Voici l’analyse de Magdi Christiano Allam sur la politique de l’Eglise catholique à l’égard de l’Islam, paru dans le journal LIBERO :
"Les politiciens, les représentants de la société civile et les médias du monde entier ont voulu commémorer solennellement le huitième anniversaire de la tragédie du 11 septembre 2001 qui a marqué le point culminant du succès du terrorisme islamique [égorgeur], avec les attaques sanglantes contre les Tours Jumelles et le Pentagone ; pourtant on est passé très discrètement sur le 3ème anniversaire de la leçon magistrale du Pape Benoit XVI à l’Université de Ratisbonne, le 12 septembre 2006, qui a marqué le point culminant de la réussite du terrorisme islamique dans sa guerre de censure utilisant condamnations à mort et menaces contre le Saint-Père coupable d’avoir évoqué la vérité historique de la propagation de l’Islam par l’épée.
Ce fait en soi, est emblématique de la réalité de la soumission à l’idéologie de l’islamiquement correct qui immédiatement s’est imposé avec la réaction d’apaisement adoptée par le cardinal Jean-Louis Tauran, Président du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux, qui a contraint le Pape à se justifier à trois reprises, assurant qu’il n’avait pas l’intention d’offenser les musulmans, et alla jusqu’à lui faire prier en se tournant vers La Mecque, dans la Mosquée Bleue d’Istanbul, en présence du Grand Mufti turc. Eh bien aujourd’hui, l’islamiquement correct triomphe dans toute l’Europe et trouve ses fervents défenseurs au sein même de l’Église catholique. Juste à la veille de l’anniversaire de Ratisbonne, la Conférence des Evêques Suisses s’est officiellement prononcé en faveur de la construction de mosquées avec des minarets et a appelé ses compatriotes à voter «non» le 29 novembre, dans le référendum qui demande l’interdiction de construire des minarets, lancée par l’Union Démocratique du Centre (UDC) en Suisse. Les évêques suisses ont déclaré que « les minarets, comme les clochers d’églises, sont le signe de la présence publique d’une religion ». Pour l’UDC suisse, qui a promu le référendum approuvé par le Parlement, les minarets sont « le symbole d’une puissante revendication politico-religieuse, qui remet en cause les droits fondamentaux ».
En Suisse il y a 310 000 musulmans sur une population de 7,5 millions d’habitants et ils disposent de milliers de lieux de culte dont quatre mosquées avec des minarets. Dans le document publié par la Conférence des évêques suisses, tout prenant acte que les chrétiens sont victimes de discriminations dans les pays musulmans, sans mentionner le fait qu’ils sont même persécutés et massacrés, les citoyens suisses sont appelés à soutenir la construction de mosquées avec des minarets, au nom du christianisme et de la démocratie : « Nous sommes conscients que les droits relatifs à la liberté de religion et de culte ne sont pas respectés dans certains pays musulmans. Les Chrétiens en particulier souffrent de restrictions dans leur pratique religieuse et de limitations dans la construction d’édifices religieux. Nous réaffirmons notre compassion et notre solidarité pour les chrétiens harcelés et persécutés. En tant qu’évêques et en tant que citoyens, nous nous réjouissons que notre Constitution fédérale ne contienne pas d’articles d’exception et nous espérons qu’il n’en sera pas introduit de nouveaux. L’interdiction généralisée de la construction de minarets affaiblirait les efforts visant à établir une attitude d’acceptation réciproque dans le dialogue et le respect mutuel. La crainte, même à cet égard est mauvaise conseillère. La construction et l’utilisation des minarets sont soumises de fait aux règles générales prévues pour toute construction. Tout en reconnaissant la difficulté réelle à faire coexister différentes religions ensemble, nous vous invitons à rejeter l’initiative, au nom des valeurs chrétiennes et des principes démocratiques de notre pays ».
Nous retrouvons le langage islamiquement correct dans la brochure « Chrétiens – Musulmans : Que faire ? », publié le 1er mars 2009 par le groupe de travail «Islam» de la Conférence des Evêques Suisses, qui, d’un côté en tant que chrétiens légitimisent et attribuent un statut égal à l’islam, au Coran et à Mahomet pendant que d’un autre côté ils prennent acte du fait que l’Islam condamne le Christianisme comme une doctrine polythéiste. Dans le fascicule nous lisons : « ensemble avec le Judaïsme et avec le Christianisme l’Islam fait partie des religions monothéistes. Dans ce contexte les musulmans aussi voient dans le personnage d’Abraham le prototype de l’homme vraiment croyant qui réussit à surmonter toutes ses épreuves. Le texte sacré et la plus importante source spirituelle de l’islam est le Coran (littéralement, la récitation), que les musulmans considèrent comme une révélation immédiate et directe de Dieu, Parole incréée de Dieu devenue livre. Cette vision du livre diffère de notre compréhension de la Bible. L’Islam dans sa conscience de soi se considère comme la forme originelle définitive et pure de la foi dans le Dieu unique ; et considère Mahomet comme le dernier prophète (« sceau de la prophétie ») dans la longue liste des prophètes. Du point de vue de l’islam, la mission de Mahomet comme prophète contient une double signification, il confirme et corrige la révélation juive et chrétienne : réaffirmer la vérité de la mission de Jésus, comme il a réaffirmé la vérité de la mission de Moïse avec la Torah par l’intermédiaire de l’Evangile et supprimer ou corriger les modifications et falsifications du texte à l’origine pure. La déclaration s’inspire notamment de la dévotion chrétienne en Jésus-Christ comme le Fils de Dieu, que le Coran rejette comme une négation de l’unicité de Dieu, ou même par la doctrine chrétienne de la Trinité, qui d’un point de vue musulman est considérée comme une doctrine polythéiste ».
Je me demande si un seul des évêques suisses sait que l’Abraham musulman n’a rien à voir avec l’Abraham biblique, que le Dieu du Coran n’a rien à voir avec le Dieu qui s’est fait homme et qui s’incarne dans Jésus, donc, que l’Islam ne peut en aucun cas être considéré comme une religion monothéiste sur le même pied d’égalité que le Judaïsme et le Christianisme. Il n’est pas étonnant que le Président du Groupe de travail « lslam », Monseigneur Pierre Bürcher, est devenu le 15 septembre 2006 le porte-parole des « musulmans blessés » par le discours de Benoît XVI à Ratisbonne, affirmant que « les musulmans en Suisse demandent une clarification » déclarant que « le respect et la tolérance ne sont pas à sens unique. Chaque religion doit respecter l’autre. Seule la règle d’or « faites à autrui ce que vous désirez qu’il vous fasse » est le chemin à suivre.
Même vendredi dernier, le dernier jour du mois de jeûne musulman du Ramadan, le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux a publié un message de bonne volonté intitulé « Chrétiens et musulmans : ensemble pour vaincre la pauvreté ». Par ce message il reprend la thèse de l’interdépendance entre pauvreté et terrorisme, thèse contredite de façon éclatante par la longue série d’attaques terroristes qui ont ensanglanté le monde depuis le 11 Septembre 2001 : « rejeter l’extrémisme et la violence exige nécessairement la lutte contre la pauvreté en encourageant un développement global ». Le langage islamiquement correct se révèle dans le fait que l’Eglise n’a pas le courage de dire que le terrorisme est islamique et que le terrorisme islamique n’est absolument pas engendré par la pauvreté, mais la conforme mise en œuvre des nombreux versets coraniques qui incitent à la haine, à la violence et à la mort, sans parler de l’émulation produite par les exploits de Mohammed qui a personnellement participé à des massacres comme celui de 627 quand il a égorgé plus de 700 Juifs de la tribu des Banu Quraish en entrant à Médine.
Le langage islamiquement correct, ma main l’a touché sur la feuille distribuée à la messe du dimanche, le 6 Septembre dans toutes les églises en Italie, avec un encadré intitulé « Pour un dialogue interreligieux, l’Eglise catholique et l’islam », avec une photo du Pape serrant la main d’un membre de la délégation musulmane des soi-disant « 138 sages de l’islam », à coté de Tariq Ramadan. Eh bien justement ce personnage, l’idéologue le plus célèbre des Frères Musulmans en Europe, de nationalité suisse, est le promoteur principal de la stratégie qui vise à la fois à légitimer sur un pied d’égalité, l’Islam, Allah, le Coran, Mahomet et la Charia, et faire reconnaître que l’Islam est une partie intégrante des racines historiques de la civilisation européenne, comme le judaïsme et le christianisme. Cette stratégie est maintenant commanditée par l’Organisation de la Conférence Islamique, le cadre unitaire de presque 50 pays à majorité musulmane. Bat Ye’or dans son livre « Vers le califat universel, comment l’Europe est devenue complice de l’expansionnisme musulman » (Lindau, 2009), rappelle qu’en Octobre 2008 à Copenhague a eu lieu la deuxième Conférence Internationale pour l’éducation et le dialogue interculturel. Dans son discours, le Secrétaire général de l’OCI, le Turc Ihsanoglu, a déclaré: «Je suis particulièrement intéressé par des projets qui mèneront à une description correcte de notre passé commun, afin de clarifier que l’islam n’est pas étranger, mais bien partie intégrante du passé, du présent et de l’avenir de l’Europe dans tous les domaines de l’activité humaine et de démontrer comment la civilisation et la culture musulmanes ont contribué à la création de l’Europe moderne ».
Eh bien, chère Église catholique, réfléchissons. Dans cette Europe laïque, relativiste et déchristianisée, les musulmans se battent avec détermination pour faire reconnaître leur paternité dans la construction de notre propre civilisation. Au moment où nous avons honte d’affirmer la vérité historique des racines judéo-chrétiennes, ils posent leur candidature pour combler le vide identitaire avec les présumées racines musulmanes de la civilisation européenne. Et si nous permettons qu’aux racines judéo-chrétiennes se substituent les racines musulmanes, de nous-mêmes, il ne restera fondamentalement rien : sans âme, sans valeur et sans identité, nous disparaîtrons. Je dis donc à l’Eglise : ça suffit avec l’islamiquement correct ! Plus de complicité dans le suicide de masse de la civilisation européenne."
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