18 mars 2025
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Briser les chaînes de la servitude !

Comme Alexandre franchissant l’Hellespont, César traversant le Rubicon, ou Napoléon le jour du 9 Thermidor, Margaret joue aux dés avec le destin. A tout moment le défi peut devenir désastre. Mais une chance insolente lui sourit (…) Si la fille d’épicier en est arrivée là, c’est pour l’avoir voulu. Mais c’est aussi grâce à un solide coup de pouce de la fortune : un “leader” conservateur borné, des concurrents inconsistants, le naufrage général des idées keynésiennes, des syndicats irresponsables, un pays qui s’enfonce dans la crise“.

Mais, prévient Jean-Louis Thiériot dans son article intitulé “Nicolas Sarkozy, Margaret Thatcher et les analogies trompeuses” (Débats & Opinions des 26/27 mai 2007), se démarquant de la Dame de fer qui prisait plus la conviction que le consensus, “Sur les deux points les plus sensibles, la réforme du Code du travail et le service minimum, il semblerait qu’il (Nicolas Sarkozy, NDA) donne la priorité aux discussions avec les partenaires sociaux. S’il parvient à éviter un choc frontal avec la rue, il aura tout gagné, la réforme sans le conflit“.

Dans ce dernier cas de figure, dans lequel d’ailleurs je m’interdis de donner tête baissée, M. Thiériot poursuit : “Il aura mieux fait que Margaret Thatcher qui n’imaginait pas d’autre voie que le passage en force. Mais si l’affrontement a lieu, ce sera son heure de vérité. Soit il tient bon, et il sera le réformateur qu’il prétend incarner. Il y aura alors en lui quelque chose de Thatcher. Soit il recule et il rejoindra la liste déjà longue des occasions perdues et des mandats pour rien“.

Et Jean-Louis Thiériot de conclure son éclairant papier sur ces mots qui, finalement, sonnent comme un avertissement : “Pour notre économie et notre paix sociale, ce combat contre les syndicats n’est ni nécessaire ni souhaitable. Si malgré tout il doit advenir, il permettra de juger de quel bronze est fait Nicolas Sarkozy : le meilleur de Margaret Thatcher, la force de caractère, ou sa pâle copie, les mots sans les actes“.

Bref, dirions-nous sans que nul, pour autant, ne puisse y déceler la moindre pointe de cynisme, c’est l’occasion rêvée pour un homme ou une femme d’Etat aux convictions inébranlables de se surpasser pour rendre dignité, puissance et prospérité à sa patrie, hier la Grande-Bretagne, aujourd’hui la France selon le point de vue solidement argumenté présenté dans son dernier ouvrage, “La France est foutue” (JC Lattès), par Mathieu Laine :

Historiquement, les racines de nos difficultés ne sont pas anciennes. Elles datent de la Seconde Guerre mondiale. Le corporatisme de Pétain dénonçait ainsi “la faillite universelle de l’économie libérale”. Le rejet de la libre concurrence par De Gaulle, et sa critique des “intérêts particuliers qui ont trahi la nation”, en ont fait le bâtisseur d’un vaste système fondant toute sa confiance dans l’Etat (…)“.

Ainsi donc, c’est bien à De Gaulle que nous devons “ces grands monopoles qui sont aujourd’hui en faillite : la Sécurité sociale, l’Education nationale, le transport, sans oublier l’ENA (…) Nous payons aujourd’hui une économie de défiance à l’égard des activités privées mise en place il y a soixante ans. Nous devons donc outrepasser les discours fatalistes car ils sont non seulement stériles, mais faux, et tuer De Gaulle, comme on tue le père, pour pouvoir nous émanciper et rejoindre le train des nations libres, efficaces et modernes“.

Si Nicolas Sarkozy croise actuellement le fer à fleurets mouchetés, je forme le voeu que dès le 17 juin prochain, conforté dans son rôle de leader de la nation, le chef de l’Etat impose sans coup férir sa marque : car sans peur et sans faiblesse, il devra briser les chaînes qui, en France, tiennent ferme la Liberté en servitude ! Sinon, c’est alors qu’il faudrait vraiment craindre que la France, prenant un risque fou, se paie le luxe inouï d’être vraiment “foutue”.

Librement !

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02400 FRANCE

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