26 mars 2023

Négationnisme du journal l’Humanité sur le film “Katyn”


Chassez le naturel, il revient au galop, le journal l'Humanité en vient à remettre en cause la version officielle corroborée pourtant par Gorbatchev, cassant ce film de Wajda qui n'est pourtant pas le premier venu  :

" En 1940 à Katyn, probablement quinze mille officiers de l’armée polonaise sont purement et simplement liquidés et balancés dans des fosses. Les coupables désignés de cette extermination sont les Allemands. Moi-même, participant il y a quelque trente ans de cela à une délégation très officielle en Union soviétique, ai été invité à me recueillir à Katyn sur ce symbole de la barbarie nazie. Mais

(la délégation comportait de vieux crabes, dont un des officiers supérieurs de l’escadron Normandie-Niemen) des phrases circulaient sous le manteau. L’Armée rouge aurait, sur ordre de Staline, été responsable du massacre. Le dire aujourd’hui, en – Pologne de surcroît, ne relève plus

du scoop mais on comprend que – Andrzej Wajda, qui perdit son père à Katyn à l’âge de quatorze ans, ait pu avoir envie, dans le cadre d’une superproduction apte à toucher des millions de spectateurs de surcroît, de revenir sur cette période de douleurs qu’il avait déjà abordée dans Génération, Kanal et Cendres et Diamant. C’est donc à travers une nouvelle fiction qu’il retrouve le chemin de sa mémoire, de sa propre résistance anticommuniste et de sa mère, Anna dans le film. Il y a là assez pour émouvoir.

Néanmoins, le résultat ne convainc pas. La première raison est que l’esthétique est surannée, vieillotte, académique en un mot. Piège incontournable où d’autres avant Wajda ont laissé des dents. Impossible de faire de l’avant-garde sur un tel sujet, et voici comment la forme se fige dans une intemporalité qui fait qu’il est impossible de savoir si l’oeuvre date d’aujourd’hui ou d’il y a bien longtemps (pourtant Wajda, dans les films précités, avait ouvert une voie possible…). L’autre cause de l’échec est plus subtile. Wajda intègre des documents d’archives soviétiques pour nous montrer que l’image peut mentir. Belle idée de cinéaste. Mais si l’image peut mentir, pourquoi alors ne pas douter de la version des faits rapportés par Wajda ? En bref, si je crois tout ou partie (la place manque pour soulever la question de sa représentation de l’antisémitisme en – Pologne) de ce qu’il affirme, c’est à partir d’un savoir extérieur, pas d’un point de vue intrinsèque. Comme – aurait dit Godard, est-ce une image juste ou juste une image ? Convaincu que l’affirmation d’une vérité suffit, Wajda n’est pas assez dialecticien pour traiter ontologiquement cette question. D’où, ce qui renvoie à notre réserve précédente, un film qui illustre son propos au lieu de secréter son – discours.

J.R."

 

Commentaire de RTV : édifiant ! on comprend pourquoi le film n'a été diffusé que dans 13 salles en France ! la toute puissance de l'emprise communiste sur les circuits culturels s'étale au grand jour… Les journaux Le Monde et Inrock (et d'autres encore) ne sont pas en reste

Lucien SA Oulahbib

https://en.wikipedia.org/wiki/Lucien-Samir_Oulahbib

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