Étonnant le contraste…Mahmoud Ahmadinejad défie ouvertement les Nations unies et les 5 + 1 en ouvrant récemment en grande pompe une usine d’eau lourde et en clamant urbi et orbi que la République Islamiste rejette l’ultimatum du Conseil de Sécurité venu à échéance en ce 31 août tout en soutenant sans vergogne le terrorisme dans la région, à commencer par celui du Hezbollah qu’il a suréquipé, surentraîné, avec le concours de cet autre Etat voyou qu’est la Syrie, ou des groupes terroristes qui tuent à tour d’attentats suicide des populations civiles en Irak, à raison de quelque deux cents par jour, ou encore des cellules terroristes dans les Territoires palestiniens.
Ce même Ahmadinejad qui, fidèle à ses menaces, a ouvert en août un concours / exposition de caricatures soi-disant sur l’Holocauste mais de fait violemment antisémites à Téhéran.
Ceci dans l’indifférence la plus totale d’un Occident qu’il disait ainsi vouloir « punir » des caricatures danoises. Alors que les 7 dessins qui mettaient en scène l’Islam avaient provoqué des désordres insensés, avec mort d’homme, destructions, agressions, manifestations hideuses dans le monde musulman. Et, notez le timing, les prix de ce concours seront remis le 3 septembre, au lendemain de l’expiration de cet ultimatum du Conseil de Sécurité qui exigeait que l’Iran cesse ses recherches en matière d’armement nucléaire et respecte le Traité de Non Prolifération qu’il a signé.
Dans le même temps le Secrétaire général des Nations unies fait une tournée dans la région. Et multiplie les déclarations.
Bien qu’ayant rencontré un ministre libanais membre du Hezbollah ou Nabhi Berri, Président du parlement libanais, membre d’Amal, autre milice chiite et soutenu aussi par Damas, Kofi Annan avoue être incapable de dire si les soldats israéliens kidnappés sont encore en vie…Soldats kidnappés en territoire israélien pendant que des roquettes étaient lancées sur le nord du pays pour faire diversion – actes qui avaient mené à la guerre -. Et, partant, incapable de les faire libérer alors que la résolution 1701 demande dans son deuxième paragraphe « la libération inconditionnelle des soldats israéliens enlevés. »
Aujourd’hui le gouvernement israélien dément avoir accepté une médiation de Koffi Annan pour discuter avec le Hezbollah d’un « échange de prisonniers » comme celui-ci se dit prêt à faire, ayant déjà nommé un émissaire de l’ONU dans ce sens.
Il exige pourtant qu’Israël lève immédiatement le blocus maritime et aérien du Liban. Alors que la FINUL nouvelle version n’est pas encore arrivée sur place. Et que, pire encore, ni celle-ci, ni le gouvernement libanais n’ont la moindre intention de désarmer la milice terroriste chiite du Hezbollah, ce qui était pourtant prévu dans la résolution 1559 du 2 septembre 2004, dont le contenu bafoué est pourtant rappelé dans la dernière résolution en date qui « demande que soient désarmées toutes les milices libanaises et non libanaises » et est réaffirmée ainsi : « Adoption d’un dispositif de sécurité qui empêche la reprise des hostilités, notamment établissement, entre la Ligne bleue et le Litani, d’une zone d’exclusion de tous personnels armés, biens et armes autres que ceux déployés dans la zone par le Gouvernement libanais et les forces de la FINUL autorisées. »
Le 5 août Hassan Nasrallah déclarait qu’il n’était pas question que le Hezbollah se défasse des roquettes et missiles qui lui restent…violant donc toutes ces résolutions.
Et, pavoisant, le 31 août, Koffi Annan affirmait avoir « arraché » une concession à Israël qui accepte de retirer ses soldats du Sud du Liban au fur et à mesure que la FINUL s’y déploie. Israël, prudent va attendre qu’au moins 5.000 soldats onusiens soient déployés au Sud du Liban et qui ne peut qu’espérer qu’une fois cette force internationale « renforcée » en place, elle ne laissera plus le Hezbollah se réimplanter et reconstruire des postes de commandement et autres rampes de lancement souterraines ou au coeur de la population civile sous son nez comme elle l’avait fait auparavant. Sous commandement français….Espoir fragile. En attendant, tirant les leçons de cette dernière guerre, Israël ne peut que se préparer à un éventuel deuxième round. Voir à cet égard les déclarations du chef de file du parti travailliste de la Knesset, Ephraïm Sneh.
Auto-satisfaction et exigences de Koffi Anna alors, aussi, que cette FINUL ne sera vraisemblablement pas déployée le long de la frontière libanaise avec la Syrie par où transitent les armes et l’équipement militaire destinés au Hezbollah. Comme le demande Israël, comme le refusent et Beyrouth et Damas, bien que la résolution 1701, dans son paragraphe 14 « demande au Gouvernement libanais de sécuriser ses frontières et les autres points d’entrée de manière à empêcher l’entrée au Liban sans son consentement d’armes ou de materiel connexe et prie la Finul, comme elle y est autorisée au paragraphe 11, de prêter assistance au Gouvernement libanais sur sa demande. » Et « Décide en outre que tous les Etats devront prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher, de la part de leurs ressortissants ou à partir de leurs territoires ou au moyen de navires de leur pavillon ou d’aéronefs de leur nationalité,
– a) La vente ou la fourniture à toute entité ou individu situé au Liban d’armes et de matériel connexe de tous types, y compris les armes et leurs munitions, les véhicules et le matériel militaires, le matériel paramilitaire et leurs pièces de rechange, que ce matériel provienne ou non de leur territoire, et
– b) La fourniture à toute entité ou individu situé au Liban de toute formation ou moyen technique lié à la fourniture, à la fabrication, à l’entretien ou à l’utilisation des matériels énumérés au paragraphe a) ci-dessus, étant entendu que ces interdictions ne s’appliqueront pas aux armes, au matériel connexe, aux activités de formation ou à l’assistance autorisés par le Gouvernement libanais ou par la Finul, comme elle y est autorisée au paragraphe 11; »
On note toutefois l’ambiguïté – volontaire ? – du texte qui, prônant le retour de l’autorité du gouvernement libanais sur son territoire, donne les clefs de cet embargo sur les armes venues de Téhéran ou Damas et les clefs des frontières à un gouvernement qui a prouvé ces six dernières années qu’il était incapable de désarmer le Hezbollah ou d’empêcher son surarmement ou son surentraînement par des Etats étrangers. Un gouvernement libanais qui compte des membres de l’organisation terroriste en son sein. Et qui démontre aussi son incapacité aujourd’hui, étant donné que c’est un Hezbollah toujours armé omniprésent au Sud et dans la Vallée de la Beeka qui distribue des sommes considérables aux Libanais dont les habitations ont été détruites ou endommagées au cours de la guerre qu’il a provoquée ou y distribue des vivres ou autres produits de première nécessité.
Et faut-il rappeler que si blocus israélien il y a, c’est pour empêcher le flot d’armes de continuer à entrer au Liban et qu’Israël laisse, bien entendu, entrer tout ce qui est humanitaire.
Noter, à ce propos que la demande légitime d’Ehoud Olmert est traduite par : « Olmert s’ésquive »
Or, chacun sait que lever ce blocus équivaudrait à laisser la milice terroriste se réarmer, ce qui provoquerait à plus ou moins long terme un deuxième round auquel s’attend désormais l’Etat hébreu.
Pendant ce temps la plupart des médias français glosent sur le sort des Libanais du Sud, victimes de dirigeants qui continuent à être adulés, comme Hassan Nasrallah. Qui avouait pourtant récemment, et de manière étonnante, que s’il avait pu prévoir ce qu’aurait été la réaction israélienne il n’aurait pas fait enlever les deux soldats israéliens – ni en tuer 3 autres lors de ce kidnapping ou arroser le nor d’Israël de roquettes-….Et oublient allégrement le million d’Israéliens déplacés, ceux qui ont dû vivre dans des conditions précaires dans des abris exigus, ou les morts israéliens et les habitations israéliennes détruites – c’est un déluge de plus de 4.200 roquettes ou missiles qui sont tombés sur le nord d’Israël, une quantité qui n’a été vue nul part ailleurs dans le monde depuis la guerre Iran Irak au début des années 80 – Comme les oublient la soixantaine de donateurs internationaux qui se sont réunis à Stockholm pour collecter quelque 900 millions de dollars pour le Liban. Sans que ne soit envisagé, semble-t-il, une condition suspensive pourtant cruciale qui exigerait le respect des résolutions onusiennes… Liban qui a déjà reçu 500 millions de dollars d’Arabie Saoudite et 800 millions du Koweit. Sans compter les liasses de 10.000 $ et plus distribuées avec munificence et complaisance devant les caméras de télévision par le Hezbollah aux Libanais dont les habitations ont été endommagées…
Aucune conférence de ce type n’a été organisée pour aider à la reconstruction en Israël qui, par conséquent, se voit contraint de réduire son budget social dans un pays où 1/3 des enfants sont au-dessous du seuil de la pauvreté…
Se sentant soutenu et snobant la main tendue israélienne qui souhaite établir enfin des rapports normaux avec le Liban, le Premier ministre libanais Siniora clame que son pays sera bien le dernier pays arabe à faire la paix avec Israël…Dont acte.
Les Palestiniens
Alors que deux mois d’une offensive israélienne contre les mouvements terroristes palestiniens portent leurs fruits étant donné que Mahmoud Abbas ou des journalistes et des manifestants palestiniens disent publiquement que les Kassams lancées contre Israël et autres attentats ou le kidnapping du soldat Gilad Shalit ont été des erreurs de taille, Koffi Annan, atteint d’angélisme et d’une cécité invraisemblable, dit que « 200 morts palestiniens, ça suffit » et intime l’ordre, là encore, à Israël, d’ouvrir tout grand les frontières de Gaza. On rêve. Car cela équivaudrait à laisser entrer à foison des roquettes plus sophistiquées et donc plus meurtrières que les Kassam artisanales transformant Gaza en Sud du Liban, zone terroriste. Et ce qui, dans le même temps desservirait les intérêts palestiniens bien compris…
A Téhéran Koffi Annan a essuyé les rebuffades de Mahmoud Ahmadinejhad sans broncher, alors que les inspecteurs de l’AIAE trouvaient d’autres preuves d’enrichissement de l’uranium à des fins militaires. Et à Damas il a fait mine de croire les déclarations d’Assad qui jurait ses grands dieux qu’il n’enverrait plus d’armes au Hezbollah…