15 janvier 2025

“Tree of life” ou l’apologie (en creux) du 11 septembre

Paul Rhoads

La Palme d'or Cannes 2011 se veut (dit la Voix Off, deus ex machina) un "choix entre nature et grâce" ; une nature darwinienne qui s'asphyxie inexorablement avec sa propre domination à défaut de grâce (malgré l'intelligence design du départ tel ce dinosaure qui en gracie un autre) jusqu'au dernier souffle du désir paradoxal : que tout puisse enfin cesser, re(de)venir seulement lumière (ou l'âge d'or de la grâce,débarrassée de cette matière qui peut mourir sous forme d'un enfant).

Et Sean Penn, en belle âme parfaite (tourmentée à souhait), se souvient, et regarde alors ces hautes tours de verre jusqu'au tournis dans l'espoir que "cela" s'arrête" Babel se fracasse: eleven ; à défaut d'une grâce qui s'époumone à exister dans une mise en relief sans relief (y compris au sens anglo-saxon) images cartes postales Palais de la découverte ou la Géode façon Artus Bertrand sur la beauté supposée du monde sans espèce humaine, sans vie, sans Darwin, sources du mal celui de l'avidité bien sûr d'où ce documentaire d'un document à taire : le secret de n'être rien si l'on ne se sait pas aussi pétri de sens.

Cela aurait pu être pis, ou alors bien meilleur, mais en absence là aussi de sondes Pitot le film s'avère être sans direction, tel un corps sans tête, hormis les intentions sur le fractal des destinées et autres effets papillon qui broient les ambitions sans le savoir (Brad Pitt).

Et, comme un réglage par défaut, la Voix Off appelle la Terre, Mère, ou le côté new age qui plaît bien aux animateurs TV (genre Hulot) hublot au travers duquel le décrochage (par défaut de sonde pitot pour ceux qui suivent) donne encore l'impression de contrôler un mouvement sans (f)rein hormis le clic (sur f bien sûr), la preuve  ?…

La Chancelière allemande décide enfin de renouer avec la grâce en choisissant de sortir du nucléaire : quel rapport ? Aucun sinon ce désir partagé par toute une élite furieuse de ne pas faire l'Histoire qui compte (l'âge d'or parisien 1920, 1900… chantonne, autour de minuit, Woody Allen dans son dernier film…) ah! Cabaret ! ou les plaisirs interdits le soir au fond d'une suite Sofitel ; ou tout au bout de pieds d'argile à la recherche d'un dernier réflexe.

Il y a certes bien là un désir tout de même celui de rentrer (coûte que coûte) dans le Livre qui a remplacé tous les autres : celui de l'Histoire des dictionnaires, quitte même à croire au pire des mensonges comme celui en train de se mijoter pour septembre (le 11 ?) contre Israël dont la matière gêne: elle ne laisse pas passer la lame de fond désireuse de déverser sept millions d'âmes (qui partirent pourtant dix fois moins soixante quatre ans plutôt) afin de tout effacer, (re)devenir vierge, grâce à la disparition d'Israël, cet alluvion d'où un autre arbre de vie surgira, sans cesse ; pour le plus grand bien d'un Pascal Boniface qui ne trouve pas satisfaisant (dans son dernier livre) la soumission d'une Fourest et d'un Sifaoui à la vision qu'il s'est concocté avec Geisser (et Ramadan) celle d'une solution enfin ultime (à défaut d'être finale) : l'islam-âge d'or qui aurait été dévié, mal compris, à l'instar du communisme de Lénine…

Décidément, Israël est devenu le boulanger de Fernand Reynaud : la vague qui vient divague : elle croit pouvoir en effacer enfin les contours alors que se faisant elle se ferait disparaître tel un miroir sans reflet, ou le devenir du couteau sans manche qui n'a pas de lame : l'Europe, vaste parc d'attraction (ou l'on sait encore trousser les domestiques) l'Asie, l'Amérique et l'Afrique regarderont cet Atlandide s'enfoncer dans les flots, (à commencer par la Grèce) drôle d'impression de se voir s'enfoncer… pratiquement sans bruit désormais, avec une infirmière de nuit pour veiller, monter encore un peu la garde.

Lucien SA Oulahbib

https://en.wikipedia.org/wiki/Lucien-Samir_Oulahbib

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