22 janvier 2025

France/ La fin de l’ère Sarkozy ?

 

Le chef de l’Etat a oublié en grande partie le programme conservateur ou néoconservateur qui avait assuré sa victoire en 2007. La sanction est terrible.

Les élections régionales qui viennent de se dérouler en France marquent  peut-être la fin de l’ère Nicolas Sarkozy. En 2007, ce dernier avait été élu à la présidence de la République avec une majorité substantielle, et avait fait élire, dans la foulée, un parlement de droite. Il s’était imposé face à une autre personnalité forte, la socialiste Ségolène Royal. Et surtout, il avait réussi à capter une partie importante de l'électorat du Front national en arguant d'une  « rupture » avec Jacques Chirac.

Sarkozy a bénéficié de six mois d’état de grâce. Dès l’automne 2007, la tendance s’est renversée. Au candidat sûr de lui-même et de ses dossiers a succédé un président touche à tout, impulsif, désordonné, ballotté entre ses problèmes personnels (son divorce avec Cécilia Ciganer, sa liaison puis son mariage avec Clara Bruni) et un désir presque puéril d’être « reconnu » par les puissances de l’argent, du monde intellectuel ou du show business. Mais ce qui est en définitive beaucoup plus grave, le chef de l’Etat a oublié en grande partie le programme conservateur ou néoconservateur qui venait d’assurer sa victoire : que ce soit en matière d’économie, de fiscalité, d’identité nationale ou de politique étrangère. Sur ce dernier plan, Sarkozy a eu le mérite de faire rentrer la France dans l’Otan et de dénoncer le péril iranien. Mais par ailleurs, que d’erreurs : la nébuleuse « Union pour la Méditerranée », Kadhafi et Assad reçus en grande pompe, Israël battu froid lors de la guerre de Gaza ou du débat sur la rapport Goldstone, Charles Enderlin décoré, la Russie de Poutine et de Medvedev promue au rang d’alliée…

Dès 2008, Sarkozy perd les municipales. En 2009, il ne gagne pas les européennes. Aujourd’hui, en 2010, il est étrillé aux régionales.

 Les chiffres sont terribles. 54,1 % pour l’ensemble de la gauche. 35,4 % pour la droite. 9,4 % pour un Front national qui ressuscite. Certes, une forte abstention – 48,9 % – relativise ces résultats : la gauche aurait tort de se croire invincible, et les lepenistes de penser qu'ils ont déjà retrouvé leur assise des années 1988-2002. Mais d’autre part, il est clair que l’abstention a été plus forte à droite qu’à gauche. Sarkozy l’a admis en procédant, par le biais d’un remaniement ministériel, à une légère « droitisation » du gouvernement. Mais c’est trop peu, trop tard, trop confus. On ne retrouve pas la confiance d’un électorat à un prix aussi bas.

http://www.michelgurfinkiel.com/articles/281-France-La-fin-de-lere-Sarkozy.html

 

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