31 mars 2023
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O.N.U. – Israël: suite de la polémique

Lesdites explications ont été exposées par M. Ibrahim Gambari, sous-secrétaire général, dans une lettre adressée à M. Bolton le 18 janvier dernier. M. Gambari y affirme qu’il s’agit d’ “une carte historique, montrant la Palestine telle qu’elle existait en 1948. Le bras droit de M. Annan fait ici preuve d’une affligeante ignorance historique; le plan de partage de la Palestine entre un Etat juif et un Etat arabe datant du 28 novembre 1947, jour de l’adoption par l’assemblée générale des Nations Unies de la résolution 181. L’on pourrait toutefois admettre que cette carte représente bien la situation d’avant 1947. Son exposition ne releverait donc que d’un simple manque de tact de la part des hauts responsables onusiens dans un contexte où le président iranien appelle à “rayer Israël de la carte“. Or, suite à une traduction partielle opérée par l’équipe du site eyeontheun.org, initiateur de la polémique et source du New York Sun, il est désormais certain qu’il est loin de s’agir ici d’une carte tirée d’un livre d’histoire.

En effet, malgré le fait que l’ensemble du texte accompagnant la carte en question demeure plutôt difficile à déchiffrer – la Division pour les Droits Palestiniens ne l’ayant pas mise à disposition du public depuis le début de la polémique – une phrase est néanmoins clairement lisible: “Carte politique de la Palestine, Organisation de Libération de la Palestine, Centre de recherche, Beyrouth“. Il ne s’agit donc certainement pas d’une simple carte historique mais d’un document qui a probablement été produit après 1964, l’O.L.P. ayant été créée le 2 juin de cette même année.

Il convient donc d’effectuer un petit rappel historique afin de pouvoir envisager pleinement les implications de l’exposition d’une telle carte. Celle-ci a été présentée pour la première fois au siège des Nations Unies en 1981 par le Comité pour les Droits Inaliénables du Peuple Palestinien. A l’époque, l’O.L.P. lançait fréquemment des attaques contre l’Etat hébreu depuis le sud-Liban et mettait également en oeuvre une “campagne d’information” visant à redessiner la carte du Moyen-Orient afin d’en faire disparaître Israël. L’emblème d’alors de l’O.L.P. , toujours utilisée par l’Autorité palestinienne et les groupes terroristes palestiniens, était constituée d’une carte de la Palestine, similaire à celle présentée à l’O.N.U., c’est à dire sans l’Etat juif. Un segment de la charte de l’O.L.P. est sur ce point édifiant: “la Palestine, avec les limites qu’elle avait sous le mandat britannique, est un territoire unique et indivisible […] La libération de la Palestine […] est un devoir national et […] vise à la liquidation de la présence sioniste […] La partition […] de 1947 et la création de l’Etat d’Israël sont complètement illégales, de façon intemporelle“.

Comment l’O.N.U. a-t-elle pu permettre l’exposition d’une telle carte au sein même de son siège? Quels hauts réponsables ont pu donner leur accord? La lettre de M. Gambari répond ainsi à ces interrogations: “la décision d’exposer la carte est une décision des Etats membres et non du secrétariat“. Or c’est le personnel de la Division pour les Droits Inaliénables de Palestiniens qui a installé cette carte et, comme le stipule la charte de l’O.N.U. , “le personnel sera nommé par le sécrétaire général conformément aux règlements établis par l’Assemblée générale”. Une telle action relève donc de la responsabilité de M. Annan et de son équipe, d’autant que la charte des Nations Unies proclame “le principe d’égale souveraineté de tous ses membres“.

Si les implications de l’exposition d’une telle carte dans l’enceinte même du quartier général de l’O.N.U. sont particulièrement inquiétantes, le voile et l’omerta qui entourent cet “incident” sont tout aussi troublants. L’organisation internationale, d’une opacité oppressante, confirme ainsi son rôle de relai idéologique mondial.

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