Cela n’empêcha pas les Nations Unies tout juste créées de voter un plan de partition censé créer un Etat juif et un Etat arabe à partir du territoire du Mandat palestinien, ce quand bien même un Etat arabe palestinien avait déjà été créé sur 80% du territoire original du Mandat, la Transjordanie. Les dirigeants arabes n’ont pas voulu de ce nouvel Etat arabe censé être né du plan de partition et la première guerre d’extermination a été lancée contre Israël. Il y a eu ensuite deux autres guerres où les adversaires d’Israël ne cachaient pas leurs intentions génocidaires.
Il y eut la création de l’OLP, matrice de tout le terrorisme moderne, l’invention du ” peuple palestinien ” entre les bureaux du KGB et ceux du colonel Nasser. Il y eut la paix froide signée entre Israël et l’Egypte, puis entre Israël et la Jordanie. Il y eut, en parallèle, la montée en puissance de la politique arabe de la France et l’idée rance, prépondérante au Quai d’Orsay qu’Israël serait une parenthèse de l’histoire. Il y eut, heureusement, et de façon symétrique le renforcement constant des liens entre Israël et les Etats-Unis. Il y eut la fin de la guerre froide, l’effondrement de l’empire soviétique, le naufrage du nationalisme arabe, la montée de l’islam radical comme totalitarisme de substitution.
Pendant toutes ces péripéties, le peuple d’Israël n’a jamais disposé de l’opportunité de pouvoir réaliser sa plus chère aspiration : vivre en paix. Quand ce n’était pas la guerre, c’était l’écho des propos haineux et antisémites des médias des pays arabes environnants.
Ce fut ensuite la haine de moins en moins dissimulée de l’essentiel du monde arabe et les attentats les plus abjects, ceux qui tuent de préférence des femmes et des enfants et qui laissent derrière eux des survivants atrocement mutilés. Ce furent les demandes de concessions, le processus d’Oslo, la création de l’Autorité Palestinienne, ce Troisième Reich miniature aux portes d’Israël, l’évacuation de Gaza, les ” élections palestiniennes ” qui permirent à ceux qui s’obstinaient dans la myopie d’y voir clair : pour la première fois au monde, des élections apparemment démocratiques portaient au gouvernement un mouvement explicitement terroriste et explicitement voué à l’extermination d’un peuple voisin.
Au Liban, pendant ce temps, le territoire occupé par les terroristes de l’OLP au Sud avait été libéré par les forces israéliennes, puis ce même Sud a été occupé par une nouvelle force terroriste, le Hezbollah, soutenu par une puissance occupante, la Syrie. Israël a conservé une zone de sécurité au Sud Liban jusqu’en 2000, puis l’a quitté, comme un geste de bonne volonté. L’ONU, organisation dont la majorité des membres a montré à plusieurs reprises des tendances très antisémites a reconnu à l’époque qu’Israël avait quitté tout le territoire libanais.
Le Hezbollah a continué à croître, à s’armer, à agresser. En 2005, Israël a quitté la bande de Gaza, ce qui, pensaient certains naïfs, aurait pu permettre de créer un ” embryon d’Etat palestinien “, l’Iran islamiste s’était doté peu de temps auparavant d’un nouveau président, le très sinistre Ahmadinejad. Le Hezbollah qui n’avait cessé d’être téléguidé depuis l’Iran a pris une tournure plus inquiétante encore, la Syrie s’est retirée du Liban, mais est devenue un maillon dans la stratégie islamiste iranienne et continue d’ “influencer “, par le meurtre si nécessaire, ce qui se dit et se fait à Beyrouth.
Le peuple d’Israël n’a jamais pu vivre en paix, non. Quoi que ses dirigeants aient pu décider, il lui a fallu vivre dans une atmosphère délétère, entouré de fanatiques et de sanguinaires, d’adorateurs de Ben Laden ou de Khomeyni. Quand les dirigeants israéliens ont fait preuve de fermeté, ils se sont fait conspuer par la presse mondiale et ont été traités de criminels, mot jamais employé pour désigner les ” activistes palestiniens “.
Quand les mêmes dirigeants israéliens ont fait des concessions, on les a accusé de ne pas concéder assez. Non seulement le peuple israélien n’a jamais pu vivre en paix, mais ses dirigeants ont toujours eu tort d’une façon ou d’une autre aux yeux de ce qu’il est convenu d’appeler l’” opinion internationale “.
Plus jamais ça, disait-on après la Seconde Guerre Mondiale. Pourrait-on, enfin, transformer les mots en actes ? Il n’est plus tolérable, si le mot civilisation a encore un sens, que le peuple d’Israël subisse des tirs de roquettes et des bombes. Il n’est plus tolérable qu’Israël doive monter la garde avec la plus extrême vigilance sur toutes ses frontières sous peine de voir survenir le pire. Il n’est plus tolérable qu’Israël doive envoyer ses jeunes gens à l’armée et au combat de manière incessante.
Il est absolument inadmissible qu’une organisation censée représenter ladite ” communauté internationale ” soit un lieu de corruption, d’impuissance, de complicité avec les meurtres les plus divers et consacre une part aussi importante de son temps à fustiger ou à harceler un Etat dont la population ne représente qu’un millième de la population mondiale et ce, avant tout parce que l’essentiel de sa population est juive, qu’il y a plus d’un milliard de musulmans, trois cent millions d’arabes, des islamistes et des dirigeants de toutes sortes à la solde des islamistes. Il est absolument et définitivement honteux que la France se comporte sans cesse comme le dernier recours du Hezbollah que les dirigeants français n’osent pas appeler organisation terroriste.
Le fait qu’il n’y ait que deux chefs de gouvernement en Occident pour incarner l’honneur, la droiture et l’éthique, et que ces deux chefs de gouvernement, Tony Blair et George Bush soient l’objet d’autant d’injures, montre que le monde occidental est au bord du gouffre et entend tout faire pour mériter le mépris qu’il inspire à ceux qui veulent sa perte. Le fait que les journalistes occidentaux qui font honnêtement leur métier et ne se comportent pas comme des propagandistes anti-israéliens montre que les islamistes ont raison de traiter globalement les journalistes comme des idiots à utiliser tant qu’ils sont utiles, quitte à les jeter après usage.
La guerre est une chose affreuse et doit être le dernier recours, disent les belles âmes. Je suis pleinement d’accord. C’est la raison pour laquelle j’écris cet article. Aux fins de dire que cela suffit.
Bientôt soixante ans de guerre ou de ni guerre ni paix imposés à Israël, cela suffit. Des morts qui succèdent aux morts dans les familles israéliennes, cela suffit. La tolérance envers les incitations à la haine, au meurtre, au génocide dans une bonne part du monde arabe et au delà dans l’Asie musulmane, cela suffit. La complaisance envers des terroristes sous prétexte qu’ils ont des amis qui ont du pétrole ou parce qu’ils peuvent mettre des bombes à Paris, ailleurs en Europe ou dans des avions de ligne, cela suffit.
Le peuple d’Israël n’a cessé de devoir se battre pour sa survie. Au nom de ” la paix “, on n’a cessé planétairement, au fil de l’histoire, de faire pression sur Israël pour que ses victoires lui soit confisquées ou pour qu’il mette un peu davantage encore la vie de ses habitants en danger.
Précisément parce que la guerre est une chose affreuse et doit être le dernier recours, Israël devrait avoir, enfin, l’opportunité de montrer à ses ennemis ce qu’il en coûte de vouloir la guerre. La paix ne vient vraiment qu’au moment où il y a un vainqueur et un vaincu. Il faudra, très vite, qu’il y ait un vainqueur et un vaincu. Il faudra, très vite, que l’ensemble du monde occidental et tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de la civilisation fassent tout ce qui est en leur pouvoir et en leurs capacités pour qu’il y ait un vainqueur et un vaincu, et donc pour que les forces du totalitarisme, du fanatisme et de la haine génocidaire connaissent effectivement la défaite.
Il s’agit du droit d’Israël de vivre en paix, mais il s’agit aussi de bien davantage, et il faut le dire. Ce qui est attaqué, ce qui est agressé aujourd’hui, au delà d’Israël, ce sont toutes les valeurs qui ont fait la civilisation occidentale et, au delà, la civilisation tout court. Face à Israël, il y a la barbarie sous sa forme la plus absolue. Céder quoi que ce soit à la barbarie en se disant qu’on se contente de sacrifier Israël est non seulement abject, mais profondément aveugle.
La barbarie à laquelle Israël est confrontée aujourd’hui menace, en fait, tout l’Occident, et toute la civilisation. Derrière le Hezbollah aujourd’hui, il y a les mêmes dogmes que ceux qui imprègnent le Hamas, al Qaida, l’ensemble de l’islamisme meurtrier, sunnite ou shiite, il y a la dictature syrienne, les islamistes apocalyptiques iraniens, ceux qui ont tué le 11 septembre à New York et plus tard à Bali, à Madrid, à Londres, il y a, en fait, tous les islamistes et une bonne part des assassins de la planète : ne pas vaincre le Hezbollah, c’est non seulement abandonner Israël, c’est nous abandonner nous-mêmes et nous soumettre nous-même au grand spectre criminel qui monte sur l’horizon. C’est refuser de voir que la barbarie a déclaré la guerre au genre humain et lui concéder la victoire sans avoir même cherché à combattre.
Les circonstances sont graves et la situation est difficile. Elle se trouve, je dois le dire, fortement compliquée par le fait que le gouvernement israélien semble, au cours du mois écoulé, ne pas s’être montré à la hauteur de la situation. Un débat monte en Israël et il doit être mené jusqu’à son terme. La France peut se permettre d’avoir des dirigeants ineptes, même si ce n’est pas sans conséquences, Israël ne peut se permettre faiblesses et tergiversations, surtout pas maintenant.
La situation se trouve compliquée parce que le gouvernement Olmert, c’est au cœur du débat qui monte en Israël, a, selon toute apparence, empêché l’armée israélienne de faire preuve plus vite de l’audace décisive, de la rapidité et de l’optimalité dont elle a fait preuve dans d’autres guerres, ce qui a privé Israël d’une victoire militaire et conduit au vote, aux Nations Unies, d’une résolution extrêmement dangereuse.
La situation se trouve envenimée par le fait que ce que cette résolution entérine, de facto, est un triomphe du Hezbollah et de la stratégie iranienne. Nasrallah est d’ores et déjà le héros de tous les djihadistes du monde musulman. Le Hezbollah apparaît comme la force qui, quels que soient les dégâts au Liban, a réussi à tenir tête à Israël. Penser qu’un gouvernement libanais otage du Hezbollah peut désarmer le Hezbollah est une sinistre plaisanterie. Penser que l’armée libanaise peut rendre sa ” souveraineté ” à l’Etat libanais est hypocrite et grotesque. Penser qu’une Finul aux contingents démultipliés servira à autre chose qu’à fournir davantage de boucliers humains pour les terroristes relève du cynisme ou de la débilité.
Ce qui risque fort de se passer est une prise de pouvoir plus nette encore du Hezbollah sur le Liban, le renforcement des capacités militaires des terroristes et, tôt ou tard, de nouvelles attaques, plus rudes, contre Israël que les malades mentaux fanatiques et sanguinaires qui dirigent l’Iran et qui espèrent diriger bientôt le Liban espèrent plus que jamais rayer de la carte.
La situation est périlleuse, et ni Blair, isolé au Royaume-Uni, ni Bush, confronté à une montée d’isolationnisme aux Etats-Unis et au prurit gauchiste qui s’empare du parti démocrate, ne peuvent faire beaucoup plus pour le moment.
Mais je sais que c’est en situation de péril que le peuple d’Israël a toujours trouvé les ressources pour se relever de ses blessures et en triompher.
Israël doit montrer à ses ennemis ce qu’il en coûte de toucher à Israël et de continuer une si longue persécution. Israël doit procéder à une révolution intérieure et agir, vite. Non seulement le Hezbollah peut encore être détruit, mais il doit l’être. Impérativement. Absolument. Une action militaire plus lourde et décisive ne peut pas rendre l’Etat d’Israël plus impopulaire qu’il l’est déjà aujourd’hui, mais peut lui permettre d’être à nouveau craint et respecté. La Syrie ne peut être laissée en dehors du conflit, car chacun sait que c’est par elle que transitent les fournitures du Hezbollah et les liens avec les tarés de Téhéran. Israël doit retrouver le sens du commandement, le chemin de la victoire, résister aux pressions internationales. Une victoire d’Israël pourrait donner à George Bush ce dont il a bien besoin aujourd’hui : des moyens de montrer à Washington qu’Israël est un allié crédible, fiable et utile.
On peut souhaiter que sur ces bases, Bush retrouve lui-même le sens du commandement qu’il semble perdre quelque peu actuellement et retrouve par là même le mode d’emploi de la doctrine Bush : la victoire en Irak n’est pas possible tant qu’un changement de régime n’aura pas lieu en Syrie et en Iran. Aucune paix, aucune négociation n’est possible avec une organisation terroriste génocidaire, qu’elle s’appelle al Qaida, Hamas ou Hezbollah. Enfin : il n’y a qu’une seule guerre, qui a simplement plusieurs fronts et qui est une guerre planétaire.
Par delà les divergences entre shiites et sunnites, les djihadistes veulent la mort d’Israël, mais au delà de la mort d’Israël, celle de tout l’Occident, de tout le monde civilisé. Les djihadistes ont des alliés qui s’appellent Russie, Corée du Nord, Venezuela d’Hugo Chavez ou France de Jacques Chirac. Ils ont aussi des ennemis qui devraient donner de la voix bien davantage et dire comme moi en ces lignes : plus jamais çà. Et oui, vraiment : cela suffit. Quand Israël aura retrouvé le chemin de la victoire, ce discours devra se faire entendre. En tout premier lieu à Washington, où il aura une résonance. C’est urgent. C’est, et je suis terriblement sérieux en écrivant ces mots, une question de vie ou de mort.
Un dernier mot concernant les populations civiles. Je suis prêt à compatir sur le sort des Libanais tués ou blessés. Je compatirai d’autant plus volontiers si ceux qui compatissent aujourd’hui acceptent de compatir avec moi sur le sort des Israéliens tués ou blessés parce que leur pays a été, une fois de plus, agressé. J’ajouterai que ceux qui compatissent sur le sort des Libanais me sembleraient davantage compatissants s’ils soulignaient qu’il est ignoble pour le Hezbollah de prendre des femmes et des enfants comme boucliers humains, s’ils soulignaient aussi que par ses intentions exterminatrices, le Hezbollah est ignoble en lui-même, et s’ils ajoutaient que ceux, au sein de la population du Liban, qui souhaitent la victoire de l’ignoble Hezbollah ne devraient pas s’étonner de découvrir qu’ils prennent des risques et doivent en conséquence les assumer.
On ne peut souhaiter l’assassinat de ses voisins et s’indigner ensuite que les voisins ne se laissent pas assassiner docilement. Je compatis, moi, essentiellement pour ceux qui veulent vivre en paix : les Israéliens, et les Libanais qui voudraient vivre dans un pays paisible, prospère, sans Hezbollah et qu’on n’entend pas, car ils sont victimes de la terreur eux aussi.
(Article publié pour la première fois sur resiliencetv le 21/08/2006)