Cela couvait depuis longtemps, ce basculement vers le récit larmoyant mettant indirectement (ou directement selon les confessions) famine et mortalité infantile à Gaza sur le compte de Netanyahou et de ses “messianiques”;  c’est qu’il y a toujours eu une sorte d’anachronisme dans la diaspora juive post Shoah (tel Bernard Lewis du moins un certain temps) rêvassant à ces temps, imaginaires, mais considérés comme ayant été plus cléments naguère sous dépendance omeyyade et ottomane, lorsque celles-ci avaient besoin face aux offensives franques de soutiens juifs en matière de techniques diverses: médicales, commerciales, financières… Alors que la vraie recherche historique d’aujourd’hui a bien montré (ne serait-ce qu’Albert Memmi) que ce “besoin”, politique, fut toujours agrémenté de la stratégie perlée du bouc émissaire faisant en sorte que de “petits” pogroms, ici et là, finissent par être occultés alors que leur somme s’avère être plus élevée révèle Memmi que les massacres plus imposants donc plus visibles effectués en pays slaves, russes et polonais ; en parallèle la situation effective des juifs en terre d’occupation ottomane sous la Régence d’Alger reste édifiante à ce sujet….

Et puis il y a aussi cette pression de dits “religieux” juifs qui ne lèveraient pas un pouce (bien au contraire) pour libérer le Mont du Temple (parce que sans doute ils le jugent souillés à jamais) refusant évidemment de se battre pour défendre la “patrie”, car ils ont toujours été contre l’émergence de l’Etat israélien non fondé “directement” sur la Bible ; alors que celui-ci a été pourtant créé sur la base de son Histoire nécessairement mouvante depuis Babel, Noé, Moïse, Joseph… Ben Gourion ; s’accélérant ainsi depuis que les Hébreux devinrent Juifs puis revenant de leur Dispersion non pas à cause de la Shoah mais du fait de sa présence démontrant que l’on ne peut vivre pleinement que sur sa terre historique ; un devenir signifiant, ce qui fait que le “visage” (au sens de Levinas) d’une “nation” ne peut pas être fixée dans les mêmes formes, en tout temps, Moïse en revenant avec les Tables l’avait bien remarqué, et ce fut d’ailleurs, là, ce que critiqua Christ…

Il y a donc bien contre Israël la conjonction d’une nostalgie diffuse se concrétisant dans une alliance de fait entre divers courants stipulant au fond que “c’était mieux avant” (sans oublier tout ce mythe “andalou” partagé y compris avec le chef actuel de la “Meute” des alter-djihadistes) stipulant qu’il vaut mieux vivre après tout sous la férule conjointe d’un alter-djihadisme chic (avec même des Lords, des congressistes US, et quelques académiciens, Grands Chevaliers de la Légion d’Honneur française, et autres prix Nobel…) d’un côté, et, de l’autre côté, d’un affairisme globaliste considérant que l’apaisement vaut bien une messe, en l’occurrence le sacrifice de l’Etat d’Israël,  en agitant par exemple l’éternel quoique hypothétique “Etat palestinien” une chimère ad hoc créée sur-mesure par nos tailleurs dhimmis d’aujourd’hui.