Le succès du mouvement “Im Tirzu” démontre qu’une génération après l’acceptation de la domination de la Gauche dans le discours publique, le public en a assez.
L’université israélienne est en effervescence. Et c’est une bonne chose. La semaine dernière, le mouvement sioniste étudiant ‘Im Tirtzu’ a entamé une campagne plutôt modeste contre le Département de politique et de gouvernement.
Et les cris de protestation se sont étalés du Negev à la frontière du Liban.
‘Im Tirtzu’ est une initiative née parmi les étudiants de l’université.
Au cours des années récentes, il est parvenu à rassembler un budget modeste financé par des sionistes juifs et non juifs ici et aux USA.
L’un des objectifs centraux d’Im Tirtzu est de générer une atmosphère de liberté académique et de pluralisme intellectuel sur les campus universitaires. Depuis la dernière génération, ces campus, en particulier les facultés de Sciences humaines et sociales, sont devenus les couveuses de l’activisme antisioniste et du terrorisme intellectuel. Des affaires d’intimidation professionnelle et de discrimination contre des étudiants sionistes sont répandues, comme les exemples d’endoctrinement total dans les salles de classe.
Comme l’a rapporté Ben Dror Yemini du journal ‘Ma’ariv’ cette semaine, à l’Ecole de Droit de l’Université Hébraïque, le Pr. Yehuda Shenhav enseigne un cours intitulé « Bureaucratie, Gouvernance et Droits de l’Homme ». Au cours de leurs études, on attend des étudiants qu’ils participent au travail des organisations antisionistes dont ‘Machsom Watch’ et ‘Yesh Din’. A la fin de l’année, les participants – qui seront payés 1450 shekels pour leur activisme – doivent rédiger un article décrivant leur expérience, et qui sera édité en livret par ‘Shenhav’ et les militants antisionistes Michael Sfard et Yael Barda et publié par leurs ONG antisionistes.
La situation au Département de politique et gouvernement de l’Université Ben Gourion est particulièrement troublante. Il est dirigé par le Dr. Neve Gordon, militant antisioniste qui a écrit qu’Israël est un ‘Etat proto-fasciste’, qui l’a fustigé comme un ‘Etat d’apartheid’ et a signé des pétitions appelant à des boycotts internationaux universitaires, scientifiques, économiques et culturels du pays.
Répondant aux plaintes d’étudiants, Im Tirtzu a entrepris l’examen du Département de politique et de gouvernement de la faculté. Il a découvert que parmi les 11 instructeurs titulaires du département, neuf sont impliqués dans une activité politique d’extrême Gauche. Dirigés par Gordon, six sur les 11 ont signé une lettre soutenant les soldats qui refusent de servir dans Tsahal.
Deux des chercheurs du département sont bien connus parmi leurs étudiants pour leurs opinions antisionistes. Huit des conférenciers adjoints sur les 19 du département ont publiquement épousé des opinions radicales de Gauche. Trois des six candidats à un doctorat ont signé des lettres de soutien aux appels de Gordon à des boycotts internationaux.
Comme Erez Tadmor, directeur de recherche d’Im Tirtzu, l’a noté dans un entretien télévisé la semaine dernière, ces opinions représentent le choix politique d’une partie infime du public. Pourtant, c’est l’opinion dominante du département. En un lieu où les opinions les plus radicales et dogmatiques – qui rejettent le droit à l’existence de l’Etat – prédominent, il est impossible d’imaginer que l’étudiant moyen se sente à l’aise pour explorer et chercher d’autres courants. Par conséquent, il est raisonnable de redouter que loin d’éduquer des étudiants, le département les engage dans un endoctrinement total.
En effet, comme Makor Rishon l’a rapporté vendredi dernier, le Département les paie et leur donne leur validation universitaire pour participer à des ONG gauchistes. Comme Friedman l’a expliqué, des étudiants qui sont volontaires dans des organisations post-sionistes financées par le ‘New Israel Fund’ (NIF) reçoivent une validation universitaires pour leurs travaux et le NIF leur fournit une bourse généreuse de 7400 shekels pour leur activisme.
Plusieurs membres du Département de la faculté occupent ou ont occupé des positions clés dans ces groupes. Par exemple, Gordon a été à la tête des ‘Médecins pour les droits de l’homme’ financés par le NIF, qui a soutenu la fausse assertion selon laquelle Tsahal aurait massacré des Palestiniens lors des combats au camp de réfugiés de Jénine en 2002. le programme universitaire est financé par le groupe Shatil de la NIF dans le cadre de l’initiative pour l’association ‘Justice Sociale Everett’.
Le mois dernier, Im Tirtzu a adressé une lettre à la présidente de l’université Ben Gourion pour lui demander de prendre des mesures afin de corriger l’atmosphère de terreur intellectuelle du département.
On lui a été demandé d’informer le groupe, d’ici un mois, des mesures qu’elle a prises à cet égard.
On lui a alors été posé un ultimatum. Si elle refusait de répondre à sa demande : « Nous serons obligés d’utiliser notre liberté d’expression et de protestation et d’utiliser tous les moyens légaux pour informer le corps étudiant actuel et futur, et en particulier ceux qui soutiennent l’université Ben Gourion en Israël et à l’étranger, de la gravité de la situation et du refus prolongé de l’administration de faire face à cette situation qui a permis d’atteindre ce niveau actuel de gravité. Nous recommanderons aussi que aux étudiants en sciences politiques de ne pas s’inscrire à l’université Ben Gourion ».
« De plus, nous demanderons aux donateurs de l’université de placer leurs contributions sur un compte séquestre supervisé par un avocat. Les fonds seront délivrés à l’université après qu’il aura été prouvé substantiellement que les préjugés et déformations du Département, exprimés par la faculté et les questions de cours, auront été corrigés ».
De façon prévisible, Karmi n’a jamais répondu à la lettre d’Im Tirtzu. Donc quand la fin de l’ultimatum a expiré la semaine dernière, le groupe s’est lancé dans une campagne mondiale de relations publiques contre le Département. La campagne, largement couverte par les media (évoquant aussi la condamnation prévisible par le journal ‘Haaretz’) a conduit à une tempête de critiques de la part des professeurs de l’université Ben Gourion et de leurs camarades à travers le pays. De façon prévisible, ils ont fustigé Im Tirtzu, le traitant de groupe Mc Carthyste, de groupe extrémiste et de groupe d’extrême Droite cherchant à réduire au silence les dissidents et à détruire le principe de la liberté universitaire.
De même, nombre de Professeurs ayant parlé de cette affaire ont argumenté que Im Tirtzu n’a pas droit au chapitre. Par exemple, lors d’une apparition à la télévision la semaine dernière, le Pr. Yossi Yonah de l’Université Ben Gourion a participé à l’émission ‘Erev Hadash’ avec Tadmor. Il a déclaré : “Je rejette l’autorité, la légitimité d’un groupe comme celui-là pour venir enquêter sur mon comportement comme membre de la faculté ».
Ces affirmations sont parfaitement ridicules. D’abord, la liberté universitaire n’est pas menacée. Ce qu’Im Tirtzu et d’autres organisations comme l’Institut pour les stratégies sionistes ont critiqué est le fait que l’uniformité idéologique dans les départements universitaires n’est pas garant de la liberté universitaire.
Personne ne critique le droit des professeurs à discuter l’étude universitaire. Im Tirtzu et d’autres groupes objectent d’abord le fait que la plus grande part de ce qui est présenté comme travail universitaire n’est rien d’autre que dogme polémique, non soutenu par une recherche empirique ou théorique.
Ensuite, ils objectent que les opinions de la Gauche radicale, qui ne représente presque rien ici, reçoit la majorité des postes d’enseignement et de recherche au Département de politique et de gouvernement de l’Université Ben Gourion.
Karmi a qualifié Im Tirtzu et sa campagne de Mc Carthyste pour avoir essayé de réduire au silence les voix d’opposition. Alors que ces affirmations sont valables pour les dirigeants de l’université qui se comportent comme s’ils disposaient d’un droit divin aux fonds illimités des donateurs et des contribuables, elle sont totalement fausses.
Agissant comme il l’a fait, Im Tirtzu n’a fait que souligner l’évidence. Personne n’a l’obligation de financer des institutions qui font avancer des causes opposées à celles auxquelles il croit. Personne n’est obligé d’étudier dans un département qui cherche à endoctriner plutôt qu’à éduquer. Et aussi bien les donateurs et les étudiants ont le droit de savoir ce qu’ils soutiennent.
Au-delà de cela, la vérité que des initiatives comme celle de la campagne de Im Tirtzu cherche à étendre, c’est plus d’élargir que de limiter la liberté universitaire. Il est indiscutable que la liberté universitaire fleurit dans des environnements où toutes les opinions divergentes disposent d’une représentation équitable.
Encore plus importantes que les conséquences finales de la campagne d’Im Tirtzu, il y a ce qu’aussi bien cette initiative et la réponse de la Gauche nous disent sur la direction de la société israélienne.
La réponse hystérique de la Gauche nous apprend qu’elle – et en particulier la Gauche universitaire – est incapable de supporter même la plus légère critique. L’insistance de Yonah sur le fait que les émules de Tadmor n’ont aucun droit à critiquer les universitaires, démontre un mépris profond et durable du public sde la part des professeurs financés par les fonds publiques. D’un point de vue budgétaire, Im Tirtzu oublie même un petit pourcentage des fonds mis à la disposition d’ONG antisionistes comme ‘Médecins pour les droits de l’homme’, qui bénéficie apparemment d’un soutien financier sans limite de l’UE et du NIF.
Pourtant, malgré leur accès sans égal à ces financements, leur contrôle quasi-complet sur les universités du pays, le soutien à genoux des media pour leurs campagnes contre Israël et leurs capacité à passer des congés sabbatiques à l’étranger pour donner des conférences à déblatérer avec leurs collègues contre Israël dans des lieux comme Berkeley, pour nos universitaires radicaux, l’initiative d’Im Tirtzu de montrer leur hostilité à l’Etat qui les nourrit évoque l’hystérie de groupe. En réponse, il appelle à un rejet de style bolchévique du droit du public à noter leur comportement, sans parler de le critiquer.
Malgré son budget modeste, le message d’Im Tirtzu gagne en audience. Ce n’est pas la première fois. Au printemps, le groupe a lancé une campagne de sensibilisation du public très réussie au sujet de NIF. Le groupe a publié un rapport détaillant le rôle central que les groupes parrainés par le NIF ont joué dans la commission Goldstone, dans la préparation de son rapport diffamatoire accusant Israël d’avoir commis des crimes de guerre lors de l’Opération ‘Plomb Durci’.
Le succès répété d’Im Tirtzu nous apprend que quelque chose d’excitant se produit aujourd’hui. Après une génération d’acceptation soumise de la domination de Gauche sur le discours public – dans les media, l’université, le système judiciaire et la culture populaire – le public en a eu finalement assez. Des gens jeunes comme Tadmor et le dirigeant d’Im Tirtzu Ronen Shoval se sont enfin levés contre leur autorité. Et parce qu’ils reflètent les valeurs et les opinions d’une immense majorité du public, leur message passe.
Pour la première fois en une génération, la Gauche est sur la défensive. Plutôt que de dominer les ondes avec ses allégations sur le racisme et la criminalité sionistes, elle est obligée de défendre son droit de bloquer toutes les voix dissidentes dans le débat national.
Il y a beaucoup de motifs de préoccupations pour l’avenir. Avec les menaces militaires contre le pays qui se multiplient aujourd’hui et la campagne politique pour le délégitimer qui s’accélère, Israël est attaqué comme jamais auparavant. Pourtant, le succès de groupes comme Im Tirtzu démontre que, très largement, le public demeure puissant, vibrant, résistant et courageux. Alors que nos ennemis se renforcent, le public se lève pour s’y opposer et les vaincre.
caroline@carolineglick.com
http://www.jpost.com/Opinion/Editorials/Article.aspx?id=185762
Adaptation française de Sentinelle 5770 ©