Depuis que l’Occident est moralement et politiquement dirigé par le totalitarisme de gauche et sa version postmoderne du relativisme intégral d’un côté, de son sectarisme absolu de l’autre, les dictatures en place (toutes issues de la gauche ou du nationalisme récessif défensif) comme en Chine en Algérie au Venezuela et leurs versions mixtes de type « autocrature » (autocrate+démocrature) à la manière turque (dérive du national kémalisme de nouveau wahhabisé) et russe (oscillation « eurasienne » du panslavisme) n’ont pas trop besoin de forcer le trait pour « expliquer » à leurs ouailles attirées par la “liberté” qu’elles les protègent pour leur « bien », le « mal »montré à l’appui étant ce que répand sans discontinuité ce totalitarisme de gauche en matière de moeurs (néo-créationnisme de chimères sans père ni mère) et de citoyenneté (no borders, austérité salariale).
Ainsi, en détruisant l’une et l’autre (moeurs et citoyenneté) le totalitarisme de gauche s’avère servir deux maîtres (qui s’entendent bien malgré les apparences) : les dictatures en place (toutes issues de la gauche et d’un nationalisme de plus en plus « religieux » et récessif) et le techno-affairisme hyper-échangiste (nihiliste) globalisé.
Le premier maître est sans conteste l’armada de puissants du moment lorsqu’ils sont de ce « sud » imaginaire qui a forgé toute la symbolique de la gauche dite non stalinienne depuis la fin de la seconde guerre mondiale caractérisée par ces deux cris de guerre scandés dans leurs manifs : « Ho, Ho, Hô Chi Minh, Che, Che, Guevara »; par la suite leur soumission se dédoubla en soutien au régime maoïste tout en accusant les staliniens officiels de ne pas être assez léninistes (Derrida dans Positions, Althusser le maître de BHL) tandis que leurs copies trotskistes, tout en étant en accord avec ce retour à Lénine (entendez : la politique est la guerre continuée par d’autres moyens renversant ainsi la formule de Clausewitz) préférèrent jeter leur dévolu sur une jeunesse en quête d’idéal et se répandant dans les médias les ONG les écoles et universités pour diffuser la bonne parole, déjà, des « privilèges capitalistes » (« blancs » aux USA) avant que ce mot d’ordre ne se répande globalement.
Et précisément cette « globalisation » idéologique fait bien l’affaire de l’hyper-échangisme, ce second maître, qui aspire à changer d’image de marque en se faisant plus « équitable », « durable », aujourd’hui plus « vert » par exemple vendre un bébé aux « couples », quels qu’ils soient, puisque comme son nom l’indique l’hyper-échangisme a horreur de toute idée de régulation de distinction entre par exemple ceux qui sont citoyens, « hétéros » ayant certains droits et ceux qui ne le sont pas et ne peuvent pas en jouir, or ces disparités nuisent à la fluidité des économies d’échelle…
Certes, le totalitarisme de gauche tient un discours officiel très dur contre ce qu’il nomme le « néo-libéralisme » ou le « pouvoir de la finance » etc, mais cette tarte à la crème, qui a même permis à François Hollande de gagner (J.C Mélenchon et Marine Le Pen n’ont pas eu la même chance alors qu’ils voguent dans le même paradigme, bien plus « no borders » pour le premier il est vrai…) se trouve composée d’ingrédients qui pris un par un ne seraient rognés et reniés par aucun de ses partisans comme un bébé neutre, la sécurité sociale, le droit d’asile, pour tous/toutes, alors qu’en même temps tout cela a un coût qui est rendu supportable à la fois par l’austérité salariale (refus de donner son salaire complet au salarié) et l’expansionnisme monétaire des banques centrales qui font actuellement tourner la planche à billets de manière exponentielle sans que les anti « néo-libéraux » n’y trouvent rien à redire; d’autant que cette politique est la même faite au Venezuela en Algérie ; sauf que ces pays ont montré les limites de cette politique financière: lorsque l’argent est distribué sans quasiment travailler ou de moins en moins et que tout est de plus en plus importé, les prix des charges fixes s’envolent (loyers, électricité pour soutenir « la transition » dite « verte », manger « bio » hormis la production locale insuffisante) ; de plus, de moins en moins de gens ont coeur à l’ouvrage du fait de salaires médiocres (les systèmes de santé et de formation en France, la police…); résultat : un délabrement de plus en plus du service dit « public » le danger de se faire caillasser dans les enclaves (territoires désormais conquis par les factieux) bref, la « tiersmondisation »; alors que ledit Tiers Monde, cependant, et comme certains pays l’ont montré lors de la crise sanitaire actuelle, tente de sortir de l’ornière de la corruption et de la dépendance dans lesquelles le totalitarisme de gauche et ses complices hyper-affairistes et nationalistes défensifs l’a plongé et le maintient encore sous l’eau.
Tant que ce totalitarisme de gauche donnera le là en Occident et dans le monde, le régime communiste chinois aura beau jeu d’expliquer qu’il parle au nom du peuple chinois lorsqu’il écrase Hong Kong et les Ouïgours en attendant de s’en prendre à Taïwan ; tandis qu’ Erdogan le Petit en islamisant à nouveau Sainte Sophie veut rappeler qu’il est bien loin de s’agenouiller pour s’excuser de la conquête sanglante de Constantinople devenue Istanbul, ses alliés de gauche l’excusant immédiatement en rappelant le côté également sanglant des « Croisades » oubliant cependant que celles-ci étaient des répliques à la colonisation arabo-musulmane d’Israël, berceau aussi du Christ, les dits Croisés tuant cependant tout autant les Juifs….
Les soutiens occidentaux d’Erdogan devraient se le rappeler lorsqu’ils exemptent celui-ci de ce qu’il est en train de faire en Syrie et désormais en Libye, heurtant cependant les intérêts pétroliers et gaziers de l’Egypte (une importante poche gazière vient d’être découverte) ce qui d’ailleurs ne va pas être une mince affaire lorsque au nom de l’article 5 du traité de l’OTAN le régime erdoganien demandera de l’aide…
A vrai dire, la « grande parenthèse »divisant le monde en deux blocs, « ouvert » (l’Ouest) et « fermé » (l’Est) s’estompe et laisse place à deux autres blocs en voie rapide d’homogénéisation (y compris entre-eux comme dans 1984): les « médicocratures » réduisant les humains à des corps malléables à merci (la « servitude volontaire » du global care) d’un côté et les «idéocraties » forçant les populations à se recroqueviller dans des postures spirituelles et comportementales défensives qui loin de répondre aux deux questions fondamentales (qui suis-je que puis-je espérer) égrènent l’élite de ces populations ayant soif de liberté réelle vers un Occident censé en élaborer les solutions alors que celui-ci est en néantisation accélérée ou le règne de la Simulation érigée en force de Loi.
Et plus nous laissons faire, plus les nuages vont s’accumuler, prélude aux tempêtes surprises dont l’Histoire, y compris terrestre, a toujours le secret.