22 janvier 2025

GPA, islamophobie: quelques précisions de vocabulaire…

Lorsque quelqu’un vous traite “d’islamophobe” demandez lui s’il intègre aussi ceux qui critiquent l’islam rigoriste, djihadiste, salafiste, wahhabite, fréristes, bref un islam dont les contours ressemblent fort à la critique que l’on fait généralement à ” l’extrême-droite” voire au “totalitarisme”…

Il sera sans doute bien embêté pour répondre ; puisque le terme même “d’islamophobie” indique dans la formation même du mot toutes les formes de l’islam, de fait, qu’il serait alors interdit de critiquer dans son ensemble…

Or ce sera pour votre interlocuteur d’autant plus contradictoire s’il identifie la “phobie” seulement à une sorte de réaction aveugle envers ce qui fait “peur” puisque celle-ci  peut s’appuyer sur une réalité donnée provenant précisément de telle ou telle lecture radicale du terme “islam c’est-à-dire pouvant s’appliquer en tel acte intolérant…

D’où le caractère inopérant du terme “islamophobie” tant il s’avère être un mot valise incluant tout courant se réclamant de l’islam ; pas étonnant d’ailleurs que cela soit les khomeynistes qui l’aient mis sur le marché des idées ; et pas étonnant non plus que les orphelins du léninisme s’en soient emparés pour en faire un équivalent de “racisme” alors qu’il n’en est pas question dans la formation même du mot à la différence de arabophobie ou judéophobie qui désignent bien là une ethnie donnée et non pas une appartenance civilisationnelle au monde.

Quant à la GPA, la question cruciale ne concerne pas seulement le fait que cela soit l’aboutissement d’un “contrat”, rémunéré ou pas, mais surtout et en premier lieu le fait que l’enfant soit empêché d’avoir une mère; c’est là l’essentiel ; idem pour la PMA entre femmes empêchant l’enfant d’avoir un père ; du moins si l’on admet que homme et femme sont singuliers dans leur nature femelle et mâle d’une part, homme et femme socialisés d’autre part ; ce qui fait déjà qu’être père et mère ont des rôles bio-psycho-sociologiques bien différents  (comme l’indique Joseph Nuttin dans son livre fondamental, théorie de la motivation humaine, 1980, p. 166) la femelle attentive à la maturation des “coordinations motrices” (Konrad Lorenz, 1973, in l’envers du miroir) des “orientations dynamiques innées” (Nuttin, 1980) et à la qualité de l’environnement pour son enfant ; le mâle quant à lui sera plus attentif aux performances de ce dernier dans sa capacité non seulement à s’y adapter (Piaget, Lorenz) mais à le transformer (Marx, Nuttin) selon ses préférences “conatives” (Reuchlin, 1990).

Ce implique aussi que le rôle de la femelle en tant que mère se double du rôle de la femme en tant que cette personne reconnaissant par exemple son fils, à un certain moment de sa maturité, comme celui capable non pas de lui faire un enfant comme l’a cru Freud mais de pouvoir séduire d’autres femmes (du moins dans la mesure où sa constitution le lui permet) ; et c’est précisément lorsque l’on empêche cette maturation de se faire, par exemple un père jaloux voire envieux devant les prouesses prometteuses de son enfant que ce dernier  dans l’impossibilité d’être reconnu comme étant lui aussi capable de “grandir” (d’affirmer son “Soi”) se réfugie dans la  “dérivation” (Pierre Janet, 1903, in Les obsessions et la psychasthénie, Tome II études générales, volume 1, réédition, l’Harmattan 2005, pp 560 et suivantes) soit la phobie de s’insérer affectivement et socialement, mais aussi le conflit, en particulier lors de l’adolescence, visant à édifier ses “propres” synthèses confrontées à celles de ses parents (le fameux “meurtre du père” de Lacan, élève thésard de Janet, avant de se rallier, opportunément, à Freud…).

En tout cas, la GPA comme la PMA, s’il s’agit d’exclure la mère ou le père, en croyant que ce sont des rôles interchangeables, sont des pratiques empêchant la maturation complète de l’enfant et sont donc à proscrire car en premier lieu prédomine les droits de l’enfant et non les droits à l’enfant sinon en effet, celui-ci devient un objet sous contrat avec garantie assurantielle en cas de “problèmes” d’où, de fait un eugénisme effectif mais sans le dire bien sûr…

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