Il m'a semblé utile de faire partager le contenu de la récente déposition de John Christy auprès du Sénat Américain. Son témoignage est particulièrement intéressant en ce sens qu'il fait le point sur un certain nombre de questions importantes qui font débat, en ce moment même, dans le (petit) monde de la climatologie. D'autre part, s'adressant à des personnels politiques, John Christy a fait un effort méritoire de pédagogie et de simplification pour mettre des questions difficiles à la portée de l'auditoire. Le texte de son exposé peut donc être lu et assimilé même par des non-spécialistes.
1) Introduction :
Le Mercredi 1er août 2012, s'est tenue, à Washington, une audience plénière du Comité de l'EPW (Environnement and Public Works) du Sénat des Etats-Unis.
L'intitulé de cette réunion était : "Mise à jour des nouvelles avancées en Science du Climat et Mesures adaptations locales."
Les sénateurs avaient convié 7 personnalités scientifiques à venir témoigner sur le sujet titre. Parmi ces dernières et pour ce qui nous intéresse ici, deux d'entre elles ont particulièrement retenu l'attention.
Il s'agit du Dr. Christopher B. Field (Director, Department of Global Ecology, Carnegie Institution for Science; Professor of Biology and Environmental Earth Science, Stanford University) qui est le co-président du groupe 2 (Le WG2) du prochain rapport AR5 du GIEC et du Professeur John Christy (Distinguished Professor, Director of Earth System Science Center, Department of Atmospheric Science University of Alabama in Huntsville)
A noter que la présentation du Dr Chris Field devant les sénateur a fait l'objet d'une violente critique par un spécialiste de la question, le Prof. Roger Pielke Jr ( le fils du climatologue R. Pielke Sr. souvent mentionné dans ce site) A noter que R. Pielke Jr n'est pas un climato-sceptique. Cependant, il reproche vertement à Chris. Field d'avoir trompé les Sénateurs US (le titre du billet de Pielke: "Un auteur principal du GIEC trompe le Congrès US". En substance, Pielke Jr montre que Field a gravement déformé les conclusions prudentes du rapport SREX (Special Report for Managing the Risks of Extreme Events and Disasters to Advance Climate Change Adaptation) du GIEC, publié récemment, lequel estimait, en bref, que, compte tenu des données disponibles, aucun evénement métérologique extrême ne pouvait raisonnablement être attribué au réchauffement climatique anthropique. De fait, le discours de Field était notablement plus alarmiste que le rapport SREX du GIEC.
2) Le témoignage du Dr. Christy.
John Christy (photo ci-dessus prise pendant la déposition) est bien connu des lecteurs de ce site. Il s'est présenté aux sénateurs de cette manière :
"Je suis John R. Christy, Professeur de classe exceptionnelle des sciences de l'atmosphère, Climatologue de l'état de l'Alabama et Directeur du Centre des Sciences du Système Terrestre à l'Université d'Alabama, Hunstville. J'ai participé en tant qu'auteur principal et rédacteur de contributions aux rapports du GIEC. J'ai été récompensé de la médaille pour réussite scientifique exceptionnelle par la NASA et, en 2002, j'ai été élu membre de la société américaine de météorologie." |
De fait, John Christy est célèbre et a été récompensé par la NASA pour avoir mis au point (avec Roy Spencer) les méthodes de mesure de la température de différentes tranches de l'atmosphère au moyen de capteurs installés sur les satellites de la NASA.
Le témoignage de John Christy est disponible aussi bien en vidéo qu'en texte écrit, rédigé par l'auteur. Avec l'aide de deux collègues, Pensee-Unique.fr a assuré la traduction en français du texte écrit. Ce texte est disponible, dans son intégralité, ci-dessous (en pdf).
Le rapport complet de John Christy traduit en français. |
Dans ce billet, je me contenterai de citer quelques extraits significatifs (dans des encadrés verts) de la déposition de Christy, en les faisant précéder d'une courte introduction pour les replacer dans leurs contextes et en y ajoutant, éventuellement, quelques compléments. La déposition de John Christy s'articule autour de cinq points principaux que je vais citer dans l'ordre de l'exposé. Les extraits du témoignage de Christy figurent dans des encadrés verts.
A) Les événements météorologiques "extrêmes".
Christy introduit son exposé sur cette section de l'exposé :
"Il est à nouveau courant d'affirmer que les événements extrêmes, tels que la sécheresse actuelle au centre des États-Unis, sont des preuves du changement climatique d'origine humaine." |
Christy fait ainsi remarquer à ses auditeurs que, depuis quelques mois, les médias (surtout) et les scientifiques proches du GIEC ont tout particulièrement mis l'accent sur une augmentation (supposée) des événements "extrêmes, comme beaucoup l'auront déjà remarqué. Ces affirmations alarmistes, reprises en boucle par tous les médias, notamment francophones, ne manqueront pas de surprendre tous ceux qui ont parcouru les pages de ce site qui ont montré à plusieurs reprises que ni les cyclones, ni les ouragans, ni les inondations, ni les sécheresses n'ont connu une recrudescence statistiquement significative, par rapport au passé, durant les dernières décennies. Ces constats ont d'ailleurs été confirmés par une étude exhaustive internationale (The Twentieth Century Reanalysis Project) couvrant la période 1872 à 2011, menée par Gil Compo et une trentaine de collègues, que j'avais décrite dans la page "calamités". Le résultat de cette étude, (citée par John Christy lors de son exposé), montrait que si les événements "extrêmes" avaient été bien présents tout au long de la période étudiée, rien ne distingue la période récente des périodes précédentes. Ce constat recoupe le travail des historiens. De fait, on ne discerne aucune tendance, ni positive ni négative. Les conclusions du rapport SREX du GIEC lui-même, expliquent qu'il est impossible de trancher dans un sens ou dans l'autre, à ce propos.
Dès lors, on peut se demander pour quelle raison, les médias, quelques scientifiques et, notamment des responsables de l'OMM (tel Michel Jarraud), se sont efforcés et s'efforcent actuellement d'accréditer l'idée que nous connaissons ou pourrions connaître une recrudescence catastrophique des événements météorologiques "extrêmes" ?
De fait, il faut bien reconnaître que, dans le même temps et en parallèle, on entend de moins en moins fréquemment évoquer la hausse des températures qui, selon certains et selon les modèles informatique, ne devait pas manquer de se produire à une vitesse accélérée, accompagnant inéluctablement, disait-on, la hausse du taux de CO2 dans l'atmosphère.
Il faut bien reconnaître que les relevés de la température du globe, publiés par les différents organismes, n'incitent guère à l'alarmisme et contribuent probablement à générer un doute que certains responsables qui ont beaucoup investi dans ces affaires, doivent déplorer.
Ci-contre, voici le relevé mensuel des anomalies de températures vues par les satellites (ici à partir de la base de données RSS) de 1997 à nos jours (Juillet compris) . (échelle et courbe en bleu). Les autres bases de données donnent des résultats similaires comme on pourra le vérifier dans ce graphique interactif.
Manifestement, la température du globe évolue sur un plateau horizontal, et ceci depuis une quinzaine d'années.
Le graphe, ci-contre, montre également la croissance imperturbable du taux de CO2 (données de l'ESRL/NOAA-Mauna Loa) durant la même période. (échelle et courbe en rouge).
Le rapprochement de ces deux tendances sur le même graphique est assez parlant.
De même, voici, vu par le Met-Office (Hadley Center) UK sur une plus longue durée, la variation annuelle de la température des continents du globe. On perçoit également très bien la saturation de la hausse de température, voir sa légère inflexion négative, durant la dernière décennie.
Le fait est que, depuis une quinzaine d'années, la hausse des températures ne suit pas la hausse de la concentration de CO2 dans l'atmosphère. Il en résulte que l'on observe un décrochage sérieux entre les observations et les scénarios/projections/prévisions des modèles informatiques les plus récents, comme Christy le démontre lui-même (voir ci-dessous dans la section B), ce qui constitue évidemment une sérieuse objection quant à la pertinence des modèles utilisés par le GIEC.
Dès lors, il est compréhensible que de nombreux acteurs directement impliqués dans l'alarmisme au réchauffement climatique, aient souhaité changer d'objectif et populariser l'idée que les événements météorologiques "extrêmes", que chacun peut percevoir, devraient se multiplier en fréquence et croître en intensité. C'est ainsi que nous avons vu récemment la plupart des médias et aussi quelques scientifiques, attribuer systématiquement la quasi-totalité des événements aussi peu "extrêmes" fussent-ils et de courte durée (comme la récente canicule en France) au réchauffement climatique anthropique, alors que le rapport SREX du GIEC lui-même s'en déclare (à juste titre) incapable et que les observations objectives ne montrent rien de tel dans le contexte de l'évolution historique.
John Christy poursuit son introduction en déclarant que :
"En fait, la Terre est très grande, le temps est très dynamique et les événements extrêmes continueront de se produire quelque part, chaque année, et pour des causes naturelles. Les « extrêmes » récents ont été dépassés au cours des décennies précédentes." |
Dans cette section, John Christy s'intéresse plus spécifiquement au Middle West américain et de manière plus générale aux zones qui ont été récemment affectées par une assez forte et persistante vague de chaleur et de sécheresse aux USA. Christy s'oppose aux déclarations de ceux qui ont affirmé que la vague de chaleur récente était "sans précédent" (ce qui peuvent paraître curieux à tous ceux qui connaissant l'histoire des Etats-Unis et qui se souviennent des séries des terribles sécheresses des années 30 (le dust bowl) qui ont ravagé une grande partie des Etats-Unis pendant plusieurs années consécutives). De fait, Christy signale que les statistiques avancées par certains prennent exagérément en compte des stations récemment implantées donnant ainsi un poids excessif aux années récentes, au lieu de se concentrer sur les stations de mesures qui couvrent la totalité des 80 dernières années (et englobent donc les années 30). Si on utilise, de préférence, les stations de mesure qui couvrent cette longue période, on obtient des résultats bien différents de ceux qui ont été publiés dans la presse et soutenus par quelques scientifiques.
Voici, à titre d'exemple, deux graphes montrés par John Christy. Le premier concerne la chronologie des relevés des records de température les plus élevée, les records de température. Le second concerne l'occurrence des sécheresses ou des années pluvieuses, toujours aux USA.
Ce graphe est intitulé (dans le cartouche) : Nombre des records quotidiens des températures maximales (TMax) de 1895 à 2011 à partir de 970 stations du réseau US (USHCN) qui possèdent au moins 80 années d'observation..
A noter que les données de 2012 ne sont évidemment pas encore disponibles mais Christy donne un peu plus loin dans son exposé un graphique qui tient compte de ce que l'on peut prévoir à ce sujet et qui montre que si la vague de chaleur 2012 a bien été intense, elle est loin d'égaler celle des années 30.
Ce graphe montre qu'il n'existe aucune tendance identifiable de l'augmentation du nombre des records de température durant cette période.
Il en est de même pour les sécheresses et la pluviométrie, aux Etats-Unis, ainsi que le montre le graphique suivant (issu du NCDC de la NOAA) qui indique les fractions de la surface des Etats-Unis affectées par des sécheresses (en rouge, en haut) et par des hautes pluviométries (en vert, en bas). La quantification est basée sur l'indice de classique de sécheresse dit de Palmer, comme cela est indiqué dans le graphique.
Là encore, il est certainement difficile de déceler une tendance quelconque dans un sens ou dans l'autre.
En réalité, l'intensité et la fréquence des sécheresses ou des fortes pluviométries n'ont guère évolué depuis 1900 jusqu'à nos jours.
Dans la seconde partie de son exposé, Christy compare les résultats des observations de l'évolution de la température globale avec les projections/scénarios/prévisions des plus récents modèles tels que devant figurer dans le prochain rapport (l'AR5) du GIEC.
B) Le taux de réchauffement calculé par les modèles est supérieur à celui qui est observé.
"Dans la Figure 2.1 ci-dessous, je montre les résultats de 34 simulations les plus récentes des modèles pour la température du globe tels qu’ils seront utilisés dans le rapport AR5 du GIEC sur le changement climatique à venir (KNMI Climate Explorer). Toutes les données sont établies à partir de la même référence qui est la période 1979-1983, c'est-à-dire à partir du même point de départ. En plus des sorties des différents modèles, j’indique leur moyenne (la ligne noire épaisse) ainsi que les résultats qui viennent des observations (les symboles). Les deux résultats des observations satellitaires (UAH et RSS) ont été ajustés de manière proportionnelle de manière à ce qu’elles représentent des variations à la surface pour comparer des données directement comparables. Les faits montrent à l’évidence qu’en moyenne les modèles surchauffent notablement la planète ce qui implique qu’on ne peut n’être que peu confiant que les modèles puissent répondre aux questions posées par les responsables politiques. Il semble plus prudent de baser sa démarche politique sur les cercles (c'est-à-dire sur les données réelles) plutôt que sur la ligne épaisse des sorties des modèles. Des décisions politiques basées sur les symboles cercles impliqueraient une adaptation à des événements extrêmes qui se produiront parce qu’ils se sont produits auparavant (mentionnés ci-dessus et ci-après) puisque la tendance sous-jacente est relativement mineure." |
C) Les mesures thermométriques des température de surface (Tsfc) sont biaisées et la hausse de température Tsfc est surestimée.
Christy introduit cette section en précisant que :
"De manière générale, la question du réchauffement climatique est dominée par la considération de la température à proximité de la surface (Tsfc) comme s’il s’agissait d’un standard avec lequel nous pourrions mesurer les impacts d’une augmentation supplémentaire du réchauffement dû à l’augmentation des gaz à effet de serre. Du point de vue fondamental, la variable appropriée que l’on doit mesurer est le contenu calorifique ou la quantité d’énergie calorifique (mesurée en Joules) du système climatique qui se trouve principalement dans les océans et l’atmosphère. Ainsi la mesure fondamentale pour détecter le réchauffement dû aux gaz à effet de serre consiste à déterminer combien de Joules d’énergie s’accumulent dans le système climatique en plus de ceux qui se seraient accumulés naturellement.Ceci est un problème réellement « pervers » (voir le témoignage auprès de la Chambre des Représentants, Dr. Judith Curry, 17 Nov. 2010) car nous ne savons pas combien de chaleur peut-être accumulée de manière naturelle. " |
Dans la suite de son exposé, Christy se réfère aux résultats de plusieurs études récentes (telles McNider et al, 2012, observations et modèles) qui expliquent que la mesure des valeurs minimales de températures, TMin, sont grandement affectées par un phénomène aérologique lié à la turbulence des zones environnant les stations de mesure. Il écrit :
"Sans trop rentrer dans les détails, le fondement de cette étude est que les humains perturbent la surface (les villes, l’agriculture, la déforestation etc.) ce qui bouleverse la formation naturelle de la mince couche d’air plus froid durant la nuit, lorsque TMin est mesurée. […] La conséquence subtile de ce phénomène est que les températures TMin vont montrer un réchauffement. Mais ce réchauffement résulte d’un processus de convection turbulente qui redistribue la chaleur près de la surface et non pas de l’accumulation de chaleur due au réchauffement par effet de serre dans la profondeur de l’atmosphère. […] C’est pour cette raison que les températures maximales diurnes (TMax) constituent un bien meilleur indicateur du contenu thermique de la profondeur de l’atmosphère puisque l’air est beaucoup mieux mélangé en profondeur, vers le bas, jusqu’à l’endroit où se trouve la station de mesure. L’absence relative de réchauffement de TMax est une indication que le taux de réchauffement dû à l’effet de serre est plus petit que ce que prévoient les modèles (Section 2)."(NdT : Voir, à ce sujet, les notes de Roger Pielke Sr.) |
Christy poursuit son exposé en rappelant que la température moyenne globale est calculée en faisant la demi-somme des températures maximales et minimales (TMax+TMin)/2, et ceci pour chaque station. Ainsi, si la mesure de la température Tmin est affectée par les perturbations mentionnées ci-dessus, la totalité des bases de données s'en trouve contaminée. A titre de solution, Christy suggèrent soit d'utiliser seulement les données TMax, soient d'utiliser les mesures satellitaires qui mesurent directement le contenu thermique de l'atmosphère et sont exemptes des effets de surface.
Quid du Hotspot ?
A noter également que ces constats sur le réchauffement artificiel de TMin par Christy, McNider et al, et R. Pielke permettent, comme le signale Pielke, de résoudre la question épineuse de l'absence du fameux "hotspot". En effet, on sait – cela résulte d'un calcul élémentaire lié au taux de refroidissement de l'atmosphère avec l'altitude (l'"adiabatic lapse rate") – que l'atmosphère proche de la tropopause (8 à 10km) tropicale devrait se réchauffer deux à trois fois plus rapidement que la surface du globe. Or et comme je l'ai exposé dans ce billet, les mesures montrent que la vitesse de réchauffement de la tropopause tropicale est sensiblement égale à celle de la surface, ce qui contredit le modèle élémentaire. Cette théorie ne pouvant guère être contestée, Richard Lindzen en a déduit qu'il ne reste plus qu'une possibilité : Ce sont les mesures de Tsfc (Températures de surface) qui ont dû être surestimées. Dans le cas présent, il faudrait donc que la surestimation de la variation de Tsfc soit de l'ordre d'un facteur 1,5 à 2 pour la que le "hotspot" apparaisse correctement, conformément à la théorie. Comme on le voit, l'erreur systématique sur TMin expliquée ci-dessus, pourrait contaminer gravement la quasi totalité des bases de donnes thermométriques publiées par le GISS de la NASA, la NOAA, Le HadCRUT etc., comme le pense John Christy.
Dans la suite de l'exposé, Christy donne également son point de vue sur le "consensus" qui reste l'argument "massue" utilisé pour clore un débat engagé avec ceux qui expriment leurs doutes.
D) Le "consensus" largement diffusé n'est pas représentatif de la science du climat.
"Ainsi que j’en ai témoigné au Conseil Inter-Académique en Juin 2010, que je l’ai écrit dans Nature cette même année (Christy 2010) et documenté dans mon Témoignage à la Chambre, l’année dernière (Espace de la Chambre des Représentants, Science et Technologie, 31 Mars 2011), le GIEC et d’autres rapports similaires ne représentent, pour moi, guère plus que le consensus de ceux qui ont été choisis pour être en accord avec un consensus particulier. Le contenu de ces rapports sur le climat est, en fait, contrôlé par un nombre relativement restreint d’individus – Je les qualifie souvent d’ « Establishment du climat » – qui, au cours des années, en sont venus à agir plus comme des gardiens de l’opinion scientifique et de l’information plutôt que comme des vecteurs de transmission de l'information. Les voix de ceux d’entre nous qui ont des objections sur diverses affirmations et sur des exagérations présentes dans ces comptes rendus sont, en règle générale, écartées plutôt que reconnues. Cet Establishment implique les mêmes individus qui sont devenus les « experts » ralliés pour faire la promotion des affirmations du GIEC […]" |
A noter, au sujet du fameux "consensus", un échange amusant entre la sénatrice Barbara Boxer (qui a beaucoup fait en faveur des thèses défendues par le GIEC) et John Christy. Vous pourrez assister directement à cette interpellation et à la réponse de Christy en visualisant la vidéo prise lors de la séance d'audit au Sénat.
Barbara Boxer fait référence au "consensus" et signale qu'un sondage auprès de scientifiques du climat a montré que 97% ont répondu qu'ils étaient d'accord avec les questions posées au sujet du réchauffement climatique. John Christy lui répond que ce sondage n'impliquait, en tout et pour tout, que 77 scientifiques et que les questions étaient si anodines que lui-même aurait répondu oui aux différentes questions. Richard Lindzen et quelques autres avaient fait le même constat que Christy au sujet de ce sondage dont les résultats ont, bien entendu, fait l'objet d'une vaste publicité dans les médias US. De fait, il est même étonnant que 3% aient répondu par la négative aux questions posées !
E) En réalité le CO2 est bénéfique pour la planète et tenter d'en limiter la croissance serait vain.
Christy écrit :
"L’utilisation du charbon qui génère la majorité des émissions de CO2, continuera à augmenter comme cela est indiqué dans le graphe ci-dessous qui provient de l’Administration de l’Information sur l’Energie (AIE). Les pays en voie de développement en Asie brûlent déjà deux fois plus de charbon que les Etats-Unis et cet écart ira en s’agrandissant. On peut voir que nos actions législatives n’auront aucune conséquence au niveau du vaste contexte global, en observant que ces actions n’auront pour résultat que de tenter d’infléchir un peu la courbe pour l’Amérique du Nord et ce sera tout. Ainsi, une inflexion vers le bas de l’usage du carbone par l’Amérique du Nord n’aura virtuellement aucun effet sur les émissions du globe, quelle que soit notre opinion sur la sensibilité du système climatique vis-à-vis du CO2 supplémentaire que nous renvoyons vers l’atmosphère." |
John Christy illustre son propos avec la figure ci-contre dont les données proviennent du Département de l'Energie US (AIE).
Ce graphique indique les projections des consommations de charbon dans différentes zones géographiques, jusqu'en 2035. Comme on peut le voir, si la consommation de l'Amérique du Nord devrait stagner, celles de l'Asie Non OCDE devrait croître rapidement jusqu'à surpasser celle des USA d'un bon facteur 7 en 2035, rendant ainsi peu convaincants, voire négligeables, les efforts de réduction qui pourraient être entrepris aux Etats-Unis…sans parler de ceux de l'hexagone dont les émissions de CO2 représentent environ 1/15ème de celles des USA…
Conclusion :
Ce bref résumé laisse de côté une partie notable de la substance de l'exposé de John Christy. Je vous invite donc à lire avec attention la traduction française du texte qu'il a lui-même rédigé à l'occasion de sa déposition. Ce texte, très actuel sur les débats qui agitent la science climatique, est rédigé de manière pédagogique et compréhensible pour les lecteurs non spécialistes
En complément, je signale, pour les lecteurs anglophones, un texte publié dans le WSJ (Wall Street Journal) sous la plume de trois physiciens, Richard Lindzen, Will happer et Roger Cohenn déjà cités dans cette même page.
A suivre….
19 Avril 2012 : Des vétérans de la conquête de l'espace de la NASA s'élèvent contre les prises de position de l'agence sur le réchauffement climatique. Quarante neuf d'entre eux écrivent une lettre demandant plus de modération et de prudence à l'administrateur de l'agence.
En réalité, leur prise de position reflète surtout l'exaspération croissante d'un certain nombre des acteurs de la "conquête de l'espace", face au comportement jugé "extrémiste" du responsable du département de l'agence qui s'occupe des affaires climatiques, James Hansen, le directeur du Goddard Institute for Space Studies de la NASA.
Tous ceux – et ils sont très nombreux – qui se sont passionnés pour la grande époque de la conquête spatiale de la NASA, seront heureux de redécouvrir la galerie des superbes images collationnées par l'agence spatiale US sur le site GRIN. |
1) Introduction :
Comme les lecteurs de ce site le savent, plusieurs des grandes Institutions ou Sociétés Savantes des USA dont les organes directeurs ont officiellement pris fait et cause pour le modèle du changement climatique anthropique tel qu'il est promu par le GIEC de l'ONU, ont dû faire face à des récriminations, souvent acerbes, d'une fraction notable de leurs membres les plus éminents et aussi, le plus souvent, de la part de leurs vétérans.
C'est ainsi que j'ai eu l'occasion d'évoquer les conflits récents qui ont eu lieu au sein de l'American Physical Society (l'APS, 40000 membres inscrits) au sujet du réchauffement climatique :
- Ivar Giaever, prix Nobel de Physique, démissionne de l'American Physical Society,
- "Conflit interne au sein de l'American Physical Society".
- "Entre autres, neuf physiciens hors-pair ont exprimé leurs doutes sur le réchauffement climatique anthropique".
De même, un éditorial complaisant vis à vis des thèses du GIEC de la part d'un éditeur d'une revue de chimie, (C&EN), a provoqué une levée de bouclier de chimistes adhérents à l'ACS (American Chemical Society).
En outre, un sondage tout récent auprès des membres de l'AMS (American Meteorological Society) montre qu'une fraction importante des membres de cette association sont climato-sceptiques et que la majorité des sondés reconnaît qu'il existe un conflit réel entre les membres de l'ACS au sujet du réchauffement climatique. Certaines actions du bureau de l'ACS ont également fait l'objet de récriminations acerbes de la part de "fellows", (c'est à dire des membres élus par les membres de l'association). Toujours pour la même raison.
Ainsi et contrairement à l'image qui en est donnée au grand public par les médias, il apparaît que les milieux scientifiques de ces diverses sociétés savantes sont, en réalité, divisés sur les causes (humaines et/ou naturelles) du réchauffement climatique. De fait, l'existence même d'un réchauffement climatique ne semble pas faire l'objet de controverses. C'est la nature des causes de ce réchauffement qui fait l'objet de polémiques.
Cependant, la situation qui prévaut à la NASA est notablement différente de celle des autres associations de scientifiques, comme cela apparaît clairement si on lit la lettre avec un peu d'attention.
2) La lettre et les signataires :
Cette lettre (original, entre autres, ici) n'a pas été adressée à la presse par ses auteurs. Elle est, en réalité, un courrier interne à l'organisme.
Voici une traduction de la lettre qui a été adressée à l'Administrateur de la NASA en titre, le Major Général Charles Bolden Jr.
Les caractères engraissés sont de mon fait.
Le 28 Mars 2012 Cher Charlie, (Ndt : Sic !) Nous, soussignés, demandons respectueusement que la NASA et l'Institut Goddard pour les Etudes Spatiales (NdT : Le GISS dirigé par James Hansen) s'abstiennent d'inclure des affirmations non prouvées dans les déclarations publiques et les sites Web. Nous pensons que les affirmations de la NASA et de l'Institut Goddard pour les Recherches Spatiales, selon lesquels le dioxyde de carbone émis par l'homme, a un impact catastrophique sur le changement climatique global, ne sont pas démontrées, tout spécialement lorsque l'on considère les données empiriques sur des milliers d'années. En accord avec des centaines de climatologues bien connus et des dizaines de milliers de scientifiques d'autres disciplines qui déclarent leur scepticisme vis à vis des prédictions catastrophiques qui émanent, en particulier, de la direction du GISS, il apparaît clairement que la science N'EST PAS établie. En tant qu'anciens membres de la NASA nous pensons que la promotion d'une position extrême est inappropriée avant qu'une étude complète sur l'impact, peut-être dominant, des moteurs naturels du climat n'ait été effectuée. Nous demandons que la NASA s'abstienne d'inclure des affirmations non prouvées et sans fondement dans les communications futures et les sites Web sur ce sujet. Pour toute information supplémentaire concernant la science qui sous-tend notre préoccupation, nous suggérons que vous contactiez Harrison Schmidt ou Walter Cunningham et d'autres qu'ils peuvent vous recommander. Merci de prendre notre requête en considération. Vos dévoués, (Signataires ci-dessous) CC: Mr. John Grunsfeld, Associate Administrator for Science CC: Ass Mr. Chris Scolese, Director, Goddard Space Flight Center |
Voici la liste des signataires de cette lettre. Les noms sont suivis de l'indication des fonctions occupées à la NASA. Le nombre des années passées au service de la NASA est indiqué pour chaque signataire :
Cette liste inclut notamment les noms d'anciens directeurs du JSC (Le Johnson Space Center de la NASA qui est le centre opérationnel responsable de la conception et des tests des engins spatiaux) tels que le Dr. Christopher C. Kraft, qui a notamment été célébré pour avoir sauvé l'équipage d'Apollo 13 ainsi que Gerald Griffin, les noms de 7 astronautes ayant participé aux missions Apollo et des scientifiques responsables des vols spatiaux.
Parmi eux, figurent 13 PhD (docteurs ès-sciences).
A noter que le Dr Harrison Schmidt (PhD de Géologie d'Harvard) (CV ici) est, lui-même, membre élu (fellow) ou honoraire d'un grand nombre de sociétés savantes des USA et d'autres pays.
Jack Barneburg, Jack – JSC, Space Shuttle Structures, Engineering Directorate, 34 years Larry Bell – JSC, Mgr. Crew Systems Div., Engineering Directorate, 32 years Dr. Donald Bogard – JSC, Principal Investigator, Science Directorate, 41 years Jerry C. Bostick – JSC, Principal Investigator, Science Directorate, 23 years Dr. Phillip K. Chapman – JSC, Scientist – astronaut, 5 years Michael F. Collins, JSC, Chief, Flight Design and Dynamics Division, MOD, 41 years Dr. Kenneth Cox – JSC, Chief Flight Dynamics Div., Engr. Directorate, 40 years Walter Cunningham – JSC, Astronaut, Apollo 7, 8 years Dr. Donald M. Curry – JSC, Mgr. Shuttle Leading Edge, Thermal Protection Sys., Engr. Dir., 44 years Leroy Day – Hdq. Deputy Director, Space Shuttle Program, 19 years Dr. Henry P. Decell, Jr. – JSC, Chief, Theory & Analysis Office, 5 years Charles F. Deiterich – JSC, Mgr., Flight Operations Integration, MOD, 30 years Dr. Harold Doiron – JSC, Chairman, Shuttle Pogo Prevention Panel, 16 years Charles Duke – JSC, Astronaut, Apollo 16, 10 years Anita Gale Grace Germany – JSC, Program Analyst, 35 years Ed Gibson – JSC, Astronaut Skylab 4, 14 years Richard Gordon – JSC, Astronaut, Gemini Xi, Apollo 12, 9 years Gerald C. Griffin – JSC, Apollo Flight Director, and Director of Johnson Space Center, 22 years Thomas M. Grubbs – JSC, Chief, Aircraft Maintenance and Engineering Branch, 31 years Thomas J. Harmon David W. Heath – JSC, Reentry Specialist, MOD, 30 years Miguel A. Hernandez, Jr. – JSC, Flight crew training and operations, 3 years James R. Roundtree – JSC Branch Chief, 26 years Enoch Jones – JSC, Mgr. SE&I, Shuttle Program Office, 26 years Dr. Joseph Kerwin – JSC, Astronaut, Skylab 2, Director of Space and Life Sciences, 22 years Jack Knight – JSC, Chief, Advanced Operations and Development Division, MOD, 40 years Dr. Christopher C. Kraft – JSC, Apollo Flight Director and Director of Johnson Space Center, 24 years Paul C. Kramer – JSC, Ass.t for Planning Aeroscience and Flight Mechanics Div., Egr. Dir., 34 years Alex (Skip) Larsen Dr. Lubert Leger – JSC, Ass’t. Chief Materials Division, Engr. Directorate, 30 years Dr. Humbolt C. Mandell – JSC, Mgr. Shuttle Program Control and Advance Programs, 40 years Donald K. McCutchen – JSC, Project Engineer – Space Shuttle and ISS Program Offices, 33 years Thomas L. (Tom) Moser – Hdq. Dep. Assoc. Admin. & Director, Space Station Program, 28 years Dr. George Mueller – Hdq., Assoc. Adm., Office of Space Flight, 6 years Tom Ohesorge James Peacock – JSC, Apollo and Shuttle Program Office, 21 years Richard McFarland – JSC, Mgr. Motion Simulators, 28 years Joseph E. Rogers – JSC, Chief, Structures and Dynamics Branch, Engr. Directorate,40 years Bernard J. Rosenbaum – JSC, Chief Engineer, Propulsion and Power Division, Engr. Dir., 48 years Dr. Harrison (Jack) Schmitt – JSC, Astronaut Apollo 17, 10 years Gerard C. Shows – JSC, Asst. Manager, Quality Assurance, 30 years Kenneth Suit – JSC, Ass’t Mgr., Systems Integration, Space Shuttle, 37 years Robert F. Thompson – JSC, Program Manager, Space Shuttle, 44 years/s/ Frank Van Renesselaer – Hdq., Mgr. Shuttle Solid Rocket Boosters, 15 years Dr. James Visentine – JSC Materials Branch, Engineering Directorate, 30 years Manfred (Dutch) von Ehrenfried – JSC, Flight Controller; Mercury, Gemini & Apollo, MOD, 10 years George Weisskopf – JSC, Avionics Systems Division, Engineering Dir., 40 years Al Worden – JSC, Astronaut, Apollo 15, 9 years Thomas (Tom) Wysmuller – JSC, Meteorologist, 5 years |
3) Compléments et rappels :
L'ancien Directeur de James Hansen à la NASA, un physicien de l'atmosphère, le Dr John Theon, avait porté une critique acerbe sur le comportement et les déclarations de son subordonné.Il a déclaré :
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Michael Griffin est le précédent administrateur de la NASA. Nommé par l'administration précédente, il a été remercié par le Président Obama et remplacé par Charles Bolden Jr. auquel Obama a assigné une mission pour la NASA plutôt déconcertante s'agissant de l'agence qui a exploré l'espace au bénéfice de l'humanité toute entière. Durant son mandat, Michael Griffin a formulé une critique non déguisée vis-à- vis des employés de son institution qui se répandent en propos alarmistes et fortement politisés dans les médias (Tels James Hansen ou Gavin Schmidt). Voici ce qu'a dit Michael Griffin :
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Pour sa part, Walter Cunningham, scientifique astronaute et signataire de la lettre, a témoigné que :
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L'un des signataires de la lettre ci-dessus nous éclaire sur, au moins, une des motivations des signataires de la lettre ci-dessus, sur le blog de Judy Curry : Harold H Doiron, PhD | April 14, 2012 at 5:47 pm | Reply
Effectivement, comme je l'avais fait remarquer, tout est dans la présentation des résultats des mesures… |
4) L'arrière-plan : Le militantisme du responsable du GISS de la NASA.
Beaucoup considèrent que ce sont les déclarations ultra-alarmistes de James Hansen devant le Sénat US, en 1988, qui ont véritablement lancé et popularisé le concept du "réchauffement climatique anthropique".
Depuis cette époque, James Hansen a multiplié les déclarations catastrophistes à la presse. Il milite fréquemment aux côtés des environnementalistes américains. Il a été arrêté à plusieurs reprises au cours de diverses manifestations organisées par les Verts US contre les projets d'extraction ou d'utilisation des carburants fossiles, comme on le voit sur les clichés ci-contre. Il a aussi participé à la défense de militants de Greenpeace mobilisés contre des centrales électriques en Angleterre. Ses nombreuses déclarations à a presse, notamment celle où il assimile les trains qui transportent le charbon nécessaire aux centrales thermiques aux "trains de la mort" ont défrayé la chronique, de même que diverses accusations (de crimes contre l'humanité ) prononcées vis à vis des responsables des groupes pétroliers, voire contre certains homme politiques US.
Sa dernière arrestation (à droite, ci-contre) remonte au mois d'août 2011. Hansen manifestait contre le projet du grand pipeline (Le Trans Canada Corps) qui devait convoyer les huiles de schistes du Canada vers le Sud des Etats-Unis et qui a finalement été rejeté par Obama.
Le "cartoon" de Josh, ci-contre à droite, montre James Hansen sur la lune, coiffé de son célèbre chapeau alors qu'il vient de recevoir une médaille lors de son récent séjour à Edinbourgh en Ecosse. Hansen déclare "Ah gut a maydel" (sans doute une moquerie de Josh sur l'accent écossais).
En bon anglais : "I got a medal" soit "j'ai eu une médaille").
Hansen est reconduit par un astronaute de la NASA qui déclare " Il est temps de ramener le Dr. Hansen sur Terre".
Il est évident que l'activisme politique très en pointe de James Hansen qui est toujours officiellement employé par la NASA, ne pouvait que susciter des réactions très négatives dans les milieux scientifiques de l'agence spatiale américaine, très peu enclins à ce genre de comportement. En effet, jusqu'à présent, la NASA avait exigé une neutralité politique et scientifique absolue de la part de ses employés comme l'a déclaré le supérieur hiérarchique de Hansen, le Dr Theon ou encore, l'ancien administrateur Michael Griffin qui avait rappelé récemment que la mission de la NASA consistait à fournir des données scientifiques validées et non pas à extrapoler des conclusions et à indiquer (exiger ?) une ligne d'action de la part des politiques.
Dans le même esprit, beaucoup se demandent, à la NASA et ailleurs, s'il est déontologiquement acceptable que le "lanceur d'alertes" très engagé qu'est James Hansen soit aussi le responsable exclusif de la gestion et de la publication de la base de données (très problématique) de la courbe de température (le GISTEMP) qui sert de référence pour les rapports du GIEC.
A noter que ces écarts répétés et largement médiatisés à la règle d'or de la NASA, s'inscrivent dans une période particulièrement problématique pour la survie même de l'agence spatiale. En effet, – crise oblige – la NASA est actuellement frappée par de multiples réductions budgétaires. Le programme des navettes spatiales a été récemment abandonné et plusieurs programmes ont été suspendus et reportés pour des jours meilleurs.
Certains politiques US ont même été jusqu'à suggérer le démantèlement de la NASA…
La réponse de la NASA : Les autorités de l'agence spatiale ont répondu à la "lettre des 49" par la voix du Dr. Waleed Abdalati. Ce dernier affirme que :
“La NASA soutient des recherches dans de multiples domaines en pointe de la science, y compris sur les relations entre le climat et le dioxyde de carbone. En tant qu'agence, la NASA ne tire pas de conclusions et ne fait pas de "déclarations" au sujet des résultats des recherches. Nous soutenons une recherche scientifique ouverte et la discussion".
Cette déclaration très louable, cadre effectivement avec la ligne de conduite adoptée par l'agence depuis le début. Malheureusement elle est en contradiction formelle d'une part avec les déclarations alarmistes répétées du Dr Hansen de la NASA, ainsi qu'avec de très nombreuses pages publiées sur le site de l'agence et notamment avec celle-ci, très affirmative, qui semble tout droit sortie du rapport du GIEC 2007 (qui lui sert d'ailleurs de référence).
Le Dr. Abdalati invite également les signataires de la lettre à participer au débat scientifique par la voie traditionnelle, c'est à dire via la publication d'articles soumis au peer-review. Ce faisant, il oublie que les auteurs de la lettre basent leur invitation à la modération et à la prudence sur une quantité d'articles revus par les pairs qui ne vont pas dans le sens des déclarations alarmistes de James Hansen (tels que ceux qui sont mentionnés dans ce site). En bref, les auteurs de la "lettre des 49", invitent la NASA à la modération parce qu'il existe un débat scientifique sur ces questions, même si certains persistent encore à le nier.
5) La couverture médiatique :
Compte tenu de la notoriété des signataires et du grand intérêt porté par le public US à la conquête spatiale, cette lettre a reçu un certain écho, du moins dans les médias US (mais pas dans les médias francophones). Il faut savoir que les américains sont particulièrement fiers des innombrables succès remportés par les équipages des navettes spatiales et des vaisseaux spatiaux durant la grande époque de la NASA, ainsi d'ailleurs que du lancement des multiples satellites qui permettent l'observation de la planète et de l'espace (Hubble). Aux USA, les astronautes sont le plus souvent considérés comme de véritables héros. Comme toujours aux USA et selon leur tendance politiques (Républicains ou Libéraux), les communiqués de presse au sujet de la "lettre des 49" sont soit élogieux, soit critiques.
The Washington examiner : " Des astronautes condamnent l'approbation du réchauffement climatique par la NASA".
Business insider : "Des scientifiques de la NASA contestent le changement climatique."
The American Thinker : "La NASA est ébranlée par une rébellion au sujet du réchauffement climatique"
Dailycaller : "Des anciens astronautes critiquent la NASA pour ses positions extrémistes sur le changement climatique".
Huffinston Post : "Les affirmations de la NASA sur le réchauffement global critiquées par 49 astronautes et scientifiques qui ont travaillé autrefois pour l'agence".
National Post : "Des Ex-employés de la NASA accusent l'agence de 'position extrême' sur le changement climatique."
Live Science : " Des anciens astronautes et employés de la NASA : Restez en dehors du changement climatique."
Energy Tribune : "Le désaccord sur le climat lancé à la NASA."
Financial post : " 49 anciens scientifiques de la NASA sont furieux à propos du biais de l'agence au sujet du changement climatique."
WUWT : "Hansen et Schmidt sous le feu des ingénieurs, des scientifiques et des astronautes qui demandent à l'administration de regarder les évidences empiriques plutôt que les modèles climatiques."
The Guardian : "Les attaques sur la science climatique de la part des équipes de la NASA ne doivent pas être prises au sérieux". Le Guardian minimise ce qui est dans la ligne de ce journal, toujours fidèle à "la cause".
New York Times (Blog d'Andrew Revkin) : "Au sujet des astronautes, de la NASA et de l'inquiétude climatique."
National Review on line : "Le capricieux Dr. Hansen".
Pour ce qui est de l'opinion publique aux USA, Gallup vient de publier les résultats d'un sondage tout récent au sujet des préoccupations des américains pour les questions environnementales. Ce sondage place le "réchauffement climatique" en bon dernier dans le classement. Et, de manière générale, jusques et y compris pour ce qui est du réchauffement climatique, les inquiétudes sont en baisse notable depuis 2000.
Stay tuned !
A suivre …
15 réflexions sur « Où en est-on avec le climat ? »