24 mars 2023

Quant un interdit religieux devient norme nationale

Souvenir, souvenir…:

Des provocations de l’extrême-droite aux vertueuses indignations de tout bord, une chose est sûre, un certain nombre de pauvres seront privés de repas ce soir. Et bien d’autres. Embarrassant ? Pour eux oui, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais quelle importance ont-ils dans cette petite guerre religieuse qui se livre par bonnes œuvres interposées ? Où les laïques, omnivores majoritaires, s’épouvantent de voir servir à table du porc, une nourriture banale, courante, et largement appréciée. Que nul n’a jamais eu l’obligation de consommer.
Un repas avec de la viande le vendredi eut-il provoqué de telles passions ? Pourtant c’est une règle alimentaire que respectent un certain nombre de nos concitoyens, depuis des siècles. Elle aussi est religieuse.

Curieusement, les responsables religieux se font discrets sur la question. Les autorités laïques (?) elles sont intraitables : il faut proscrire le porc. La bestiole trouble l’ordre républicain. Une nouvelle interdiction : à Strasbourg cette fois. Prononcée par monsieur le préfet du Bas-Rhin en personne. Il est vrai que "des contre-manifestants avaient prévu de procéder parallèlement à une distribution de soupe "sans porc" .
Craignait-il la bataille rangée ? Les bols de soupe dans le rôle de la tarte à la crème ? Ou plus grave ?

Sous le noble prétexte de contrer une initiative d’extrême droite, on impose à tous un interdit religieux. Et c’est très grave.
Tous les français ne mangent pas de porc. C’est vrai depuis des siècles.
Pourquoi ce scandale aujourd’hui ?
Il existe des soupes poulaires qui respectent les choix religieux. Sans faire d’éclat, sans vouloir transformer en norme nationale des interdits qui relèvent du domaine privé.

Nul n’empêche les français musulmans d’organiser des soupes populaires conforme à leurs choix. A leur charge. Comme le font d’autres associations qui elles ont d’autres règles. Curieusement, ce sont les habitudes alimentaires d’une majorité qui deviennent hors la loi. Et ceux qui ne sont pas musulmans, et les laïques, ont-ils encore le droit de choisir ? Ou doivent-ils s’incliner face aux diktats d’une religion intolérante et agressive ?

Ceux qui ont faim ? Mais qui s’en soucie ? Ils ne sont que prétexte. Otages malgré eux. De la misère et du fanatisme.
Il est urgent de réfléchir et de se situer clairement dans ce débat. Où sont les beaux défenseurs de la laïcité ? Prêt à s’incliner et à la trahir ? Prêts à accepter l’intolérance ?

(Voir également dans le même registre l’article de LSA Oulahbib : Tempête dans un bol de soupe ?

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