24 janvier 2025
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La dictature du bien-pensariat

Avant la révolution d’octobre, les communistes pensaient qu’il suffirait que le communisme s’installe dans un pays pour qu’immédiatement les « travailleurs » du reste du monde ouvrent les « yeux » et deviennent adeptes de leur idéologie. D’un autre côté, avant la première guerre mondiale, ils pensaient aussi, qu’une telle guerre affaiblirait suffisamment les régimes «bourgeois» pour libérer les forces révolutionnaires. Enfin, en dépit de campagnes de propagande virulentes et incessantes, ils n’arrivaient pas à augmenter significativement le nombre de leurs adeptes. Au lieu d’en conclure que les gens ne voulaient pas du communisme car cette idéologie ne leur paraissait pas crédible à raison, ils en ont conclu que les gens rejetaient le communisme car leur identité culturelle était fondamentalement hostile au communisme.

Cette réaction communiste peut paraître surprenante de prime abord car on pourrait penser qu’ils auraient du tirer la conclusion que leur idéologie n’était pas valable. Mais, il n’en est rien. La pensée communiste est définie par deux caractéristiques principales, d’une part, la conviction de représenter le Bien absolu et d’autre part, la certitude qu’un complot est organisé de manière permanente contre les « opprimés » afin de les empêcher de se révolter contre le système.

Sur ce dernier point, ils n’avaient pas tout à fait tort. De fait, sous l’ancien régime, les deux composantes du pouvoir, la monarchie et l’église, ont constamment dispensé une propagande visant à légitimer le régime et ont instauré un système d’« éducation » des masses visant à maintenir leur emprise sur le peuple. Ce système a d’ailleurs eu des effets dévastateurs en Europe puisqu’il est largement responsable de la folie idéologique qui s’est emparée de l’Europe depuis la révolution française. On oublie souvent qu’Hitler est né en Autriche, pays catholique de contre-réforme.

La contre-réforme est une idéologie développée conjointement par la monarchie et l’église espagnole qui visait à s’opposer à la propagation du protestantisme en formant des esprits rigides, dogmatiques, intolérants, fermés au débat, dénués d’esprit critique, manichéens et remplis de certitudes. Cette idéologie favorise le développement d’un extrémisme et d’une radicalité qui ne demandent qu’à s’exprimer dès lors que les individus ne sont plus encadrés. C’est ce qui s’est produit pendant la révolution française et lorsque la démocratie capitaliste a détruit l’autoritarisme ancien.

En passant, le contre-réformisme est responsable du fait que les innovations ayant menées au monde moderne soient apparues dans le monde protestant ce qui a entraîné le long déclin de l’Europe du Sud, restée catholique, qui jusque là, dominait culturellement et économiquement une Europe du nord pauvre.

Malheureusement, le fait d’avoir partiellement raison a empêché les marxistes de prendre conscience que leur idéologie était aussi rejetée car erronée. Elle les a surtout empêché de réaliser que le meilleur outil de lutte contre cet obscurantisme n’était pas le marxisme mais la démocratie libérale. Au contraire, ils en ont tiré la conclusion qu’il convenait de détruire la culture occidentale pour la remplacer par des valeurs « marxistes ». Ils ont baptisé cette « doctrine » marxisme culturel et elle a été théorisée notamment par l’italien Gramsci et les allemands de l’école de Francfort. L’objectif du marxisme culturel, substitut et relais du marxisme économique en échec, est donc de à créer un camp de rééducation géant visant à remplacer l’homo occidentalus par l’homo socialistus. En clair, le marxisme culturel vise, comme la contre-réforme, à établir un totalitarisme idéologique.

P
our réaliser leur projet, les marxistes culturels ont mis en œuvre les solutions préconisées par Gramsci : infiltrer les lieux dans lesquels sont dispensées les valeurs, c’est-à-dire, l’école, l’église, la justice, les médias, les partis politiques, les milieux artistiques, … afin d’y détruire les valeurs anciennes et de les utiliser pour dispenser de nouvelles « valeurs ».

En plus de l’entrisme, les marxistes ont utilisé leur arme préférée : la démagogie. Dans toutes les sociétés il y a des motifs de mécontentement. Les subversifs marxistes les exploitent par la propagande en les amplifiant de façon à attirer de nouveaux fidèles. Le marxisme économique, s’était spécialisé dans l’exploitation de la misère ouvrière pour accroître son cheptel. Le marxisme culturel a aussi utilisé la démagogie pour se trouver de nouveaux adeptes. Ils ont essayé d’exploiter le ressentiment des noirs américains, l’ostracisme qui frappait les homosexuels, le statut de la femme, les problèmes d’environnement, …

Dans tous les cas, l’objectif est et reste de se poser en défenseur des opprimés, vrais ou faux (ils ne reculent pas devant l’idée de fabriquer de faux opprimés, par exemple, en France avec les immigrés) pour se donner une image sympathique et en profiter pour détruire les valeurs honnies, par exemple la famille, et les remplacer par d’autres. Les marxistes culturels sont donc des manipulateurs qui exploitent le ressentiment d’autrui pour atteindre leurs objectifs. Pourtant derrière chacune des actions des marxistes culturels se trouve un ou plusieurs objectifs très précis visant à leur permettre d’instaurer leur règne.

La lutte excessive pour les droits des homosexuels ou des femmes contre leurs maris leur permet de détruire l’institution familiale, cercle important de la transmission des valeurs et aussi de favoriser l’hyperféminisation de la société afin de réduire son potentiel de défense face à l’agression.

La lutte contre le « racisme » et le « métissage » et la promotion du « multiculturalisme » leur permet de détruire l’identité nationale donc la nation, c’est-à-dire un lieu majeur de transmission des valeurs. L’immigrationnisme a le même objectif, remplacer un peuple rétif mais instruit par un peuple importé peu éduqué donc manipulable. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’action contre l’immigration choisie, les gauchistes ne tiennent pas à voir arriver des migrants éduqués donc non manipulables. De plus, les gauchistes ne souhaitent pas voir arriver des migrants ayant la capacité de s’intégrer rapidement ce qui ne permettrait pas d’exploiter leur ressentiment pour les attirer à soi.

La lutte contre les « pollueurs » vise à ruiner la productivité du capitalisme en le soumettant à des normes coûteuses et à paralyser son développement en déconsidérant le progrès économique. Elle vise aussi à promouvoir le collectivisme, puisqu’au nom de la lutte contre la pollution, on vise à supprimer le transport individuel au profit du transport collectif.

La lutte contre les exactions vraies ou supposées de la police et de la justice ainsi que contre les forces d’ « ordre » vise à détruire les résistances de la société face à une prise de pouvoir violente et aussi à essayer de démontrer que la démocratie est inefficace pour régler les problèmes.

La lutte pour la « paix » mâtinée d’antimilitarisme vise aussi à détruire une force d’ordre et surtout à inhiber les défenses de l’occident contre les agressions extérieures.

La lutte contre l’ « impérialisme américain » vise à détruire le pays qui est devenu le centre idéologique et le bras armé de l’Occident. A noter qu’en France, les marxistes culturels exploitent le ressentiment et la jalousie des élites françaises par rapport aux succès du monde anglo-saxon qu’elles sont incapables d’égaler. Ce qui provient aussi de leur incapacité à combattre le marxisme culturel. Le modèle français et son corollaire le nationalisme économique est probablement un concept marketé par les marxistes français pour séduire les imbéciles comme Villepin, les attirer sur leurs positions anti-occidentales et mettre à profit l’étatisme qu’ils partagent avec les communistes. Cette fusion entre élites françaises et marxistes politiques est réellement fascinante car elle a atteint un point où les deux partagent les mêmes analyses que ce soit sur la politique étrangère, sur le rejet du libre débat et de la démocratie libérale au profit d’un post-féodalisme vaguement démocratisé.

La lutte pour les « droits de l’homme » vise à paralyser et à discréditer la démocratie en exploitant au maximum les ressources offertes par le droit.

La liste de ces « luttes » n’est pas exhaustive et mériterait d’être étudiée plus en détail mais elles visent toutes les mêmes objectifs :

-détruire les valeurs honnies,
-affaiblir le capitalisme,
-affaiblir la démocratie libérale,
-affaiblir les résistances de la société face aux agressions afin de faciliter la prise de pouvoir,
-diviser la société en attisant les haines internes afin de faciliter la prise du pouvoir ce qu’ils ne pourraient pas faire par les élections,
-détruire l’individualisme qui permet la résistance, instaurer le pessimisme afin de faire prévaloir la résignation,
-essayer de dominer en culpabilisant,
-détruire l’esprit critique.

Et tout cela est fait en s’abritant derrière des valeurs nobles mais avec pour objectif de supprimer la liberté individuelle et d’instaurer un totalitarisme acceptable car dissimulé derrière un masque de moralité.

Dans le marxisme traditionnel, le pouvoir du socialisme est garanti par la dictature du prolétariat sur les autres classes. Dans le marxisme culturel, une autre classe est chargée de maintenir la dictature sur la société, elle est composée d’intellectuels, de journalistes, de leaders d’opinion et même de politiciens qui sont chargés de faire appliquer cette ligne du parti et de diffuser l’idéologie bien-pensante.

La dictature du prolétariat est devenue la dictature du bien-pensariat.

Ce bien-pensariat utilise ses positions d’influence pour faire avancer son agenda consistant à promouvoir leurs « vérités » et le « bien » par le mensonge et la culpabilisation. Ceux qui s’opposent à ces « vérités » ou à ce « bien » sont immédiatement victimes de la version moderne de l’Inquisition, c’est-à-dire la vague de dénigrement et de calomnie –politico-médiatique qui ne permet que trois options : la « repentance », c’est-à-dire la conversion, la « mort », c’est-à-dire, l’ostracisme et la mort par l’oubli ou l’exil. Cette technique est exactement la même que celle qu’employait l’inquisition contre les juifs a qui on laissait trois choix : se convertir, rester et mourir ou partir pour survivre.

Comme l’islam radical, le marxisme culturel ou économique ne peut pas être infléchi, il doit être éradiqué. Le marxisme culturel comme économique est une tentative de reconstruction de l’ancien régime et de ce fait il est vulnérable à la démocratie libérale ce qui explique d’ailleurs la haine qu’il lui voue et aussi qu’il ne rechigne pas à s’allier à l’extrême-droite qui est porteuse d’un projet similaire. Il doit donc être combattu par la démocratie libérale, et aussi en faisant prévaloir les valeurs occidentales valables. Pour autant, l’Occident ne doit pas se contenter de se recroqueviller sur ses valeurs pour résister à l’agression, il doit continuer à aller de l’avant et à s’améliorer mais en ayant foi dans sa qualité.

Cela ne suffit pourtant pas, il est indispensable de détruire et de discréditer cette idéologie par le débat et l’argumentation car, comme toutes les idéologies fausses, le marxisme culturel ne peut se maintenir que par le mensonge et la falsification. Il est aussi indispensable de donner une éducation aux citoyens leur permettant de résister à la démagogie et de résoudre eux-mêmes les injustices auxquelles ils pourraient être confrontés. Il est enfin indispensable de démontrer la fausse moralité de cette idéologie en lui opposant une vraie morale.

Il est temps d’opposer une vraie résistance à cette dictature intellectuelle immorale qui brise des hommes, qui les humilie en les contraignant à vivre dans le mensonge et qui salit donc discrédite les vraies valeurs comme la liberté, la solidarité, la justice, la générosité, le respect de l’autre.

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