22 janvier 2025

PIB DU BONHEUR OBLIGATOIRE

Je viens de lire avec la plus grande attention le script (www.elysee.fr/documents/index.php?cat_id=7 puis télécharger) du discours prononcé le 14 septembre dernier, sur le thème de la mesure de la performance économique et du progrès social, au Grand amphithéâtre de la Sorbonne par M. SARKOZY.

 
    Sans entrer dans le détail des travaux de la commission dirigée par Joseph STIGLITZ (prix Nobel 2001), Amartya SEN (prix Nobel 1998) et Jean-Paul FITOUSSI (président de l’OFCE), je me bornerai simplement à analyser la pensée du président de la République telle que je la reçois et en conçois l’intime ressort.
 
    En effet, je suis frappé par la posture quasi-messianique dont Nicolas SARKOZY fait preuve, avec une constance remarquable, à vouloir imposer au monde entier des changements drastiques de comportements qui, selon lui, seraient seuls à même d’assurer la rédemption de l’humanité égarée.
 
    Le 10 septembre 2009, à Artemare (Ain), le chef de l’Etat avait déjà proposé (lire : imposé) une "Stratégie de la France dans la lutte contre le réchauffement climatique" directement issue des propositions figurant dans le Pacte écologique de Nicolas HULOT : dès lors que M. SARKOZY honorait sa signature, tout était perdu.
 
    Ce n’est donc sûrement pas une coïncidence si le président de la République, dans les deux cas de figure précités, adopte exactement le même type de discours assortis des mêmes accents apocalyptiques. S’il n’est pas écouté, la France, l’Europe et le reste du monde sont eux-mêmes perdus !
 
    A Artemare, donc, s’agissant de la justification morale et politique de l’instauration de la taxe carbone, nous avons pu voir et entendre ce qui suit qui, naturellement, ne peut laisser personne insensible tant le prix à payer risque d’être exorbitant :
 
    "Ce que nous proposons c’est le minimum, au-delà duquel, on va à la catastrophe. Il faut bien être conscient qu’on paye l’inertie de nos comportements depuis des générations et des générations et que si on ne le fait pas, ce sera irrattrapable".
 
    De même, à peine quelques jours plus tard à la Sorbonne, le président de la République récidive-t-il avec force détails plus chargés d’angoisses millénaristes les uns que les autres en ces termes :
 
    "J’ai une conviction profonde : nous ne changerons pas nos comportements si nous ne changeons pas la mesure de nos performances. Et nos comportements doivent absolument changer (…) Si nous ne voulons pas que notre avenir, l’avenir de nos enfants, l’avenir des générations futures soit semé de catastrophes financières, économiques, sociales, écologiques et, par conséquent, humaines, nous devons changer nos manières de vivre, de consommer, de produire (…)".
 
    C’est complètement fou, non, de se croire ainsi autorisé à émettre autant de jugements définitifs enrobés dans si peu de phrases pétries de périls ? En un mot comme en cent, recréons l’"homme nouveau" dont l’imposture ne fut jamais que le prétexte rêvé pour abolir les libertés fondamentales.
 
    Mais revenons à nos moutons. La définition du produit intérieur brut (PIB) selon l’INSEE est la suivante : "Agrégat représentant le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes". On peut utilement approfondir la question à l’adresse suivante :
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Produit_interieur_brut
 
    En matière de PIB, je ne comprends donc pas très bien, tant il y a mieux et plus urgent à faire, quelle mouche a bien pu piquer Nicolas SARKOZY de se lancer ainsi, quasiment seul au monde, dans une aventure dont l’issue, finalement, m’apparaît des plus douteuses; ou alors a-t-il en tête, de longue date, de s’approprier les instruments du pouvoir pour régner en maître sur la France ? Et passez muscade !
 
    Hier, à l’Elysée, Christian VANNESTE a eu l’opportunité d’interroger le chef de l’Etat sur la taxe carbone. Dans sa réponse, M. SARKOZY a aussi "tenu à souligner que les Français ne ressentaient pas un enthousiasme forcené pour la notion de liberté qu’ils voyaient surtout comme une liberté du fort contre le faible, et à laquelle il préférait, quant à lui, la notion de libre choix. C’est ce choix qu’il revendique pour les consommateurs".
 
    Un faux choix, en quelque sorte, édicté du haut de l’Etat sans laisser aucune chance au citoyen, fermement tenu en laisse, d’exercer sa responsabilité personnelle de choisir en son âme et conscience !
 
    Deux remarques pour terminer mon propos. Le 19 mai 1958, le général DE GAULLE déclarait : "Croit-on, qu’à 67 ans, je vais commencer une carrière de dictateur ?". Mais, à 54 ans, tout est encore permis… Sur un tout autre plan, mais peut-être pas si éloigné que cela du précédent rappel, je trouve bien des affinités à Nicolas SARKOZY et Barack OBAMA. Stop et fin.
 
Librement !
Philippe (Sully) ROBERT
Membre du Parti libéral démocrate
http://sully1.typepad.com
http://cozop.com/sully1/
02400 FRANCE
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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