Le virus actuel, guère plus répandu, ni guère plus dangereux que ses derniers prédécesseurs (Grippe aviaire, SRAS, Ebola…..) a pourtant été le premier à provoquer la claustration générale des populations, cette odieuse privation des libertés élémentaires qui n’avait même pas effleuré l’esprit des autorités dans les cas précédents. Cette pathologie de peu de risques pour la population statistique, dangereuse presque seulement pour les ‘seniors’ et certains hôpitaux, s’est pourtant muée en terreur apocalyptique. Oui nos amis, nos proches, nos collègues, témoignent presque tous d’effroi, d’anxiété, et la psychologie – qui a ouvert des consultations à distance gratuites – évoque déjà une recrudescence de psychotraumatismes. Oui les populations sont terrorisées. La plupart des gens se sentent réellement en danger, craignent intimement pour leur santé et celle de leur entourage. Comment cette terreur sourde, sans causes rationnelles, sans le moindre support objectif, a-t-elle pu emporter tant de personnes à travers tant de pays ?
La raison principale tient à un procédé inédit depuis le gouvernement de Vichy : la réquisition intégrale de la presse et des médias par les gouvernements à des fins de propagande. La propagande de la terreur, à grande échelle. Et comme au temps de Vichy, les effet de la propagande ont dépassé les espérances. La population, frappée de stupeur, figée d’effroi, touchée au plus profond de son sentiment de sécurité, s’est soumise sans condition à la claustration ; il n’a suffit que de quelques jours pour que l’écrasante majorité obtempère, obéisse au gouvernement sans mot dire. Une situation d’autant plus piquante que le moindre projet de loi, la plus anodine ‘ordonnance’, soulève des foules excitées, prêtes dans l’instant à renverser le régime, à désorganiser le pays, par la seule haine viscérale du gouvernement et de ses dirigeants.
Pourtant en France, au cœur-même de cette répugnante propagande, un milligramme de rationalité a été discrètement saupoudré : entre les préconisations dignes d’une fin du monde, le message radio comporte néanmoins « LA MALADIE GUÉRIT GÉNÉRALEMENT EN QUELQUES JOURS AVEC DU REPOS ». Sérieusement ? Voilà bien, assurément, la caractéristique d’une maladie grave, d’une pandémie horrible, d’une pathologie effrayante ! Et pourtant oui, c’est vrai. Cette petite phrase, en totale contradiction avec l’esprit du message, en est pourtant la seule partie rationnelle… Hélas, elle n’a pas eu le plus imperceptible effet, comme celui d’éveiller un léger doute, d’inspirer comme un parfum de paradoxe, de provoquer – soyons fous – un début de questionnement dans l’esprit des auditeurs.
Nous voilà donc claustrés, tous que nous sommes, pour une affection terrorisante, une maladie abominable qui « guérit généralement en quelques jours avec du repos ». Oui mais le mal est fait : tout le monde a peur, craignant sincèrement pour sa santé et celle des autres. L’angoisse s’est insinuée au cœur de nos vies. Or, cette situation, si elle dure, pourrait bien avoir des effets effrayants d’une toute autre nature, et d’une portée insoupçonnée : comme sous le régime de Vichy, les populations sincèrement angoissées, et donc, strictement soumises aux diktats étatiques, commencent à devancer les espoirs des gouvernements.
Déjà sur les réseaux sociaux, de nombreuses publications humoristiques caricaturent « ceux qui sortent ». « Avant il était difficile de reconnaître un CONN***RD, maintenant il suffit de regarder par la fenêtre ». Pour l’instant ces messages se cantonnent au plan de l’humour. Il est à craindre – mais qui s’en soucie ? – qu’ils dégénèrent bientôt en dénonciations. Allo la police ? Mon voisin est sorti monsieur l’agent… ce délinquant fait courir un risque à tout l’immeuble, et il n’a sûrement pas d’Ausweiss – pardon, d’attestation. Les dénonciations des voisins, puis la délation à grande échelle, ne sont pas le fait de salauds : elles apparaissent chez toute population en proie à la terreur et privée de liberté.
Nous y voilà : les ingrédients s’assemblent jour après jour et seront bientôt réunis. Les néo-collaborateurs, terrorisés et claustrés par des gouvernements universellement irresponsables, auront quand même un petit avantage sur leurs aïeuls de la guerre : à la suite de Milgram, la recherche en psychologie a démontré, depuis, que sous le joug d’une autorité menaçante, la plupart d’entre nous se métamorphose en bourreau. Des circonstances atténuantes à avancer avec force, une fois l’humanité revenue à elle-même, lors des futurs procès pour délation.