D'où la présence de l'OTAN en Afghanistan : parce que la stabilisation de ce pays permettrait d'éviter que s'installe en son sein des forces susceptibles de s'en servir comme base arrière pour faire la guerre au monde libre et à sa diversité que Nicolas Sarkozy prétend défendre. Aurait-il oublié le 11 septembre 2001 ? Or, à l'émission d'Arlette Chabot, jeudi 26 avril, Sarkozy a laissé entendre qu'il aimerait retirer les troupes françaises à terme, tout en conseillant les Américains de le faire en Irak, comme si c'était la présence des forces internationales en Afghanistan et en Irak qui était la cause majeure de l'islamisme radical et du nationalisme arabe. On croit rêver.
Admettons que Sarkozy soit sous informé de la situation. Mais ce n'est pas le seul terrain. Il ne semble pas encore à même de distinguer par exemple lutte contre la pollution, la désertification, la raréfaction de l'eau, les décharges en mer comme sur Terre, luttes indispensables, et le changement climatique dont les causes ont peu de choses à voir avec la signature ou pas de l'accord de Kyoto bien inutile au dire de plusieurs spécialistes que l'on fait taire ces temps-ci, ne serait-ce que Lomborg. Ou Charles Muller. Sait-il aussi par exemple que la Terre est en excédent forestier et non pas en décroissance comme certains le prétendent ?
Quant à l'indépendance de la banque européenne, les exemples de la banque d'Angleterre et des USA sont mauvais puisque ces pays n'ont pas le même type de déficit en finances publiques ; ce qui signifie qu'ils ne font pas pression principalement sur leur propre marché financier au détriment des demandes privées de capitaux comme c'est le cas en Europe : l'Allemagne, l'Italie et la France ont de tels besoins en matière de crédit qu'ils préfèreraient continuer à emprunter si les taux sont bas plutôt que d'effectuer des réformes de structures.
Par ailleurs les détenteurs de dollars et de livres sont répartis mondialement, ce qui implique qu'ils s'appuient sur le marché financier mondial et non pas seulement européen. Dans ce cas la hausse ou la baisse des taux d'intérêts aux USA ne va pas pénaliser les acteurs privés mais seulement freiner leur emprunt sur le marché américain en cas de baisse de la croissance ou de surchauffe, alors qu'en Europe les Etats ne se priveraient pas de continuer à faire fonctionner la cavalerie (emprunter ici pour boucher un trou là) si la Banque Européenne n'était pas indépendante. Que les Etats européens fassent le ménage chez eux avant de laisser croire que c'est à cause de taux hauts qu'il existe une croissance molle en France et en Italie.
Sur tous ces sujets, Sarkozy est décevant. Moins que Royal, certes, mais tout de même, et c'est bien dommage…
26 avril 2007