La pauvreté progresse inéluctablement en France parce que notre modèle social génère une inflation de prélèvements (cause ultime de l’inflation réelle) que les gouvernements s’efforcent de rendre indolores et invisibles (pour mieux les augmenter) alors même qu’ils détruisent déjà les mécanismes économiques endogènes de création de richesse. La pauvreté progresse inéluctablement parce que notre modèle social constitue un puissant attracteur générant une immigration de droits sociaux dont le financement menace notre stabilité financière. La pauvreté progresse inéluctablement parce que notre modèle social, qui devait nous protéger de la pauvreté et de la précarité tellement décriées quand on la voit en Angleterre ou aux USA, fait fuir les plus actifs d’entre nous générant une fuite du patrimoine économique et du capital humain hors de l’hexagone que plus rien ne pourra arrêter.
Contrairement au discours ambiant, l’inflation n’est pas supprimée ; mais elle est déguisée. L’inflation est déjà en soi un impôt déguisé ; mais l’inflation déguisée nous cache doublement l’impôt. Même si l’Etat français a perdu ses prérogatives en matière monétaire avec l’avènement de la BCE, il garde le pouvoir de lever l’impôt et de réaliser les dépenses publiques. Or, tant que rien n’arrêtera la dérive fiscale et sociale que l’on subit depuis 30 ans, l’inflation réelle sera croissante même si l’inflation apparente est faible. Car l’inflation provient partout et toujours d’une inflation de prélèvements alors que les entreprises sont contraintes de tout faire pour être compétitives et baisser les prix de vente. Déjà certains rois de France coupaient l’or avec le plomb (à défaut de pouvoir transformer le plomb en or) pour financer des dépenses publiques croissantes avec la même quantité d’or prélevée sur le contribuable. C’est qu’à cette époque, l’impôt était douloureux et le contribuable n’hésitait pas à se révolter.
Depuis plus de trente ans, la gauche comme la droite ont contribué à cet état de fait de sorte qu’il est révoltant de voir la classe politique pleurer sur la précarité, la faiblesse du pouvoir d’achat (et du pouvoir d’épargne) et la pauvreté grandissante qui résultent précisément de cette inflation de prélèvements (fiscaux et sociaux). Pas plus que les rois, nos gouvernants n’ont le pouvoir de transformer du plomb en or…
Les économistes sont les premiers à se poser les problèmes de la pauvreté. Mais dès qu’ils pointent un problème susceptible de briser l’économie, ils se font railler ; on les traite de déclinologues. Pire : on les laisse prêcher dans le désert de l’indifférence. Mais maintenant, on parvient difficilement à cacher 30 ans de croissance molle liée à la dérive des comptes publics et sociaux dans un contexte de décrochage technologique qui nous condamne à ne pas pouvoir suivre le train des innovations technologiques. Et ce train là n’attend pas les retardataires…
La gauche fait mine de venir au secours du plus faible pour faire barrage à la droite dont la politique aurait mis les gens dans la rue. Comment encore croire à cette fable ? Comment oser agiter un tel cliché tellement usé ? La droite et la gauche sont complices d’une dérive structurelle grave faute d’avoir remis en cause cette trajectoire qui nous conduit depuis 1981 à la collectivisation de notre économie. Le XX° siècle fut pourtant sans appel : partout où l’économie fut collectivisée, elle fut dans le même temps ruinée.
Voilà pourquoi la pauvreté progresse. Ouvrez donc les yeux, la compassion rend aveugle.