Non, ce n'est pas un banquier qui l'a dit –puisque tel est le nom que leur donne désormais Mélenchon– mais un certain François Hollande qui au Bourget lors de son premier grand meeting de challenger voulait indiquer qu'il fait plus que se préoccuper des gens (le take care cher à Aubry et ses amis) il veut les aimer.
Mais évidemment il ne faut pas qu'ils aiment l'argent, sinon il ne les aimera pas, parce qu'aimer l'argent c'est évidemment mal (on est loin de la Fable des abeilles de Mandeville…). Et donc "on" les taxera car il est "injuste" a-t-il dit lors de son débat avec Juppé (qui s'en est pas mal tiré avec son différentiel de 900 euros sur les charges sociales entre l'Allemagne et la France) que ces "favorisés" payent moins d'impôts que les autres ; et là Hollande jubilait on l'a vu lorsque François Langlais (le patron de BFM buziness, la radio à la mode) lui montrait un graphique soulignant que les classes moyennes et inférieures étaient plus taxées que les classes supérieures ; sauf que ce qui est inique ce n'est pas principalement ce fait (des niches fiscales) puisqu'il n'est déjà que la conséquence d'une conception injuste de l'injustice au sens que c'est déjà précisément l'idée de ponction progressive et non pas proportionnelle qui est plutôt injuste ; à savoir que bien gagner sa vie serait dès le départ préjudiciable et qu'il faille en donner la moitié voire la presque totalité comme le veut l'américain Buffett alors que l'injustice est précisément là d'une part, du moins si la richesse n'est pas spoliée ; et que, d'autre part, l'on sait que cette ponction à elle seule ne résout jamais rien, surtout lorsque l'argent ainsi accaparé sert en priorité à payer les gaspillages -dont les déplacements en grandes pompes de Nadine Morano et ses semblables ne sont que l'écume (mais une écume amère lorsqu'elle est mis en mouvement dans un pays désormais 8ème alors que je croyais qu'il était encore 5ème).
L'injustice en la matière c'est de laisser croire que les problèmes de chômage, de violences, de déclin, ou encore que le fait qu'il n'y ait aucune marque française dans les téléphones portables, soient principalement dus au fait que les riches ne sont pas assez taxés. Voilà le mensonge. Habile. Alors que les problèmes de formation, de charges sociales, d'innovation ont bien d'autres racines, à commencer celle d'une conception étatiste protectrice qui veut servir d'intermédiaire : sauf que celui-ci se faisant ponctionne évidemment sa fonction celle de laisser croire que sans lui les plus défavorisés le seraient encore plus alors que c'est précisément l'inverse, du moins si l'on entend par là qu'existe un Etat de droit et qu'en son sein les individus libres puissent agir et venir tant que cela n'empiète pas sur la liberté d'autrui. En d'autres termes aimer réellement les gens seraient de leur apprendre à pêcher plutôt que de leur distribuer du poisson. Autrement dit libérer les facteurs de croissance plutôt que de les régimenter. Mais ce serait trop aller dans le sens "libéral" ce gros mot.
C'est cette idéologie française de l'égalité en fait et non seulement en droit qui est devenu le principal obstacle à la prospérité réelle du plus grand nombre.