Le plus irréel, fantastique, déroutant aussi, est bien de voir l'euphorie atteindre les plus hautes sphères, François Hollande est paraît-il aux anges tant il pense de plus en plus gagner 2017 puisqu'il sera selon lui sinon premier du moins second, l'alliance L.R-U.D.I-MODEM n'arrivant pas à contenir le F.N. D'où l'idée, officieuse, de se contenter de jouer au pare-feu en attendant par le hara-kiri dans trois régions en espérant tout de même une chose (partagée également à droite) : le fait que la poussée du F.N ne soit qu'une "colère", une "poussée de fièvre", qui s'apaisera durant la semaine avant de rentrer dans son lit dimanche prochain, Hollande considérant même que le PS peut gagner dans dix régions sur treize… Ou comment jouer à la roulette russe…même pas peur…
D'où l'importance du scrutin du dimanche 13 décembre 2015 pour définitivement observer s'il s'agit d'un vote d'adhésion qui va durer ou d'un vote de rejet qui peut être réversible.
Mais avant d'être fixé sur cette alternative, il convient d'observer aussi cet espèce d'effarement glacé mélangé à de l'euphorie diffuse prélude à la fois au lâche soulagement et à l'abandon et sa déclaration amoureuse le tout virevoltant en cocktail de l'époque, esprit du temps, atmosphère à la fois lourde et légère qui enveloppe porte enivre le peuple de France en train de prendre sous nos yeux des décisions qui vont l'engager pour le meilleur comme pour le pire. C'est un tournant. Surtout lorsque le F.N fait à lui seul quasiment le score des L.R et du P.S hors alliés dans au moins trois régions.
Les hollandiens et toute la caste étatiste avec eux peuvent être euphoriques parce qu'ils pensent encore qu'il suffit de prononcer le mot diabolique "d'extrême-droite" pour gagner. On parlera bien sûr aussi de "lutte contre le chômage" mais soudain on se sent complètement dans 1984 d'Orwell quand les slogans les chiffres s'affichent sur les écrans comme de la publicité permanente participative voire même collaborative puisque tous les institutionnels sont vent debout pour dénoncer "la montée de l'extrême droite".
Sauf que tout ce beau monde bien propre sur lui ne va pas plus loin (hormis ces slogans…débités depuis trente ans) en pleine pensée magique, désireux sans doute de vivre réellement les années 30, vues qu'en films ou lues dans les pièces et romans, ceux-ci ayant fabriqué soufflé le verre et son cristal symbolique des années 50-60 qu'il s'agit de vivre en vrai (Ah ! Pouvoir à nouveau aller au Tabou avec Sartre et Vian…). La classe imbue d'elle-même élevée dans le faste des Trente Glorieuses veut finir en beauté en construisant tel Néron la scène finale mettant le feu à Rome en accusant les chrétiens, ici le F.N, tandis que Hollande joue de la lyre au balcon, Valls et Cambadélis attisant les flammes, Sapin en appelant à la délation fiscale, avec Macron faisant le beau au balcon pour la Galerie.
Nous en sommes là, il semble.