2 juin 2023

Khamenei, honoré par le Prix “dictateur de l’année 2009”

Alors que le prix Nobel de la paix était remis ce jeudi  au président américain, Barack Obama, l'Université d'Oslo en Norvège a décerné mercredi, le titre de "dictateur de l'année" au Guide suprême de la révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, choisi parmi une liste de 11 "candidats" sélectionnés par des organisations de droits de l'Homme, dont le dictateur Nord-coréen Kim Jong Il, et le président du Zimbabwe, Robert Mugabe.

Le nouveau prix annuel devait être attribué à « un individu qui, au cours de l'année précédente, a fait le plus pour inspirer l'hostilité à son peuple et aux nations, pour avoir augmenté de façon significative le niveau de souffrance humaine, ruiné les moyens d'existence et créé la guerre et le chaos », a rapporté l’agence de presse allemande DPA.

Les responsables universitaires de cette initiative ont indiqué que "l'idée qui sous-tend cette nomination est de rappeler au monde les crimes contre des peuples, et les tortures que subissent des millions de personnes, martyrisées quotidiennement, dans des endroits qui sont un enfer sur terre".

Ali Khamenei est  le guide suprême des mollahs. Selon la constitution Iranienne, le Guide Suprême est la personnalité la plus importante du pays. Il est aussi parmi les fondateurs de la République islamique. Né en 1939 à Mashhad, son turban noir indique  (chez les chiites)  qu'il est un sayyid, un des nombreux descendants du prophète de l'islam, Mahomet.

Khamenei a étudié la philosophie islamique et en est devenu professeur. Selon ses adversaires, il aurait des connaissances religieuses plutôt limitées et il a reconnu lui-même n'avoir pas suivi de très longues études théologiques. Il est l'une des principales figures de la Révolution islamique contre le chah Mohammad Reza Pahlavi.

La présidence de Khamenei a été analysée comme celle où l'Iran a abandonné tous les espoirs de sécularisme, et est devenu bien plus religieux. À son poste, la plupart des observateurs le considèrent comme un "dur" du régime, gardien intransigeant des principes et des valeurs de la révolution islamique de 1979. Dès la fin 1989, c'est lui qui choisit le futur secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, pour le représenter à Beyrouth. Il a aussi soutenu, dans les années 1990, le GIA algérien pour son activisme terroriste.

Il reconnaît aussi implicitement, le 14 mai 2009, après l'avoir nié pendant des années et défendu l'objectif civil de ses recherches atomiques, la volonté de posséder des armes nucléaires de son pays. En juin 2009, Ali Khamenei soutient le président sortant Mahmoud Ahmadinejad, réélu par une fraude gigantesque. La répression contre la contestation fait des dizaines de morts, des centaines de blessés et plus d'un millier de prisonniers.

Aujourd’hui ce n’est plus Mahmoud Ahmadinejad qui est la cible privilégiée des manifestants, mais le Guide suprême iranien, l’Ayatollah Ali Khamenei, véritable Chef de l’Etat. Le fait de s’en prendre au Guide suprême était tout simplement tabou en République islamique il y a à peine six mois, et puni de peines de prison, si ce n’est la peine capitale. Aujourd’hui, les manifestants ne souhaitent plus uniquement un nouveau vote présidentiel. C’est le Régime islamique dans sa totalité qui est visé.

Le 07 décembre dernier, jour de la  traditionnelle “Journée de l’Etudiant”, un cortège de milliers de courageux Téhéranais, dont beaucoup de jeunes, a défilé de la place Vali-Asr vers le carrefour de l’Etudiant, en lançant « Khamenei assassin», « Mort à Khamenei » et « Mort au dictateur ». Les Téhéranais ont montré leur haine de Khamenei et leur colère contre tout son régime en arrachant ses portraits pour les piétiner. Si la photo d’Ahmadinejad avait déjà été brûlée auparavant, jamais personne n’avait osé s’attaquer à celles du symbole de la République islamique.

Cette semaine les étudiants ont voté en masse via le site Internet, Facebook et des établissements universitaires pour choisir Khamenei comme  "dictateur de l'année".

Tunis

 

 

 

 

 

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