L'ancien propriétaire a beau nier le fait, il n'empêche que cela se diffuse dans le bouche à oreille : une connaissance organisant des concerts me rappelle que la salle avait été menacée auparavant parce qu'elle permettait l'organisation de gala de soutien à l'armée israélienne, des pro-palestiniens étaient venus devant la salle il y a quelques années sommant les propriétaires d'arrêter. Un lycéen m'indique cet incident de façon indépendante. Enfin, lorsque j'ai écrit mon billet "Bataclan mon amour" un "ami" sur Facebook m'a envoyé un message pour me demander de ne pas parler de cette salle, non pas par antisémitisme, mais sans doute pour que cela ne s'ébruite pas. Je pense exactement le contraire.
Certes, comme l'indique l'ancien propriétaire, "s'ils avaient voulu tuer des juifs ils auraient choisi un autre jour", mais les assassins pouvaient faire aussi une pierre deux coups sans pour autant le dire explicitement (le communiqué de l'E.I n'en parle pas) : faire un exemple dans le cadre général de la campagne de boycott contre Israël, et, aussi, toucher un endroit connu pour son aspect festif très ouvert.
Ce qui reste le plus pernicieux dans cette histoire consiste en ce que ces plusieurs mises en rapport indiquées plus haut, indépendantes les unes des autres, et quand bien même seraient-elle erronées, n'en mettent pas moins en avant l'idée, en priorité, que la guerre israélo-arabe serait le sous-bassement d'un tel acte…d'où le sentiment sous-jacent de désigner par la bande sinon un coupable du moins un responsable…
Il faut réfuter absolument ce point. Car le nier ne fait qu'alimenter les rumeurs au lieu de se focaliser sur l'essentiel : le fait qu'il ne soit pas possible de déconnecter cette guerre (injuste car Israël a proposé sans cesse un bon compromis de paix) de l'affrontement plus global que veut susciter l'imaginaire djihadiste contre une société libre et démocratique qu'il n'arrive pas à vaincre alors que ses écrits prétendent qu'il lui est supérieur du tout au tout…