Pour l’instant focalisons les esprits sur Israël tant il est vrai que nos « perroquets cathodiques » l’ont seriné sur tous les tons. La création d’Israël n’étant aux yeux de quelques-uns qu’un mouvement colonialiste de l’Europe et des US vers les pays de la région. Ces pays ont annexé purement et simplement le territoire palestinien ! Une façon bien «politicienne » de faire exister quelque chose qui n’a jamais existé. C’est en fonction de cette fausse idée que d’aucuns peuvent dire sans rire que la création d’Israël est une fausse «bonne » idée, voire une erreur.
Historiquement. Sociologiquement. Politiquement. Sur les trois plans le développement est logique mais la base est fausse. L’Histoire a été revue et corrigée et à force de « répéter un mensonge il en devient vérité. (Goebbels) ».
Les choses n’existent qu’à partir du moment où elles peuvent être nommées ! Vérité première qui ne peut avoir d’existence chez les épigones pro-palestinien et les islamistes bon ton. Dire que le peuple palestinien est une invention française qui date de 1973, avec une première approche en 1967, dire que le «territoire palestinien » est une extrapolation liée à l’Islam d’une part et au territoire jordanien de l’autre, soutenir que le Hamas et ses commanditaires ne veulent surtout pas entendre parler d’un pays à construire tant qu’Israël existera en tant qu’Etat Juif, sont des propos qui vous disqualifient totalement et des doutes concernant votre santé mentale sont mis automatiquement sur le tapis !
Cela veut-il dire qu’il n’existe pas dans cette région des populations d’individus qui vivent et souffrent ? Bien entendu que non mais nous évitons de hiérarchiser les dites souffrances en fonction de nos idéologies ou de la religion ou de la nationalité des populations. La population palestinienne souffre. La population israélienne souffre. La population chrétienne souffre. Ce n’est pas en faisant exister artificiellement l’une d’entre elles en tant que ce qu’elle n’est pas qu’un soulagement de ses maux et de sa misère seront trouvés. Ce n’est pas non plus en la maintenant sous perfusion et ce depuis plus de 50 ans qu’une solution sera trouvée. Ce n’est pas non plus en matraquant et détruisant idéologiquement et humainement les générations qui montent qu’une solution existentielle sera mise en place ! Ce Crime ne peut rester impuni et tous les complices qui résident et vivent en Europe ou ailleurs sont nombreux. Ils devront rendre des comptes.
Pour l’instant ce crime est simplement évacué sur l’Autre ! Cela semble avoir échappé à nos dirigeants, tant de droite comme de gauche qui pour arriver aux fins souhaitées, à savoir s’opposer aux US, ont soutenu Arafat (et maintenant le Hamas très probablement), seul interlocuteur valable contre vent et marée et tant pis pour les dommages. La France qui a perdu toute crédibilité tente de recréer ce qui ressemble à une copie de l’alliance de 1947.
C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre toutes les prises de position déterminées par la «réalpolitik » en collusion avec les islamistes en Europe. Et nombre de politiciens sont sensibles à ce chant des sirènes qui prit racine en Allemagne au milieu du XIX ème siècle (juste avant la guerre de Crimée 1853 formulée par August Ludwig Von Rochau ) Elle a été réactualisée et est devenue la doctrine du Rechtsstaat ou de l’ Etat de droit. (Voir l’article de Mr Rocard paru dans le journal Le Monde)
Cette théorie a été abandonnée dans les années 1900 mais des éléments nous amènent à penser à juste titre, qu’elle a été un des instruments théoriques déterminant dans l’avènement des guerres de 1870 et celle de 14-18. Alors pour construire l’avenir, la realpolitik n’est peut-être pas le meilleur instrument ! Basée sur trois grandes lignes :
– adopter l’attitude du laisser faire, celle de la complaisance ou de la collaboration, lorsqu’il n’est pas possible de faire mieux. Le propre de l’impuissance.
– Affirmation que toute politique poursuit des intérêts avant d’appliquer des principes. Le propre de la médiocrité.
– Prétendre qu’on ne peut rompre les relations avec la moitié du monde. Le propre de l’acceptation.
Tous les protagonistes de l’époque post Deuxième guerre mondiale sont là. Pas un seul ne manque et les générations nouvelles remplacent les défunts, ils sont parfois de la même famille ! Il ne manque même pas les instructeurs allemands ! La question est de savoir si ces protagonistes tiendront le même rôle que celui qu’ils ont tenu en 1947-1948-1949 ? Le proche avenir nous le dira. Occultons le phénomène et pour l’instant raccrochons nous à l’analyse des « prévisionnistes » politiques qui postulent le déclin des US et de l’Occident et l’avènement de l’Islam.
Sur cette position de la France le constat est sans appel. La France est restée scotchée aux XIX et XX èmes siècles dans une attitude néocoloniale dont les effets ont été visibles dans l’affaire Haïti, Cote Ivoire et Ruanda. Faisant l’économie d’un passage, celui qui nous amenait au XXI ème siècle nos dirigeants ont préféré organiser l’anti-américanisme et l’anti-israelisme pour établir une tête de pont antioccidentale, pardon multipolaire managée par la France d’une part et le couple Franco-allemand au niveau de l’Europe.
Les dommages enregistrés sont nombreux : apologie de l’islamisme, montée de l’antisémitisme qui lui est lié, perte du sens démocratique des valeurs qui forment les fondements de notre histoire et de notre nation. Depuis 2 ans nous avons perdu la presque totalité du statut de démocratie qui était accolé à la France. Sur le plan de l’économie, les désastres sont encore plus importants. Le pays a perdu tous ses repères liés au travail, au collectif, à tout ce qui fait que « vivre ensemble en France » est autre chose qu’un frôlement ressenti dans une manif ou dans le métro !
Les Dirigeants ont été désavoués et ce désaveu a eu pour résultat une modification radicale du paysage politique en accord avec la crainte qu’inspire une des bombes sociales qui n’a pas totalement explosé : l’ouverture du pays vers l’extérieur et la disparition de nos marqueurs de territoire que sont les frontières. Le problème de l’immigration, vécue comme une invasion est réactivée par la perte des frontières. Même si la liaison n’est pas aussi automatique que d’aucuns veulent bien le souligner. La réaction en chaîne qui s’en suit met en évidence le chômage, les délocalisations, les privilèges de certains, la précarité, le mal à être de tous, et la mise en lumière des problèmes sociaux utilisés bien souvent par les courants les plus réactionnaires de l’échiquier politique. La crise et la montée de l’antisémitisme et du racisme rendent l’immigration plus particulièrement sensible et celle qui est associée à la guerre d’Algérie prend une ampleur telle que la «discrimination positive » a été inventée.
Ce marqueur des relations sociales n’a pas fini de bouillonner et de faire des vagues. Les tentatives de culpabiliser la France à partir de la torture utilisée durant le conflit algérien n’est pas propre à calmer les esprits au contraire. Si de torture nous devons parler il nous faut l’aborder de part et d’autre et dégager la responsabilité de tous les protagonistes dans les phénomènes. La mémoire est toujours active et nous savons, pour l’avoir vécu, ce qui s’est réellement passé dans les Aurés, à Palestro, à Alger, Oran, en France et ailleurs.
D’autant que ce rejet se nourrit de l’impact des images que nous devons aux exactions des islamistes, pardon des «combattants pour la liberté » des «combattants contre la coalition » des «résistants contre l’occupation ». Les Français refusent, à juste titre d’être mis du coté des seuls acteurs et utilisateurs de la torture et de se trouver embrigadés dans une culpabilisation tendant à faire de l’autre une victime, un martyr. Les images qui arrivent de toutes les latitudes disent le contraire. Elles disent que la victime n’est pas toujours sur la polarité «victimaire »et que sa barbarie est aussi ignoble que celle de l’Autre. La torture est inhérente à la guerre et à la relation de pouvoir. Cela ne veut pas dire qu’elle soit naturelle même si elle s’enracine au plus profond de l’individu. Elle naît dans la relation que l’individu a à lui même et nulle part ailleurs. Elle signe un non respect de soi avant d’être un non respect de l’autre ce qui ne l’excuse en aucune façon.
Soyons absurdes : Peut-il y avoir une guerre propre ? Une guerre de type presse bouton dans laquelle nous ne verrions ni les champs de bataille, ni les cadavres et dans laquelle les morts se relèveraient pour faire plus propre ? Oui cela existe mais uniquement dans nos jeux vidéos ! Dans la vie réelle … Une guerre du genre « Messieurs les Anglais tirez les premiers » ! Ou alors la guerre en dentelle ! Même dans celle des boutons il y avait de la «torture».
Il ne peut plus y avoir de guerre de type 39-45 ou Indochine ou Algérie. Celle du Vietnam a sonné la fin de ce style d’engagement. La guerre actuelle, la guerre future ne peut être que plus moche, plus atroce et plus meurtrière pour les populations civiles. L’Afrique, l’Irak, l’Amérique du Sud, l’Ex-Yougoslavie nous donnent à voir ce que pourront être les exactions dans la zone des combats ou aux périphéries de ces zones. Les télévisions du monde entier nous en montrent tous les détails. Les dernières images en date sur les otages montrés sous toutes les coutures et assassinés après usage n’ont pas d’équivalent dans l’horreur et pourtant au nom de l’information cette torture est sublimée et personne ne la trouve choquante.
Par contre, un Musulman torse nu avec un sac sur la tête est du plus pur sadisme, de la plus horrible des tortures, une caricature de Mahomet est une action insoutenable qui mérite de lancer un milliard d’individus sur le pavé des rues. Cela en est au point que toutes les armées de la coalition, tous les pays européens ont été désignées avec le plus grand sérieux comme des armées, des pays de barbares ! A contrario, la décapitation d’individus, la lapidation de femmes sont des actions qui passent pour des actes de défense héroïque ou coutumières. Je n’ai entendu personne dans le camp de l’anti torture, dans celui de la Paix, dans celui de l’Islam s’élever contre ces assassinats.
La relation à la torture dépend donc bien des idéologies qui existent en arrière plan. Elle dépend donc de la relation que nous avons à la vie et au prix que nous donnons à cette vie. Il se peut, et c’est dommageable que la question de la torture soit un combat d’arrière garde, un combat dont la signification n’a d’autre but que de calmer une mauvaise conscience et de raviver une culpabilité «d’hommes riches »parfaitement « instrumentalisable » ! Or, de plus en plus, la guerre de type terroriste se déroulera sans uniforme et donc exit les conventions de Genève et exit le droit dans la guerre. Bonjour la barbarie !
Devons–nous aborder le problème du terrorisme sur le même plan que celui de la torture ? Devons-nous penser que ce sont deux domaines d’action sans aucune liaison ? Deux domaines parallèles qui ne se rencontreront jamais ? Deux domaines en parfaite indépendance ? Non bien sur ! Les deux sont inextricablement liés sauf pour les aveugles. Certes, dans l’action terroriste ce n’est pas la «gégène » qui fonctionne, ce ne sont pas les «brodequins » ou les allumettes sous les ongles, c’est une torture morale, spirituelle du type : je suis partout et nulle part tu n’es à l’abri ! Une torture qui s’en prend au plus grand nombre ! Une torture qui s’en prend à ceux qui ne peuvent se défendre. Une torture qui fige et rend la vie improbable. Une torture qui met le bourreau à l’abri et des regards et des conséquences de ses actes. Qui s’insurge devant cette torture ?
L’Europe ne peut être défendue. Ce pays, de la grandeur d’un continent, est une idée avant d’être un marché et un rassemblement de pays et d’individus. Nous sommes loin encore de pouvoir conjuguer un ETRE ENSEMBLE viable même si les électeurs dans leur majorité et dans tous les pays d’Europe savent que nous ne pourrons revenir en arrière et que l’idée de l’Etat Nation, tel que le traité de 1648 (WestPhalie) l’a dessiné est caduque. Cette idée est arrivée au bout de son existence. L’idée de l’Etat français et de la France façonnés par plusieurs siècles de guerres intra-européennes et coloniales est tombée également dans les «poubelles » de l’Histoire. L’’opposition aux US calquée sur l’opposition aux Empires anglais, Austro-Hongrois, prussien et allemand et soviétique dans un contexte plus récent n’est pas non plus la solution qui permettra de passer la rampe du XXI siècle. C’est, hélas, l’idée qui sous tend les actions de la France dans toute sa politique internationale et européenne et que masque l’idéologie de la Paix.
L’Europe a beaucoup de chemin à accomplir pour devenir un terrain politique vivifiant et viable. Que lui manque-t-il ?
Quelques générations de travail très certainement si nous arrivons à écarter durablement le danger représenté par l’islamisme. Quelques siècles dans le cas contraire. L’Europe arrive à faire (presque) coïncider sa territorialité, frontières géographiques et historiques, à sa configuration psycho-symbolique ce qui l’amène à se conjuguer en tant que UN.
Cette unité associée à l’Euro comme monnaie commune forment deux des trois éléments constitutifs d’une Nation. Un lieu dans lequel une citoyenneté peut naître. Le troisième élément, l’élément manquant est la langue. Il peut être le plus facile ou le plus difficile et le plus dangereux à mettre en place. Une langue commune pourra-t-elle voir le jour sans pour autant mettre en danger l’existence des deux premiers éléments ? Une langue commune pourra-t-elle voir le jour dans la concorde européenne sans que les querelles des XVIII ème, XIX ème et XX èmes siècles remontent à la surface ? Quel choix à réaliser : anglophone, latin, germain. (C’est dans cet espace que tente de pénétrer le monde arabophone par l’OPA qu’il a mis sur le monde intellectuel et celui de la culture). Trois sources qui ont un passé chargé de guerres pour assurer la prépondérance de l’une ou l’autre.
Le risque est forcément grand a telle enseigne que d’aucuns pensent qu’une quatrième source, l’arabophone pourrait mettre tout le monde d’accord ! Mais pour que cela réussisse il faut faire admettre que la source arabophone appartient bien à l’Histoire de l’Europe ! Certains pourront argumenter sur le fait que j’oublie la culture comme ciment d’un peuple. Certes. Mais l’Europe n’est pas occupée par un peuple mais par des peuples et leurs cultures sont différentes. La jonction interculturelle s’élabore à partir des périphéries de chacune d’entre elles et non de manière forcée ou artificielle. L’URSS a échoué. Tito a échoué. Mao a échoué dans l’imposition d’une culture commune. Même la Chrétienté et l’Islam ont échoué.
Le 11/09 une guerre nous a été déclarée et l’islamisme n’aura de cesse que de coller à sa réalité fantasmatique : devenir le maître du monde. La définition de l’ethnocentrisme est sans appel. (Ethnocentrisme : Le « primitif » se prend pour le centre de l’univers et peut croire que Dieu à tout créé pour lui. Ce qui amène le croyant à penser que, puisque la langue du groupe, qui doit sauver l’humanité elle est la mère de toutes les autres langues, celui qui ne la parle pas est un animal ou un barbare et puisque sa culture est divine, puisque sa religion est la seule véritable religion, toutes les autres ne sont que pure vanité » (lire AL-Afif Al-Akhdar – Crise identitaire du monde arabe.)
Les pratiques des factions de l’Islam sont directement issues de la politique du « tout ou rien » qui elle est un marqueur de névrose. Le renforcement de cette «névrose » par l’obsession de la vengeance contre l’Occident ne fait que mettre en avant plan le narcissisme collectif. Seule LA VICTOIRE TOTALE (la victoire ou la mort) sur les mécréants peut assurer le renouveau de ce narcissisme. La psychose n’est pas loin et les modèles ne manquent pas. Tous ces systèmes ont les mêmes éléments de base : frustration (réelle ou supposée) mise en avant et vérité absolue pour la vaincre.
Pour tenter de faire échec à l’échec programmé et en même temps satisfaire au dernier élément de la mise en place de la dictature, avoir un chef absolu, pourquoi ne pas prendre un prophète associé à un Dieu comme chef charismatique pour mener la bataille ? Peut–être que lui …. Nous percevons là le troisième élément indispensable à la démarche «psychotique » : le magique. Le modèle comportemental est prêt à fonctionner ! Frustration. Certitude. Pensée magique. L’islamisme est en place et peut fonctionner ! Sa dictature aussi !
L’affaire des caricatures vue au travers de ce prisme prend alors une autre signification. Mais il n’est jamais trop tard pour s’opposer à l’oppression.