6 juin 2023

Guerre anti-djihad:l’hypocrisie de la classe politique française

C'est tout de même elle qui a tout fait pour stigmatiser une population immigrée en lui imposant pour les plus fragiles de ses jeunes générations un enseignement purement général par ailleurs biaisé ou au contraire en la confinant dans un enseignement professionnel dévalorisé sauf dans l'enseignement privé (et alors qu'un mixte des deux est préférable) c'est la classe politique française qui pour les générations mûres a maintenu des millions d'immigrés dans des emplois peu qualifiés au lieu d'organiser le système de formation de telle sorte qu'il bénéficie en priorité aux demandeurs d'emplois.

C'est la classe médiatique française qui a écarté de ses écrans ses journaux radios cinéma sa publicité surtout toute "diversité" pourtant élevée comme étendard fallacieux en réalité, c'est la classe politique qui a refusé que cette même diversité puisse être réellement intégrée dans les réseaux de la représentation nationale.

C'est la classe politico-médiatique qui a alimenté toute une conception dévalorisant le caractère universel de la liberté d'expression en la posant uniquement comme une "valeur occidentale", et donc restant silencieuse sur le fait que cette liberté reste bafouée dans la plupart des pays dits "musulmans", sans se demander justement pourquoi dans ces pays là toutes les libertés fondamentales à vrai dire ne sont pas respectées.

Sauf que, et là est le coeur de l'hypocrisie, au lieu de critiquer ce manque de liberté en l'articulant à la place centrale que détient l'islam dans ces pays, cette classe politico-médiatique a expurgé, excusé, l'islam de cet aspect discriminant, dominateur, l'a réduit en sagesse, ce qu'il n'est pas ; puis voyant qu'il fallait bien donner quelque chose en compensation à tous ces gens d'origine immigrée, mais poussés à la marge, cette classe s'est mise à construire des mosquées à qui mieux mieux (alors que seule une poignée le demandait et que Notre Dame a mis cent ans pour se construire sur fonds privés) les forçant ainsi à ce qu'ils se confinent dans un des aspects de leur identité d'origine que certains d'ailleurs mettaient à distance du fait même de la contradiction entre les libertés fondamentales et l'exigence islamique cherchant à régenter la moindre des pensées non pas dans le sens d'une recherche de la vérité comme dans le judéo-christianisme ou la philosophie transcendantale mais dans l'unique souci d'être conforme à des textes supposés incréés et donc impossibles à faire évoluer (d'où les djihadismes) ce qui n'est pas le cas des autres corpus (par ex Gen, 2, 19 et le cogito ergo sum de Descartes, cette "terre ferme" disait Hegel).

 

Mais, la décomposition accélérée de ces derniers du fait de l'introduction en leur sein de la pensée sectaire via le léninisme, le tiers-mondisme, l'anti-américanisme, l'anti-sionisme, aujourd'hui le nihilisme des moeurs avec la théorie, queer, du genre (confusion destructrice des identités psychiques et pas seulement sexuelles) cette décomposition, négative, empêche qu'émergent désormais des contre-feux et au fond toute une alternative spirituelle forte à même de porter à l'instar des Premières et Secondes Lumières (Abélard et l'amour courtois pour la Première…) un modèle politique néo-moderne capable de répondre à la double crise de la Technique réduite à une quantité à consommer et de la crise de l'État poussé par la classe politique intellectuelle et médiatique de plus en plus parasitaire à se substituer à la société civile infantilisée avec son ticket modérateur prépayé permettant ainsi via le nihilisme des moeurs à se déconstruire encore mieux ; ce qui ouvre la porte à la possibilité de consommer à terme les pièces biotechnologiques en préparation ou le monde des cyborgs en marche, la "trans humanité 3.0" qui peut avoir des bons côtés comme le prolongement de la vie mais surtout des mauvais lorsque cela s'articule à tout ce qui vient d'être dit, même si cela peut apparaître comme une "transition" mutationnelle au même titre que l'énergétique.

Cette agrégation fortuite et non fortuite force en tout cas les peuples, au lieu de se concentrer sur ce néomodernisme articulant stabilité et affinement (je le développe dans mon dernier livre Intérêt général et Bien Commun) à se diffracter plutôt dans les refus de tous ordres, celui de toute technique, de toute modification des moeurs, rêvant au retour d'un âge d'or qui n'existe pas, n'en déplaise à certains qui voit par exemple dans la France pompidolienne le must de la France d'après-guerre alors que son immobilité et son étatisme a permis au socialisme intégriste (Chirac compris) de forger la France d'aujourd'hui qui charrie, et c'est un fait, à la fois le retour d'un national-étatisme, à la fois l'émergence d'un néo-totalitarisme, et à la fois une fuite en avant dans l'autodestruction de la connaissance, de la culture, de l'État, alors que pourtant, et c'est là l'espoir, jamais une communion des esprits (cela s'est vu dans les rassemblements spontanés saluant l'assassinat de ces néo-rabelaisiens qu'était l'équipe de Charlie Hebdo) n'a autant pris conscience que cela ne peut plus durer comme cela, qu'il n'est pas possible que la scène publique soit autant fermée, filtrée, par ceux-là même qui nous ont poussés dans la situation actuelle.

9 janvier 2015

 

* Dessin de  Paul Rhoads

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