15 janvier 2025

Enthoven, Cohn-Bendit, (les)Duhamel, Ferry: les Dalton contre Raoult

Effarant, Cohn-Bendit sur LCI s’est brutalement comporté comme un Jack Dalton énervé à l’encontre de Lucky Lucke-Raoult ; tel un tchékiste en fin de vie; pour cet ex-anar la vieillesse s’avère décidément un naufrage ; Raoult minimiserait en gros la létalité du Covid-19 qui, pourtant, fait en effet bien moins de morts -hors projection la dernière étant celle de Fauci dupliquant, quoique modérément, les simulations anglaises qui ont fait frémir les dirigeants mondiaux- que les infections pulmonaires annuelles mondiales, en particulier infantiles, sans parler de celles liées au tabac ; le “record” de ce qui est appelé “grippe saisonnière” (terme bien trop vague rappelle Raoult…) n’étant cependant pas, encore, battu en Europe : 60.000 morts par an. Dans le monde 650.000… Ajoutons également cette remarque d’un ancien ministre béninois indiquant que le peu de cas encore avéré en Afrique ne s’explique pas seulement par le non dépistage mais le fait qu’ayant des populations bien plus jeunes celles-ci résistent beaucoup mieux à la virulence du virus. Une piste à approfondir en tout cas…

Luc Ferry, présent durant l’échange (de corps de garde) a soutenu cette colère bougonne de “Danny le rouge”, subjugué sans doute par toute cette affirmation virile de charretier soixante-huitard en manque, personnage sacré s’il en est, Duhamel (Olivier) ricane comme à son habitude (on parle trop de ce “Raoult” marmonne-t-il). Raphaël Enthoven, lui, dans l’Express avait tenté de jouer plus finement en saltimbanque-orchestre du stoïco-cynisme (en pack de huit)  écrivant par exemple de sa haute tribune d’expert en méthodologie des sciences que ” les études du Pr Raoult sont imprécises, biaisées, non-relues, sans groupe de contrôle” alors que, se targuant, paraît-il, “d’éthique” dans quelques ouvrages à la mode, il en vient ainsi à exiger en quelque sorte que l’on donnât non pas de la brioche mais du placebo aux souffreteux (ledit “groupe de contrôle“), ce qui n’est pourtant pas supportable éthiquement du moins selon le Serment d’Hippocrate, mais les serments vous savez en période de “moralités provisoires”… ; tandis qu’un Duhamel (Alain) après avoir louvoyé dans le constat (la pluie mouille etc) n’a pas pu s’empêcher de traiter Raoult, entre deux compliments fourbes, de gilet jaune “déséquilibré”, celui-ci ayant en effet opéré une espèce d’attentat de lèse-majesté en mettant  en cause la doxa officielle sur “le confinement comme seul traitement” qu’un professeur comme Vincent Perronne conteste, du moins s’agissant de la nécessité impérieuse d’adopter le protocole médicamenteux proposé par Raoult.

Qu’en dire de plus ? Sinon un vague soupir las devant tant d’approximations et de raccourcis d’autant qu’à cette crise sanitaire émerge peu à peu une crise humanitaire mondiale liée à l’arrêt brutal des divers rouages économiques mettant à mal le gagne-pain de nombre de gens en Asie en Afrique en Amérique vivant de salaire journalier et non pas mensualisé…

Ajoutons tout de même ceci concernant ces sieurs si sûrs d’eux (et reprochant à “Panoramix” Raoult de l’être aussi…): Luc Ferry semble donc subjugué par la ruade du désormais homme de main Cohn Bendit envoyé (?) ainsi exécuter Raoult. Pourquoi une telle sidération de la part de Ferry en guise de permissivité poussive (on le voit en effet mal à l’aise alors qu’il a soutenu, ailleurs, le protocole de Raoult qui, aux dernières nouvelles, vient d’être confirmé en Chine) ?…

Sans doute parce que Cohn Bendit semble encore incarner “Mai 68” dans son souffle gouailleur persifleur etc alors qu’il ne l’a personnifié au fond que dans son rictus (en face du CRS dans la célèbre photo) les gauchistes de l’époque y compris “anars” étant aux antipodes d’un Lennon par exemple désirant, lui, que la paix et l’amour libre se répandent, réellement dans le monde (sous les pavés la plage) alors que les amis de “Danny le Rouge” (le bien-nommé) ne rêvaient que d’en “finir avec le capitalisme” une fois pour toutes bien entendu (et on a vu le résultat).
En réalité, c’est bien plutôt Raoult qui incarne l’esprit bravache de 68 et non pas Cohn-Bendit ; les anarchistes, surtout bakouninistes, les trotskistes, les maos, puis leur mixte autonome adoubé par Sartre façon FAR allemande et japonaise, BR italienne, AD française, ont en effet tenté tout au contraire de dévier l’énergie anti-autoritaire et anti-productiviste balbutiante vers sa canalisation néo-léniniste qu’incarnait Althusser Sollers puis toute la suite dont Foucault Deleuze Bourdieu ; tout en s’excluant de la critique ; au contraire des situationnistes,des mao-spontex, (d’Adorno également) c’est d’ailleurs le reproche que fait Baudrillard (à la suite de Lacan) aux admirateurs de Guy Debord: ces gens s’excluent de la critique alors que la mise en “spectacle” du monde, la manipulation intéressée des rapports de pouvoir transcendent en permanence les rapports de classe et les conflits entre sexes : la paille et la poutre, toujours, éternellement; il n’y a donc pas de “progrès” là dedans, au sens où un jour il en sera fini de façon “irréversible” avec le conflit la jalousie l’envie alors que ce combat reste permanent : il ne suffit pas de s’émanciper, sa perfectibilité doit être permanente, Madame de Staël l’avait pourtant compris en bonne lectrice du second Rousseau (mais qui la lit encore ?) soit ce travail permanent sur soi propre à toutes les transcendances dignes de ce nom.

C’est d’ailleurs ce que ne saisit guère un Raphaël Enthoven qui dernièrement lors de ladite “Convention de la Droite” s’en est venu asséner cette vieille tournure de l’universel abstrait (que critiquait tant Hegel) stipulant que tout humain, toute nation, devrait adopter de façon “irréversible” telle ou telle “avancée”en matière de moeurs (alors qu’Enthoven semble paradoxalement la refuser pour la langue inclusive dite de féminisation absolue); comme si le fait de repérer le même sang les mêmes organes dans les corps humains les rendaient aptes également à générer les mêmes habitudes au sens fort : considérer par exemple que les mêmes formes culturelles devraient être dorénavant comme compressées homogénéisées mondialement sans sélection préalable, sans admettre que la diversité du vivant a fortiori humain intègre précisément certaines singularités qui ne peuvent être dites, par définition, en progrès ou en retard : en quoi le dinosaure serait-il une “erreur” et le pigeon son descendant une “avancée” ? Ce qui n’est cependant pas le cas de la polygamie semble-t-il car outre les problèmes d’héritage n’existe-t-il pas ces “affinités électives” qui font que certain/es s’en trouvent délaissé(e)s impliquant dans ce cas la supériorité affective du couple judéo-chrétien?…

La “singularité” (en général ou “spéciation”) cherche, déjà, ce qu’il y a de mieux, de “bon”, y compris dans son “optimisation évolutive” ; même Nietzsche avait admis ce fait quant au fondement du “bon” (Généalogie de la morale, 1/17  dernière phrase) ; et, en ce sens, le fait qu’un enfant ait la possibilité d’avoir un père et une mère est bon pour lui ; et le fait de l’y soustraire ne s’avère, en aucun cas, quelque chose “d’irréversible” comme le prétend Enthoven en s’adressant à cette même “Convention de la Droite” (supra); de même, s’agissant de l’avortement: cela ne concerne pas seulement “que” le corps de la femme si du moins l’enfant à venir aura été “fait” à deux; il faut bien en parler à deux aussi non ? Du moins hors viol inceste etc… D’autant que certaines femmes par peur de perdre leur emploi par manque de temps, de moyens divers à disposition, s’y refusent aussi; résultat, les “experts” misent alors sur l’immigration pour compenser la perte démographique et non pas en repensant, d’abord, une réelle politique d’aide à la famille dès le premier enfant (mise à mal depuis des décennies en France et au sein de l’U.E) le débat est , or, il s’avère que même dans ces calculs, froids, misant uniquement sur l’immigration, les secondes et troisièmes générations de celle-ci font bien moins d’enfants, happées elles aussi par les mêmes contraintes techno-urbaines, hormis certains groupes cependant qui, refusant cette tendance, tentent de la contrebalancer en se multipliant, tout en restant néanmoins dans les seules mêmes traditions du “bon” dont les limites ont fait précisément surgir l’individuation moderne et ses dérives diverses…

C’est ce paradoxe, là, cette contradiction, qui reste cruciale : comment concilier le fait de préserver des traditions solides et, aussi, intégrer une évolution donnée qui enrichirait la liberté d’être sans cependant échapper au dilemme perçu plus haut entre émancipation et affinement de soi ?…Un “soi” qui ne concerne pas seulement la dimension humaine en général, mais également les dimensions culturelles et sociales (ces acquis) ce que minimisent les économètres dans leur modélisation réductrice homogénéisante aujourd’hui de plus en plus mise à mal….

Mais il n’y a pas qu’eux, il n’y a pas que “lui” (R.E, marri d’ailleurs que BHL ne lui emboîte pas le pas contre Raoult…): cette complexité là cherchant à associer tradition et “optimisation évolutive” n’est pas non plus perçue par certains politistes tels les Duhamel (Olivier et Alain) qui ne voient par exemple dans la “montée du populisme” que xénophobies, envies, dysfonctionnements divers, fermeture sur soi (idem Enthoven également dans son discours à la Convention supra) alors que cette volonté de préserver dans son présent ce qu’il y a de mieux du passé, afin aussi que l’avenir soit bien préparé, n’est en rien une affirmation de supériorité, même si celle-ci n’est pas à être rejetée en soi en terme technique au sens fort: ainsi tel procédé est supérieur à tel autre, il donne de meilleurs résultats (supra, le couple monogame) telles aujourd’hui les libertés de penser et d’entreprendre…et leurs limites

En fait, le réel débat, à niveau d’enjeu, est, semble-t-il, uniquement porté ces temps-ci, sur tous ces sujets, par Eric Zemmour et Chantal Delsol : le premier parce qu’il a souligné que la déclaration des droits de l’Homme concerne aussi le « citoyen » ce qui implique de prendre en compte précisément sa « singularité » pleine et entière (que d’aucuns appellent « souverainisme »,terme cependant critiquable au même titre que “l’émancipationnisme” comme le souligne Pierre-André Taguieff s’il n’y a pas de transcendance à la clé, même Robespierre l’avait avoué en son instauration du culte de l’Être Suprême…).

Une singularité que Chantal Delsol avait déjà développée depuis longtemps et qu’elle prolonge dans son dernier ouvrage lorsqu’elle critique précisément cet universel abstrait qui persiste aujourd’hui sous les traits dits « déconstructionnistes »: ceux-ci prétendent encore faire la leçon en voulant s’imposer comme absolus malgré leur dire infiniment relativiste; le tout quasi-identiquement au vieil universel patriarcal du républicanisme bon teint croyant que les peuples « primitifs » étaient dénués de « logique » parce qu’ils n’avaient pas atteint le même degré de technicité que l’Occident alors qu’il ne s’agit pas de cela, mais, précisément, de cette singularité civilisationnelle atteinte en Occident qui faisait dire à Weber mais aussi à Husserl que dans cette contrée, l’Europe, avait été saisie une dimension morphologique fondamentale -aujourd’hui déployée dans la liberté d’être cette réalité sensible choisie (du moins pour certains…) cet imaginaire qui ne se réduit pas au “développement des forces productives” comme le croyait Marx ; et dans lequel “on” se love, telle « la substance jouissant  du calice de son infinité » indique Hegel en citant à la fin de la Phénoménologie de l’Esprit ce vers de Schiller, mais une substance, libre, refusant de s’aliéner, de se définir en cette identité, là, pour agir dans le monde, restant ainsi la belle âme qui n’a pas à se salir les mains, n’en ayant pas…

Ou le rêve de Marx au fond: comment faire pour ne rien faire, payé éternellement par l’État, cet Esprit incarné selon Hegel (la conscience commune chez Durkheim) ? Comment ? Sinon en tentant de placer le Monde sur pause, sous respiration (financière) artificielle plutôt que de le transformer (prévoir en amont les éternelles vicissitudes et les optimisations évolutives ces affinements pluriels permettant ce bonheur d’être ensemble disait Aristote pour définir le terme de Politique) ; le révolutionner (délirium tremens de la table rase) a échoué…

Une pause, sans fin, donc, n’est-ce pas l’autre nom de la mort ?… N’en parlez pas à nos nouveaux Dalton ils risqueraient de se mettre en colère…

Voir : https://www.youtube.com/watch?v=NlQfKZsPxeE

Et : https://www.parismatch.com/Actu/Sante/Covid-19-c-est-avoir-tort-que-d-avoir-raison-trop-tot-Malheureusement-1680591

Coronavirus, Galli : « Oui aux tests pour les asymptomatiques, que la Lombardie fasse comme à Vo’ Euganeo » (Zéro cas dans cette commune actuellement)

Lucien SA Oulahbib

https://en.wikipedia.org/wiki/Lucien-Samir_Oulahbib

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