de sa vie.
Un chantage à la famine qui a marché parfaitement bien avec Jacques Chirac, le Président français s’étant engagé à demander aux Européens qui doivent se réunir le 9 mai prochain de reprendre les versements à l’Autorité Palestinienne et même à les augmenter.
Pourtant on ne peut imaginer un seul instant que le chef de l’Etat français ne soit pas parfaitement au courant de cette participation active et en sous-main du Hamas aux projets d’attentats. Dès lors on ne peut que s’étonner de la mollesse de ses déclarations concernant l’organisation terroriste. Ainsi, le 28 avril dernier, soit deux jours après cette tentative d’attentat de Karni, en recevant Mahoud Abbas à l’Elysée il se bornait à déclarer : « S’agissant du gouvernement du Hamas, nous l’invitons, la France et la communauté internationale l’invitent, à rallier les positions prises par la communauté internationale et, en particulier, par le Quartet.
C‘est une condition essentielle et nécessaire à l’établissement de relations normales avec ce gouvernement. » Une civilité ahurissante dans ces circonstances…