Pour relancer la croissance en France, la solution est de laisser la possibilité d’adopter un régime de retraite basé sur les fonds de pension. Dans la formule que je préconise, le taux de prélèvements obligatoires pour la retraite baisserait en fait de 15 points pour des salariés touchant un salaire brut de 2 000 euros par mois, ce qui mettrait les prélèvements français au même niveau que ceux des Américains : aux alentours de 30 % du salaire. Par ailleurs, la suppression des prélèvements obligatoires pour les heures supplémentaires au delà des 35 heures normales pourrait avoir un effet pervers en faisant disparaître une partie du travail au noir… ce qui n’aurait alors aucun effet positif sur la croissance !
Les hommes politiques et beaucoup de Français sont persuadés que là où il y a une volonté, il y a un chemin. Cet adage n’est pas vrai sur le plan économique : le volontarisme conduit à une impasse comme le montrent les politiques économiques de relance depuis 25 ans. Comme l’ont fort bien compris les dirigeants du Parti Communiste Chinois, seul le capitalisme libéral est efficace, et c’est ainsi que la Chine a pu enfin décoller. Le rôle des hommes politiques est de garantir la liberté et de laisser faire les marchés qui sont la main invisible qui guide l’action des hommes qui produisent des richesses en travaillant.
Les marchés évoluent selon des mécanismes et des lois. Ainsi, la masse monétaire augmente beaucoup trop dans la zone euro et aux Etats-Unis depuis 2006, ce qui annonce une baisse de la croissance qui s’est déjà manifestée aux Etats-Unis au 1° trimestre et qui se propage en Europe. La politique économique menée par Nicolas Sarkozy va en être victime. Ses adversaires attribueront son échec à l’ouverture de la France au libéralisme alors qu’il s’agit d’une erreur d’analyse économique.
Le retour d’Alain Juppé dans l’équipe de Nicolas Sarkozy est inquiétant. En effet, c’est lui et d’autres Enarques incompétents (ce qui est un pléonasme) qui ont poussé Jacques Chirac à dissoudre l’Assemblée Nationale en 1997 car ils pensaient que la situation économique allait se détériorer. Au contraire, les 5 années qui ont suivi ont été celles d’une forte croissance partout dans le monde, ce qui a ouvert un boulevard à Lionel Jospin et à ses 35 heures !
Les erreurs d’analyse économique sont graves en politique, d’où l’avantage de suivre les conseils avisés de business économistes… La situation n’est pas désespérée : la croissance repartira en 2008 sur des bases saines dans le monde et même en France, quoi qu’il arrive…
Une partie des chiffres repris ici (les prélèvements obligatoires sur les salaires sont de 50,1 % en France contre 29,1 % aux Etats-Unis) sont tirés d’un article du Wall Street Journal :
http://online.wsj.com/article/SB117844211270693603.html?mod=home_whats_news_europe