Human Rights Watch (HRW) vient de publier un rapport dangereux sur l’attitude du Maroc qui a empêché plusieurs citoyens de faire inscrire leurs enfants sous des noms berbères au registre d’état civil.
Bien que la législation marocaine stipule que les premiers noms doivent avoir un "caractère marocain", les autorités locales "interprètent souvent cette disposition comme signifiant que les noms doivent être d’origine arabo-islamique, même si les citoyens berbères sont originaires du Maroc", explique le communiqué de HRW.
Le Maroc est officiellement un pays arabe .La supériorité de l’arabe – et des arabes – est ostensiblement affichée. L’État marocain pratique un racisme déclaré et une ségrégation entre ses citoyens. Aux termes de la loi marocaine n° 37-99, des noms amazighs comme Bahac, Damya, Diyia, Mayssa, Guraya, Yuba, Ijja, Aderfy, Amzin, Idir, Massinissa, Tihia, Tinass, Taynust, Sifaw, Massin sont apparemment interdits dans les registres d’état civil, de mariage ou de décès.
Présentée il y a quelques mois à la Chambre des Conseillers, la loi sur l’arabisation a fait l’objet de nombreuses critiques de la part des Amazighs marocains, qui affirment qu’il vise surtout à poursuivre la politique d’arabisation dont ils sont victimes.
La Constitution du pays ne reconnaît pas aussi la langue des Amazighs, le tamazight. Son préambule stipule que « le Royaume du Maroc, Etat musulman souverain, dont la langue officielle est l’arabe, constitue une partie du Grand Maghreb Arabe ».
Au Maroc l’arabe officiel est devenue l’emblème d’un apartheid linguistique , et ce dans plusieurs secteurs : le système éducatif, l’audiovisuel, la culture et les services d’état civil qui refusent d’enregistrer les nouveaux nés qui portent des prénoms berbères.
Cet acte discriminatoire constitue une violation à la déclaration des Droits de l’Homme dont le Royaume du Maroc est signataire aux côtés de l’Union Européenne qui lui a accordé en contrepartie « un statut avancé » le 13 octobre 2008.
L’occultation délibérée, par l’élite au pouvoir, de la profondeur historique de l’amazighité de ses valeurs culturelles et linguistiques, le Maroc fonde une politique raciste et ségrégationniste. La conception monolithique de la souveraineté par l’État, qui se veut arabe et exclusivement arabe, engendre la contestation de l’ordre linguistique unique et inique de la parole – de la langue – imposée.
Les multiples lois sur l’arabisation totale de la vie publique, des institutions, des entreprises… contrastent avec le discours du pouvoir qui déclare initier la construction d’un consensus autour de l’acceptation du pluralisme. L’arabisation, avec toutes les mesures répressives et radicales qui les accompagnent, témoigne d’un apartheid linguistique.
En s’obstinant dans cette politique d’arabisation et d’assimilation forcée des Berbères, le royaume marocain commet l’un des crimes les plus horribles car elle prive ce pays d’une composante essentielle de son histoire, identité et culture.
C’est par ailleurs le patrimoine de toute l’humanité qui sera privé de cet apport millénaire car cette culture berbère ne peut représenter qu’une richesse aussi bien pour le Maroc que pour l’Humanité.
Ftouh Souhail , Tunis
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