Ce qui venait en écho au raz-le-bol exprimé fin mai par le réalisateur israélien Amos Guitaï qui a quitté un plateau de France3 où des intellectuels du Proche-Orient voulaient remâcher stérilement ad naseam et une énième fois leurs griefs à l’infini au lieu de tenter d’aller de l’avant. Vers une vraie paix, justement.
Les Palestiniens seraient animés d’une « volonté de paix, » « volonté de négocier, » et après avoir mis au pouvoir un Hamas islamiste, négationniste, prônant la destruction de l’Etat hébreu et s’armant jusqu’aux dents pour ce faire, auraient créé un«gouvernement d’union, » pour établir la paix…Et seuls quelques extrémistes viendraient gâcher les choses. Et on renvoie alors « les extrémistes des deux bords » dos à dos.
C’est aujourd’hui encore le schéma dominant, en dépit des réalités du terrain, des incessantes volées de roquettes sur des populations civiles israéliennes, heureusement éparses, depuis la Bande de Gaza évacuée par Israël il y a près de deux ans ou la férocité des luttes internes palestiniennes qui n’hésitent pas à prendre délibérément des enfants de groupes adverses pour cibles.
Mais toutes ces volontés de paix affichées par une partie du leadership palestinien, ne sont que verbiage et autant de mensonges. Comme vient de le démontrer de façon éclatante la manière dont un Centre palestinien pour la Démocratie et le Dialogue, qui porte le nom d’Al Qods – Jérusalem en arabe – a utilisé la naïveté ou la cécité du Centre Shimon Pères pour la Paix en Israël et d’une organisation ad hoc française, Fair Events.
Il était plein de bonnes intentions ce projet : faire venir à Paris dix jeunes Israéliens et dix jeunes Palestiniens pour un beau voyage dans le confort d’un hôtel 4 étoiles sponsor, aller se balader à Disneyland, autre sponsor, rencontrer des collégiens ici ou là, avec match de foot et conférence sur la paix dans une salle prêtée par le Sénat, ou visite du zoo de Vincennes avec le député-maire de St Mandé. En faisant participer, entre autres, l’ambassadeur d’Israël, l’Education Nationale ou encore la délégation palestinienne à l’UNESCO.
Le but affiché : que ces enfants nouent des liens d’amitié, devenant ainsi facteurs de coexistence. A l’avenir et quand une paix aura été établie, commentait sans trop d’illusions l’ambassadeur d’Israël en France qui s’était prêté au jeu un instant en allant faire un court trajet en vélo avec ces 20 enfants de 11 à 15 ans, le nouveau Président du Conseil Constitutionnel, Marek Halter, vétéran du dialogue contre vents et marées et quelques people. Les bons sentiments étaient au rendez-vous.
Et pourquoi pas ? Un peu coûteux ce voyage, quand même, pour nouer deux ou trois amitiés hypothétiques. Au mieux. Ou se rendre compte, peut-être, que l’autre n’est pas le diable. Mais y avait-il besoin pour ce faire de venir sur les rives de la Seine ? Il y avait, bien entendu, la valeur symbolique d’un tel voyage. Sauf que les media n’ont pas été au rendez-vous. Ce qui a finalement été moindre mal car la manière dont le voyage a été détourné, elle, a été à la fois terrible, car utilisant des enfants, et significative.
En effet, côté palestinien, ce groupe, venu avec la bénédiction du Président Mahmoud Abbas lui-même, les intentions étaient loin d’être aussi pures. Car la date choisie pour ce voyage coïncidait avec l’anniversaire de la Guerre de Six Jours. Et les responsables de la délégation palestinienne s’y étaient préparés. En faisant faire des T shirts originaux, ornés de la photo d’Abir, la fille du Président du Centre Al-Qods, Bassam Aramin, morte en janvier dernier. Avec ajout de sang bien gore, coutume palestinienne établie, et la question « Pourquoi » en anglais, hébreu et arabe.
T Shirts qu’ils ont fait porter aux enfants arabes le 5 juin, à la sortie d’une émission qui s’était bien passée sur les ondes d’une radio juive, RCJ. Et qu’ils devaient porter au Sénat pour la conférence de la paix ! Fort heureusement plusieurs personnes accompagnant les enfants, dont Sandrine Sebbane, journaliste à RCJ, s’en rendent compte et exigent que soient retirés ces T Shirts d’un goût douteux, qui accusent de fait et sans preuves des soldats israéliens de barbarie, et dont on voit mal comment cela aurait pu être vecteur de paix. Les T Shirts seront finalement enlevés. Ce qui ne se fera que dans les cris et pleurs…car les Palestiniens et, curieusement la représentante du Centre Shimon Pères pour la Paix également, s’y opposent.
Et voici donc les enfants instrumentalisés…Mais ils l’avaient été dès le départ, côté palestinien, car il était prévu qu’ils seraient ainsi transformés en enfants-sandwich gore. Un membre du Centre Al-Qods explique que la date du 5 juin n’a pas été choisie au hasard et qu’il fallait marquer de manière frappante ces 40 années d’occupation, d’apartheid, de mur et autres clichés ou stéréotypes anti-israéliens que déplorait récemment Amos Guitaï. Pourtant les Israéliens, eux, étaient venus avec leurs seuls bons sentiments, sans revendication, sans photo d’enfants morts dans le conflit. Or, des civils israéliens tués, il y en a eu aussi, enfants compris.
Mentir sur la mort d’un enfant, est-ce oeuvrer pour la coexistence et la paix ?
Interrogé sur la mort de sa fille dont il parle beaucoup – ce qui, en soi, est on ne peut plus normal, car elle est morte en janvier dernier. Mais alors, fallait-il le choisir comme partenaire et lui faire confiance pour une telle mission ?- Bassam Aramin en donne une version fausse. Car, à l’entendre, elle aurait été tuée délibérément par un soldat en rentrant de l’école. Il affirme qu’il n’y avait aucun trouble, ni même aucun jet de pierre près d’elle et qu’aucune enquête n’a été faite.
Interrogé à son tour le directeur de la Section Sport du Centre Pères parle, lui, de jets de pierre, puis s’interrompt et dit ne pas savoir.
Peut-être ne veut-il pas mettre à mal l’image d’Epinal qui a été élaborée autour de cette mort. Or il y a bel et bien eu une enquête et la fillette serait tombée lors d’un incident au cours duquel des gaz lacrymogènes ont été tirés pour disperser un groupe qui s’en prenait violemment à des soldats. Rien ne démontre que cet enfant aurait été prise pour cible et qu’il ne s’agirait pas d’un accident au cours de violences déclenchées par des Palestiniens. Pourtant l’assistant de Bassam Aramin au Centre Al-Qods, attribue, lui, la mort à un tir volontaire « d’un soldat extrémiste. » Qui aurait donc pris une enfant pour cible.
Affirmations divergentes mais qui, semble-t-il, malmènent toutes deux la vérité. En effet, deux organismes ont mené une enquête sur cette mort. Snapshot, http://www.snappedshot.com/rss.php?serendipity%5Btag%5D=kevin+frayer , qui a démasqué des impostures de la propagande anti-israélienne cet été lors de la guerre initiée par le Hezbollah, trouve étrange la manière dont a été rapportée cette mort. Citant notamment CAMERA http://blog.camera.org/archives/2007/01/post_19.html qui explique que l’enquête policière établit que la blessure de l’enfant démontre qu’elle n’a pu être touchée par balle. Mais qu’elle aurait pu être touchée par une pierre ou une grenade lacrymogène. Lancée, si tel est le cas, sans intention de donner la mort. Elle se serait donc trouvée au mauvais endroit au mauvais moment et aurait été prise dans des heurts violents initiés par une manifestation contre la barrière de sécurité.
Or, la mort d’une enfant est assez déplorable sans que l’on en récrive les circonstances et qu’on l’utilise…mais cela n’est pas la première fois que cela se fait. La série la plus récente, car il y en a eu d’autres auparavant au fil des ans, a commencé, on le sait, avec la réécriture de la mort de Mohamed al-Dura en septembre 2000. Mort instrumentalisée, dont on accusa sans la moindre preuve les soldats israéliens par la grâce d’un commentaire de France 2, et qui fut l’un des prétextes pour déclencher une seconde vague de violences anti-israéliennes appelée la Seconde Intifada. Et, par ricochet une vague d’antisémitisme et d’antisionisme globale. Mort devenue un symbole de la soi-disant brutalité d’Israéliens assassins de l’innocence. Mythe qui a la vie dure. Ainsi, par exemple, le 9 juin la mort d’Al Dura, dans sa version récrite, était-elle utilisée lors d’une manifestation anti-israélienne de plus à Montréal.
Par ailleurs, Bassam Aramin, choisi ici, mais pas seulement, comme partenaire d’un dialogue de paix, justifie les tirs de roquettes sur Sdérot et la région du Negev qui jouxte en cet endroit la Bande de Gaza en expliquant que « le peuple palestinien est un et si l’on touche un Palestinien à Jenin, il est normal de frapper Sdérot… »
Pour qui se donne la peine de tenter de comprendre le mode de pensée de maint Palestinien et les mécanismes de la propagande officielle palestinienne, friande de ce type de récupération et de détournement d’événements tragiques, il suffisait de voir ce que le fils de Bassam Aramin, frère d’Abir, avait écrit en mars, bien avant le départ du Voyage, dans un document destiné aux journalistes. Il parlait ainsi de sa soeur : « Abeer, morte en martyre » puis « Abeer…morte en martyre alors qu’elle rentrait de l’école. » pour s’interroger finalement : « qui protégera les autres ? » Or, un martyr, Shahid, est quelqu’un qui meurt pour Allah et est donc victime du conflit, soit volontairement, en se faisant exploser ou en se faisant tuer lors d’une action menée contre l’armée, soit en étant une victime innocente de « l’occupation. »
Et l’Autorité Palestinienne a poussé et pousse ses enfants au martyre, présenté comme éminemment souhaitable, pour plaire à Allah, et qui ouvrirait les portes du Paradis, avec, entre autres délices, des dizaines de Vierges en prime. Voir, à ce sujet, http://www.amazon.com/Suicide-Killers-Pierre-Rehov/dp/B000NVHWIE Suicide Killers de Pierre Rehov.
Quant à Bassam Aramin, il explique ses sept ans de prison israélienne uniquement par « des jets de pierre et un drapeau palestinien brandi. » Alors que sur les pages qui lui sont consacrées sur Google et auxquelles il renvoie volontiers, on découvre qu’avec les pierres il y avait aussi quelques grenades…Réécriture, quand tu nous tient…
Mais, de toute évidence, les organisateurs du Voyage de la Paix, se situant dans l’empathie, la culture de l’excuse et un angélisme résolument bien pensant, n’ont pas vu ou voulu voir la réalité.
Les dangers du discours angélique et la nécessité de « nommer les choses »
C’est ce type d’aveuglement, au nom de bons sentiments illusoires, qui explique que l’on ne tire pas mieux en Israël ou ailleurs les conséquences du travail d’observation et d’analyse salutaire réalisé par une ONG comme Palestinian Media Watch http://www.pmw.org.il/ , par exemple. Quant on ne le minimise pas ou quand on ne le rejette pas, préférant croire à la vertu des bonnes paroles, voire lui collant une étiquette politique qui irait soi-disant à l’encontre des droits de l’homme et des bons sentiments, bref de la paix. Alors que le contraire est vrai et que ce type de travail n’est que le constat de faits faisant, hélas, système. Et qu’il est essentiel de savoir de quoi l’on parle, contre quoi il faut se battre pour parvenir à la paix, et que les véritables bons sentiments sont incompatibles avec toute incitation à la haine, voire au suicide perpétré pour tuer le plus d’êtres humains possibles, civils y compris.
Comme le rappelait, citant Malraux, l’intellectuel, réalisateur, Jacques Tarnero, proche des Amis de Shalom Archav, lors de la conférence dite de la paix du 5 juin au Sénat : « à mal nommer les choses on ajoute aux malheurs du monde. »
Ce qu’il faut nommer, donc, c’est la vacuité de bons sentiments totalement déconnectés de la réalité, leur dangerosité, même, car ils tentent de masquer la vérité, c’est l’endoctrinement criminel systématique que subissent au quotidien les Palestiniens, jeunes ou moins jeunes, ce qui crée une situation qui rend tout espoir de paix impossible pour chaque génération dont « l’esprit est ainsi empoisonné, » pour reprendre les termes de la démocrate Hilary Clinton qui, avec Itamar Marcus, directeur de Palestinian Media Watch, le déplore pour tous, qu’ils soient Israéliens ou Palestiniens. Et pour qui franchise et vérité, au-delà de toute accusation non seulement ressassée mais récrite et instrumentalisée, sont essentiels si l’on veut réellement résoudre un conflit qui, depuis des décennies, les endeuille tous.
C’est, en effet, Hilary Clinton qui présentait au Sénat américain le 1er mars dernier, devant des Sénateurs des deux bords, le dernier rapport en date de PMW sur les manuels scolaires palestiniens qui, contrairement aux engagements pris publiquement par Mahmoud Abbas à grand renfort de tambours et trompettes, continuent à déligitimer Israël aux yeux des jeunes Palestiniens et à inciter à la haine. Hilary Clinton dénonçait des manuels qui « n’éduquent pas les enfants palestiniens mais les endoctrinent, » soulignant que « cela empoisonne profondément les esprits de ces enfants. » Ce qui est en soi condamnable. Mais a aussi, en corollaire, « des conséquences désastreuses pour toute perspective de paix pour les générations à venir. »
Elle mentionnait également la propagande à laquelle ces enfants sont abondamment soumis tous azimuts par le biais d’autres moyens, l’Autorité Palestinienne ou le groupes tels que le Hamas faisant feu de tout bois. Depuis mors, PMW découvrait en mai que dans une série pour enfants la télévision du Hamas, Al-Aqsa TV – la mosquée qui porte ce nom est construite sur l’Esplanade des Mosquées, construite elle-même sur le Mont du Temple à Jérusalem- détournait le personnage de Mickey Mouse pour endoctriner les enfants. « Farfur, » clone de Mickey, y incite en vrac les enfants à boire du lait ou prier 5 fois par jour « jusqu’à ce que le monde soit sous la domination de l’Islam, » conquête qui partira d’une Palestine, qui comprend Israël, actuellement sous occupation sioniste à laquelle les enfants se doivent de résister.
A ce propos, « occupation, » « apartheid, » « Palestine prison » ou autres stéréotypes anti-israéliens habituels ont été dénoncés et martelés en privé ou publiquement au cours du Voyage pour la Paix par les adultes palestiniens, dont une accompagnatrice, de 19 ans de Bethlehem, notamment devant des collégiens de banlieue venus s’informer, ou plutôt se désinformer, au Sénat. Cette fois-là, timidement, un jeune Israélien qui vit près de la Bande de Gaza a fini par dire, dans la foulée d’une diatribe musclée, l’interruption des cours pour cause de tirs de roquettes…mais ce genre d’accusation est le plus souvent resté sans réponse côté organisateurs ou Centre Shimon Pères.
Ce récent détournement de Mickey a été dénoncé ou rapporté dans les médias de par le monde. Mais, figurez-vous que ni le directeur du Centre Al-Qods, ni le directeur de la section sport du Centre Shimon Pères n’en avaient même entendu parler…Il paraît pour le moins stupéfiant que l’on puisse sérieusement prétendre faire oeuvre de paix en ignorant totalement la réalité de ce qui se passe sur le terrain. Ou en faisant mine de l’ignorer.
Et, pour la petite histoire, le correspondant de France 2 dans la région, minimisait à l’antenne la portée de cette affaire en affirmant que très peu d’enfants palestiniens regardent la télévision du Hamas…On se demande d’ailleurs comment des sondages précis sur le sujet peuvent être conduits si la situation dans les Territoires palestiniens est aussi grave qu’on nous le dit et répète à loisir et si l’Autorité Palestinienne n’a pas autre chose à faire que de se livrer à de tels sondages alors que son Président dit que les Palestiniens sont « au bord de la guerre civile… »
Peut-être serait-il temps qu’ils se décident à entendre la vérité et d’agir en conséquence, au lieu d’écouter les conseils empoisonnés de leurs faux amis qui les encouragent dans la voie de la violence.