Car contrairement à ce qu’en énonce la propagande, le social-nationalisme a deux variantes, l’une conservatrice, l’autre socialiste, (avec deux ultra : ultra-étatisme, ultra-nationalisme) et aujourd’hui il organise le renforcement de l’Etat, sous tous les plans, par l’affaiblissement de la France. Comment ? En empêchant celle-ci de vivre tout simplement sa vie dans la liberté et la justice. Imaginez un taureau (un auroch pour être exact), la France, sans cesse piqué par les étrilles sociales-nationalistes, et, qui, pourtant, avance ! imaginez maintenant que l’on puisse lui enlever ces pointes qui la saigne, nul doute que la France rattraperait son retard et tiendrait son rang, sans sombrer dans ce nationalisme qui a toujours été sa perte et son chant du cygne.
Pour calfeutrer cette destruction à petit feu, le social-nationalisme agite de temps à autre des rustines électoralistes, tapées toutes évidemment sous le coin du bon sens en matière de sécurité, d’instruction publique, d’aménagement du territoire.
Le social-nationalisme crée en réalité les conditions du déclin, dont il se gausse par ailleurs, en faisant tout pour ne pas laisser la société française s’auto-organiser de telle façon qu’il y ait de nouveau plus de prospérité, plus de protection, plus de sécurité.
Il va même jusqu’à se mêler de ce qui n’est pas de sa compétence (comme l’actuelle fusion boursière entre Euronext et Wallstreet), et ce moins pour défendre les intérêts du peuple comme il le prétend que défendre le précarré étatique de plus en plus détaché de sa fonction première : celle de veiller, aposteriori, via la séparation des pouvoirs, alors qu’aujourd’hui il se mêle de tout et le justifie en pensant et en agissant à la place du peuple.
La caricature de cet état de fait se caractérisa par l’ouverture des journaux télévisés français le 8 juin à 13 heures sur les propos de Jacques Chirac commentant le match amical entre la France et la Chine alors que l’assassin Zarkawi venait d’être enfin éliminé en Irak, prélude à une plus grande stabilité d’un pays au sein duquel tous les services secrets et les officines du national arabisme et du panislamisme font tout ce qu’il faut pour enrayer un processus que le socialnationalisme en France a tenté également de freiner pour défendre sa politique anti-américaine.
Le social-nationalisme français, issu de la défaite des années 40, est en réalité l’obstacle le plus sûr permettant que dans son ombre, toute une clientèle affairiste et idéologique prospère, agitant les maux socio-économiques et institutionnels divers en guise de légitimité alors qu’elle est la première sinon à les fomenter, du moins à les aggraver.Nous le savons tous.
Et pourtant, rien ne se passe, ou si peu, les tréfonds de l’âme française se réveillant seulement de temps à autre par réaction lorsque le social-nationalisme la touche trop profondément et non pas dans le cadre d’un projet global motivant qui permettrait enfin de ne plus opposer liberté et justice, liberté et égalité des droits.
On sait bien pourquoi. Il n’existe pas à l’heure actuelle, une force intellectuelle et politique à même de répondre de façon crédible à toutes les questions fomentées par ce que j’appelle La condition néo-moderne (je publierai un livre sur celle-ci cet automne). Or, il faut oeuvrer pour que cette force puisse surgir, et elle le fera certainement sous plusieurs formes, plusieurs partis, noms, hommes et femmes, cercles, instituts.
La France recompose en ce moment même ses forces politiques et intellectuelles. Il est clair que resiliencetv en sera l’un des fers de lance majeur.
Article paru le 8 juin 2006