" Il faut entendre un intellectuel capable d'analyses lucides, puissantes, et éclairantes comme Michel Onfray, tomber dans l'abîme à la manière du plus borné des ignorants, et franchir tous les cercles de l'enfer de l'éradicationnisme palestinien.
Dans sa chronique de janvier 2012, il illustre à sa façon ce qu'il appelle la "colonisation" israélienne: " la somme de douleurs, de misères, de sang versé, de souffrances infligées, les villages vidés, les maisons volées, les terres expropriées, les fermes confisquées ou détruites, les populations humiliées, le peuple palestinien privé de dignité." Et interrogé sur Europe 1 au début du mois, il persiste: " ce peuple-là a été massacré, exploité, torturé, dominé, et … c'est toujours le cas…" Rien moins.
Onfray a la mémoire courte. Ne fustigeait-il pas Sartre, louant que Camus qui n'eut jamais "d'indignations sélectives en célébrant les assassinats, les bombes, les morts…"? Ne fustigeait-il pas l'École normale supérieure : "Elle formate ses petits soldats à jongler avec les mots sans se soucier des effets concrets induits." En est-il un ancien élève ? Onfray, le brillant philosophe ignore qu'un hôpital israélien abrite la seule base de données de moelle osseuse du monde arabe permettant de traiter certaines maladies arabes spécifiques, que des affections cardiaque congénitales de l'enfant palestinien sont opérées à grands frais dans cet hôpital, que les indices de morbidité infantile des jeunes palestiniens sont les plus bas du monde arabe, que les jeunes arabes chrétiennes ont les meilleures performances scolaires du pays, etc. L'hommage lyrique que le philosophe rend à la victime palestinienne imaginaire n'est qu'une incrimination diabolisante d'Israël. Qui veut tuer son chien l'accuse de la rage, n'est-ce pas ? Les adeptes de la guerre sainte islamique entendront et afficheront l'ordre de campagne de Michel Onfray.
Résumons nous : qui veut la paix, qu'il s'agisse d'un individu, d'un groupe, d'un État, combat l'incitation de toutes ses forces. Sinon il entretient les feux de la guerre. Tout le reste n'est que fable, combinaison, compromission ou esquive ".
Jean-Pierre Bensimon
Extrait de l'éditorial d' Un autre regard sur le Proche-Orient
Bulletin Internet de France-Israël Marseille Section de Marseille de l’Association France-Israël, Alliance général Koenig
Janvier 2012
Numéro 5