Selon Europe 1 "à 19h10 : Hosni Moubarak "doit rester en fonctions", afin de conduire les changements nécessaires à la transition politique, a déclaré Frank Wisner, l'émissaire de Barack Obama en Egypte. Tommy Vietor, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, a cependant estimé que la démission du bureau exécutif du PND était "une étape positive" ".
Mais Europe 1 annonce à "21h03 : Washington prend ses distances avec l'émissaire de Barack Obama. Les déclarations de Frank Wisner n'"engagent que lui et non le gouvernement américain", a martelé la Maison Blanche".
Que se passe-t-il ? Peut-être que Obama hésite entre une lecture trop formaliste de Machiavel telle que soutenir le pouvoir en place et une lecture plus ouverte telle que soutenir le futur pouvoir en route ; il ne devrait pas trop écouter les "spécialistes" qui lui conseilleraient de s'impliquer dans des stratégies politiciennes à courte vue alors que la rue égyptienne n'a pas encore dit son dernier mot. En plus le 12 février approche…
De même, il ne devrait pas trop écouter les "spécialistes" tels les nôtres ( Hubert Védrine ou Bertrand Badie , a joke of course : les écoutent-ils ?…) qui lui expliquent que Bush fils avait tous les torts et qu'il ne faut jamais s'ingérer ; alors que la mise à l'écart de Saddam a évité la jonction entre ce dernier et l'islam radical qu'il avait amorcé depuis plusieurs années, (il finançait nombre d'officines) et qui s'est accentuée sur le terrain après 2003 (les principaux attentats sont toujours organisés par une coalition de saddamistes et de djiadistes qui visent uniquement les chiites et les chrétiens). Aujourd'hui ce sont ces résidus qui empêchent l'Irak d'en finir enfin avec les années de plomb malgré les pleurs et les grincements de dents de ceux qui comme Védrine, Villepin, Debray, Todd, et j'en oublie (je ne parle que des grands hommes français que la terre entière nous envie en particulier en Tunisie et en Egypte) qui espéraient en Saddam pour combattre par procuration le grand méchant loup américain et son louveteau sioniste, dans un revival infini d'un tiers-mondisme étatiste qui a produit en réalité bien plus de corruption et de morts que sous le colonialisme ; je me rappelle lors de l' émission de France Culture grain à moudre en décembre 2007 sur "la rue arabe" un libanais y participant dire que c'était l'extrême gauche européenne qui avait poussé dans le refus d'une paix des braves avec Israël. Toute une f(r)ange d'aventuristes, ayant pignon sur rue, au lieu de se battre pour les droits humains (ce que l'on peut reconnaître à un Kouchner voire un BHL, malgré leur emphase et leurs roueries et autres myopies) ces roitelets du vide idéologique et du trop plein d'égotisme ont préféré soutenir les dictateurs à partir du moment où ils tenaient un discours anti-américano-sioniste, Mélenchon poursuit ce chemin.
N'oublions pas que lorsque certaines foules iraniennes criaient au "tyran" il y a deux ans, Obama (pas plus que le secrétaire général de l'ONU) n'ont soutenu avec vigueur l'universel des droits humains que tout le monde semble redécouvrir aujourd'hui (jusqu'à Ramadan et Zizek) alors qu'il n'était question que de "multiculturalisme" aujourd'hui dénoncé y compris par le 1er Ministre UK David Cameron. Car il faut bien s'appuyer sur des valeurs communes pour que la pluralité ne devienne pas le cache-sexe de la guerre de tous contre tous qui n'est pas l'apanage du libéralisme mais de la nature humaine puisque nous sommes plusieurs à désirer la même chose disait Hobbes.
Aussi la Maison Blanche devrait plutôt continuer à se démarquer des dictatures, y compris en Arabie Saoudite, qui, avec le marxisme postmodernisé, restent les foyers principaux de l'arriération et de l'obscurantisme en ce qu'ils refusent d'admettre que la modernité ne signifie pas augmenter en quantité le nombre de femmes voilées et de sauveurs de l'Humanité qui sous le prétexte de "science" veulent continuer à instrumentaliser l'Etat, jusqu'à le voir s'effondrer au détriment des peuples.
Moubarak doit partir parce qu'il symbolise précisément cette alliance politico-religieuse, ce national-islamisme qui a fricoté avec le nazisme puis le communisme enfin l'affairisme généralisé lorsque le vernis a craquelé, tout en brandissant toujours comme bouc émissaire Israël.
Or, comme le dit son ministre des Affaires Etrangères Avigdor Lieberman, les troubles qui secouent l'Egypte sont "la meilleure illustration de ce que nous avons prétendu depuis de nombreuses années, à savoir que le conflit israélo-palestinien n'est pas la pièce centrale qui déstabilisera les états arabes modérés''. On ne peut guère dire mieux. Cela laisse bien entendu orphelins celles et ceux qui croyaient en cette alliance alter-islamistes pour créer de leur vivant le monde polpotien de leurs rêves, du moins l'un de ses aspects : austérité, frugalité, ce que les peuples dudit "Sud" ont subi plein pot pendant des lustres; et ce bien plus à cause d'eux, de leur solution auto-centrée (toujours vendue en France, cela s'appelle le souverainisme) que de la seule cupidité occidentale, humaine trop humaine ; ce que dénient évidemment nos illustres penseurs tant pour eux la victime est coupable et vice versa, on le voit tous les jours ce démembrement, même à Nantes.
Tout se tient.