Comme je l'ai suggéré récemment (8ème paragraphe) et ce d'un point de vue strictement stratégique (objectif) 5 étoiles et la Ligue n'avaient pas à défier aussi frontalement les pays forts de l'Union Européenne en mettant à l'économie un anti-euro notoire, ce qu'ils ont fait ensuite, tant mieux pour eux ; d'autant qu'en même temps l'incident a permis de dévoiler quelques rictus anti-démocratiques tels ces propos de certains commissaires voulant mettre au pas l'Italie de la manière la plus caricaturale.
Cette question démocratique est première, on va voir pourquoi avant d'aborder les deux thèmes principaux qui fâchent et empêchent non seulement toute alternative crédible mais qui paralysent aussi l'UE en interne comme en externe : l'euro et l'immigration (l'avortement, la GPA-PMA sont aussi des thèmes qui fâchent j'en parlerai aussi).
Ainsi, en premier lieu, comment débattre, le plus sereinement possible de ces questions majeures (sans parler des autres) s'il n'existe pas d'espace démocratique réel ? Au moins en Italie au-delà de savoir si l'on apprécie le programme du nouveau pouvoir il n'empêche qu'un débat y compris musclé a pu avoir eu lieu sans que le point Godwin n'ait été agité à chaque instant (y compris en UK) comme c'est le cas en France, en Allemagne, aux USA.
Or, en France (et aussi en Allemagne) depuis Sarkozy (sous Chirac c'était bien moindre) combien de fois nombre de leaders de la droite traditionnelle de la droite souverainiste voire de la gauche réformiste ont été conspués, empêchés même de tenir leur réunion ou participer à des manifestations ? Sans oublier les noms d'oiseaux allant de "réactionnaires", "sociaux-traitres", à "extrême droite" (ainsi pour certains idéologues ayant pignon sur rue les 5 étoiles italiennes seraient "d'extrême droite").
C'est qu'une frange non négligeable d'agitateurs issus de la lumpen-intelligentsia (et ayant ses quartiers à l'Université, dans les médias publics et aussi privés car désireux pour ceux-ci de s'acheter une carte de virginité) cette frange reste toujours persuadée depuis 1945 d'être la fourche caudine de ce qui sied ou pas dans le monde des apparences politiques et spirituelles.
Pourquoi ? Pour faire bref je vois deux raisons essentielles : 1/ leur propre passé idéologique n'a pas été suffisamment démonté, démontré, à l'opinion, sa répercussion actuelle rarement mise en avant, ainsi la faillite complète du Venezuela, la misère le clientélisme la corruption formant système structurel dans divers pays ne sont guère montrés du doigt de façon constante, sans parler des millions de morts du communisme passés à l'as sans même un mémorial en France car il y a eu des complices notoires en la matière.
2/ à cela une explication : le poids réel et le rôle effectif de la résistance communiste ont été majorés par les gaullistes pour avoir la paix en échange d'un alignement progressif de la France vers une neutralité bienveillante envers l'URSS (à l'exception de l'affaire des missiles à Cuba) et la Chine (amorcé avant le retour de De Gaulle par l'abandon de l'Indochine) afin également de permettre le déploiement de ladite "politique arabe de la France" qui a abandonné également les populations vivant en Algérie aux mains des ancêtres et fabricants du djihadisme antijuif d'aujourd'hui.
D'où l'impossibilité pour la droite et la gauche de challenger sérieusement cette frange en réalité totalitaire issue des oripeaux du léninisme et du tiers-mondisme s'étant forgés dans cet univers là et par lequel il a été inventé que les communistes français auraient combattu le nazisme au nom de la France (et non pour Moscou) tandis que les socialistes auraient en 54 fait faute de mieux la "paix"en Indochine (alors que cette région a été livrée à ses pires ennemis) et que les gaullistes à partir de 58 auraient libéré l'Afrique (du Nord compris) alors qu'elle a été également livrée à des forces racistes anti-juives et antidémocratiques tant et si bien que leurs forces vives se sont déplacées peu à peu vers leur ancienne Métropole à partir des années 70, et… continuent à le faire.
Un tel déni empêche bien sûr les générations qui en sont issues et qui restent encore de prendre conscience de ces vérités, persuadées que leurs parents étaient uniquement venus en France pour des raisons économiques et parce que celle-ci aurait ruiné, par la colonisation, leur pays d'origine décrit comme un havre de paix et un pays de cocagne !
Il faut donc déjà reprendre à bras le corps tous ces sujets afin d'imposer cet espace démocratique permettant enfin de parler des questions d'aujourd'hui.
Le FN a tenté de le faire, mais il était, est, isolé, ambigu, et les gaullistes l'ont empêché tout autant que la gauche parce qu'ils n'avaient pas intérêt non plus à voir minorer leur rôle durant et depuis la seconde guerre mondiale, le programme du CNR en étant la quintessence à ne pas dépasser alors qu'il est aujourd'hui le problème plus que la solution par exemple pour la modernisation, réelle, et pour tous, de l'Etat.
Mais prenons l'euro pour commencer : au lieu de se demander s'il faut s'en débarrasser sans coup férir ou à terme pour les plus "sages" pourquoi ne pas se demander déjà comment se fait-il que l'Allemagne malgré l'euro puisse dégager de tels excédents ? Mais n'entrons pas dans ce débat tant concernant les comparatifs entre pouvoir d'achat, on est loin d'avoir saturé la question, surtout si l'on sait que les loyers par exemple coûtent bien moins chers outre-Rhin. Non, concentrons-nous plutôt sur ce point : certains pensent que l'euro coûte trop cher et que pour compenser le poids des (lourdes) cotisations (charges) sociales il conviendrait de revenir à une monnaie nationale que l'on pourrait dévaluer pour se rendre compétitif et aussi faire tourner la planche à billets pour booster la demande tant qu'à faire, sauf que c'est une illusion, et ce qui se passe au Venezuela le montre amplement, mais ne rentrons pas non plus dans ce débat du moins pour le moment et proposons plutôt ceci : comme il existe des monnaies virtuelles aujourd'hui pourquoi ne pas créer un franc virtuel (qui peut être également métallique et en papier) et laissons la concurrence entre monnaies se faire on verra bien si une entreprise donnée arrive à faire admettre à d'autres, à l'étranger y compris, qu'elle puisse payer en la monnaie choisie… Ce qui n'empêche pas de repenser le système de cotisations, en mettant en concurrence là aussi les systèmes de soins, tout en n'oubliant pas les plus démunis dont les coûts pourraient être pris en charge par une espèce de FCS (fonds commun de solidarité) fonctionnant à l'instar d'un fonds de pension s'appuyant sur le système assurantiel international (Axa sait faire cela très bien).
Concernant les migrants : comme je l'ai dit à mille reprises cette question est mondiale et devrait être pris en charge mondialement séance tenante or rien n'est fait hormis les aides humanitaires classiques alors qu'il s'agirait en séance plénière de demander aux pays de migration de faire quelque chose de tangible sous peine d'être mis au ban, d'avoir à subir des sanctions, il n'y aucune raison que ces dernières soient seulement réservées à certains pays…
En attendant, les camps de rétention envisagés par tous (sauf la frange radicale traitant tout le monde d'extrême droite si l'on n'est pas no borders) ne sont qu'une solution provisoire ; en plus, au lieu de se quereller sur leur rôle pourquoi ne pas donner la possibilité aux responsables des villages et petites villes qui le désirent d'aller recruter la population qui leur manque, parmi ceux qui le veulent bien sûr.
En tout cas de deux choses l'une : soit l'on renvoie tout le monde, mais au préalable il faut bien que ces personnes puissent revenir dans de bonnes conditions car autrement elles referont le même parcours, ce qui implique alors que les futurs pays d'accueil, souvent le leur, soient en mesure de le faire, ou alors il faudrait rendre hermétique toutes les frontières et leur tirer dessus ce qui n'est guère possible on l'a bien vu durant la guerre civile espagnole par exemple ; de plus depuis la seconde guerre mondiale tirer sur des populations civiles n'est pas tenable ; on peut néanmoins songer à les disperser par des voies non létales mais cela n'empêchera pas qu'un système de passeurs s'organise, surtout s'il existe une base locale pour absorber les illégaux chose qui n'existe pas en Pologne ou en Hongrie, il faudra donc songer à quadriller certains quartiers et les "tamiser" régulièrement ce qui a un coût non négligeable et ce à tous les niveaux ; soit l'on accepte tout le monde, sans arrêt, ce qui n'est pas une solution non plus, sauf que cela revient aujourd'hui au même, de fait, et dans l'hypocrisie, à moins précisément que les choses en Syrie et en Afrique (du Nord) s'arrangent suite à une forte pression mondiale liée à des sanctions….
S'agissant de l'avortement et de la PMA-GPA, il n'est pas question pour le premier sujet de le remettre en cause (mais on peut en parler) seulement de se demander s'il est réellement judicieux de s'aligner sur des pays le permettant jusqu'à terme (neuf mois) ; par ailleurs les femmes désirant garder leur progéniture mais ne pouvant le faire doivent être prises en charge, ce qui implique également un déploiement plus grand de crèches y compris en entreprises et ce afin d'éviter l'effondrement du taux démographique comme cela se voit en Italie et en Espagne, et cela commence en France.
Quant à la PMA-GPA, et malgré l'opinion publique (qui était contre l'abolition de la peine de mort en 1981) le fait que cela se fasse sans père ou sans mère biaise les droits de l'enfant, ce qui doit être la pierre angulaire, mais doit être sereinement débattu là aussi.
Quoi qu'il en soit il faudrait que l'on puisse discuter contradictoirement de toutes ces questions sans que les anathèmes fusent comme il est toujours de mise en particulier provenant de ceux dont les mains ou le passé sont rouges de sang d'innocents ce qui est le comble de l'absurde.
Et dans ces conditions assainies, il sera lors possible d'observer une réelle recomposition politique au lieu d'en subir une par défaut.