Vendredi 16 mars 2012, devant l’Assemblée nationale constituante au Bardo, une grande manifestation de salafistes a été organisée juste après la prière du vendredi, afin d’appeler les élus à instaurer la Shariâa (loi divine interprétée de mille-et-une manières) dans la nouvelle constitution.
Des cris d"Allah Akbar", "le peuple réclame l’application de la Shariâa " ont été entendues par les adhérents supporters et sympathisants de la cause islamiste. Des affiches étaient brandies par les manifestants : "Non à la démocratie", "Notre Coran est notre constitution. " etc.
Les femmes et les hommes manifestaient séparément. Certaines femmes portaient le niqab. Certains arboraient des drapeaux salafistes noirs ou blancs .Ils ont été ramenés par bus depuis les quatre coins du pays par des associations islamistes.
Des orateurs présentés comme étant "des cheikhs de renom" ont été installés sur une estrade décorée et aménagée. Ces derniers ont pris la parole à tour de rôle pour appeler au soutien d’une nouvelle constitution islamiste.
Certains ont acclamé que ceux qui refusent la Shariâa veulent entraver « la lumière de Dieu » et combattent Dieu. «Le jour du Jugement, le Prophète vous demandera ce que vous avez accompli pour la Chariâa», a averti un autre en s’adressant à la foule sur un ton des plus fermes.
Deux députés d'Ennahda, Sahbi Atig et Habib Ellouze, étaient aussi présents sur la tribune où se succédaient les orateurs.
Il s’agit d’une démonstration de force indéniable. Bien organisée destinée à frapper les esprits et à instaurer la peur.
Ces citoyens fragiles, qu'ils amènent par bus entiers, deviennent des pions dont dispose maintenant le parti les nouveaux dictateurs au pourvoir d’Ennahda, leur acolytes intégristes de tout bords et les salafistes, qui quadrillent le pays. Quand les députés d'Ennahda se sentent en difficulté à l'Assemblée, ils les mettent en mouvement devant cette même Assemblée pour montrer leur force et l'influence la population. Ce coup de force n'est ni plus ni moins qu'une menace pour la démocratie Tunisienne. Pourtant ce gouvernement est censé savoir que la politique se fait à l'assemblée et non dans la rue.
Tout ce bruit et ce vacarme ne tromperont pas les tunisiens lucides et ne les feront pas oublier de si peu que Ennahdha ne fait que trébucher et mène le pays vers le désastre. Ce genre de démonstration ou plutôt cet harcèlement politique nous convainc de plus en plus qu'un sale jeu est entrain de se tramer contre la Tunisie et son peuple…..la révolution du 14 janvier est civique et non pas islamiste. Cela doit motiver encore plus les forces progressistes pour s’unir et se battre contre cette idéologie réactionnaire.
Voir également :