Il faut entendre par classe dirigeante en France ( à ne pas confondre avec classe possédante) un groupe donné d’individus forgés dans une idéologie de préséance liée à l’illusion de la victoire sur les nazis. Et au nom de cette mascarade ce groupe s’est accaparé l’Etat et voudrait que cela se perpétue. Quitte à creuser les déficits peu importe puisque ce groupe prétend être le Peuple, et même si le vrai peuple en pâtit.
Certes, ce groupe n’est pas homogène. Une partie, la plus psychorigide, veut préserver ses acquis et même les transformer en privilèges à l’instar de la feu noblesse mais en mieux puisque toute cette spoliation se fait au nom du Peuple, même si celui-ci le refuse d’autant plus qu’il se voit dévoré de l’intérieur. Une autre partie, actuellement au pouvoir de direction de ce groupe et issue des nouvelles générations, sait bien que cela ne peut pas durer sans une nouvelle nuit du 4 août. Mais la partie la plus psychorigide, qui recrute aussi chez les jeunes (la récente occupation de Sciencepo) ne veut rien entendre persuadée qu’en continuant à anesthésier la population à coup de miettes symboliques (minima sociaux) celle-ci continuera à supporter son joug.
Un à deux exemples frappants: le toupet de ce sous groupe s’illustre tout d’abord dans l’actuelle grève du ferroviaire où est avancé le fret comme preuve que tout irait au plus mal en cas d’ouverture à la concurrence alors que celui-ci avait déjà perdu face à la route tant les retards et les annulations avaient forcé les entreprises à choisir cette dernière bien avant que celle-ci ne soit en effet subventionnée indirectement faute d’avoir réussi à réformer l’ensemble dans le sens d’un plus grand confort; un mot honni par les psychorigides nostalgiques des trains romantiques d’autrefois à l’instar des nobles rêvant encore de leur carosse, idem pour la téléphonie et internet modernisés et moins chers et pourtant étrillés par les mêmes refusant en réalité leur démocratisation charriant our eux le pire: la libération de la parole elle-même rendue pourtant à l’art oratoire des Anciens au lieu de servir seulement à donner des ordres.
Second exemple: l’incapacité du gouvernement issu de la partie la plus flexible de la classe dirigeante à évacuer les Facultés et certains espaces illégalement occupés parce que la frange psychorigide l’en empêche, ayant besoin de ces poches grises pour peser.
Comment ces contradictions au sein de la classe dirigeante peuvent-elles être surmontées ? Par l’irruption du vrai peuple las de se faire endormir pour être soumis, violé, sans douleur supposée alors qu’il n’en n’est rien ? En effet la frange la moins psychorigide n’arrive pas à dominer sa soeur jumelle plus envieuse revancharde sachant bien qu’elle n’a aucune légitimité hormis la dénonciation d’une misère qu’elle fabrique en réalité pour justifier son parasitage. C’est un peu cette frange de la noblesse qui conseilla à Louis XVI de fuir alors que rien n’était encore joué. Aujourd’hui des sortes d’Incoyables pavanent un peu partout pour illustrer cette paralysie jusqu’à voir un chien présider une conférence de presse. A quand un cheval nommé sénateur ? La déliquescence ne peut que s’accentuer. Le vrai peuple tente d’y mettre le holà en votant pour des partis dits populistes espérant que ces derniers remettent de l’ordre, même rouge et noir et vert tant le vrai peuple peut aussi aller dans le faux peu importe la couleur du chat du moment qu’il attrape des souris. C’est là toute l’ambiguïté des révolutions qui dévorent leurs propres enfants… Aussi cette irruption populaire tant attendue peut aller dans tous les sens ou ne jamais advenir tant l’implosion à déjà eu lieu et que nous assistons à ses derniers soubresauts, ce qui donnera lieu à la permanence de l’état actuel avec des zones protégées et d’autres abandonnées aux plus offrant. Bienvenue dans l’époque du nouveau moyen-âge bio-numerique et “sage”des bons romans de science fiction.