“Vous nous avez fait mal”, a-t-il adressé aux deux principaux candidats, dans une allusion aux propos sur les pratiques religieuses tenus par M. Sarkozy et Mme Royal au cours de la campagne. “La pratique musulmane, ce ne sont pas les moutons égorgés dans les baignoires, ce n’est pas l’excision, ce n’est pas la polygamie”, a-t-il martelé, tout en rappelant les “jalons” qui doivent guider le choix des musulmans lors du vote du 22 avril.
“Il faut choisir son candidat en fonction de ce qu’il dit sur les pratiques religieuses et de la place réservée aux jeunes dans le projet politique. La religion a besoin de visibilité”, a souligné M. Alaoui, précisant que cela était “différent du prosélytisme, interdit par l’islam”. Que le futur président de la République soit “un croyant” serait aussi plutôt bien vu par le responsable de l’UOIF. “Un homme qui croit est en symbiose avec son environnement.” Une dimension revendiquée par M. Bayrou et rappelée, samedi, par le maire du Bourget Vincent Capo-Canellas, délégué départemental de l’UDF. “Il faut respecter les croyants ; c’est ce que fait François Bayrou dans la campagne”, a insisté l’élu local devant les responsables de l’UOIF.
APPEL À “VOTER MASSIVEMENT”
Seul élu national présent au congrès, le député de Moselle, François Grosdidier, secrétaire national de l’UMP à l’intégration, s’est livré à un plaidoyer pour son candidat, rappelant le rôle de l’ancien ministre de l’intérieur dans l’organisation de l’islam en France et insistant sur le fait qu'”il n’a pas accepté qu’un recteur interdise l’ouverture d’un lycée musulman le recteur de Lyon, Alain Morvan, a été limogé en mars, peu après l’ouverture du lycée Al-Kindi à Décines”. Aucun représentant socialiste ne s’est présenté devant les musulmans.
Les intervenants au congrès ont abordé les discriminations à l’encontre des jeunes musulmans et l’islamophobie, et multiplié les critiques contre la loi du 15 mars 2004 interdisant le port de signes religieux à l’école. “Nous pensions qu’avec l’intégration du culte musulman dans le cadre républicain et sa reconnaissance par la société, l’hostilité à l’encontre de l’islam allait être atténuée”, a déclaré Lhaj Thami Brèze, le président de l’UOIF. “Au contraire, cette intégration attise les passions et dérange les détracteurs. Face à cette situation il nous faut réagir par une attitude citoyenne et un engagement politique”, a-t-il ajouté, en appelant les musulmans à “aller voter massivement”.
Stéphanie Le Bars “
Réaction salutaire d’un internaute lisant (encore) Le Monde :
” Daniel L. : Simple question: dans les
pays de religion musulmane,
est-ce que des catholiques,
les juifs (!!!) y résidant sont
autorisés à donner leur avis
sur les dirigeants politiques,
sur les candidats aux
élections (là où il y en a,
évidemment!) Sont-ils même
autorisés à pratiquer leur
religion ? On est vraiment
(b)on, chez nous !!!! “
On ne peut mieux dire…