28 mars 2024
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L’esclavage musulman

L’esclavage se perd dans la nuit des temps et les noirs n’en ont pas été les seules victimes, comme les Occidentaux n’ont pas été les seuls esclavagistes. Le mot «esclave» vient du mot «Slave», les Slaves païens ont en effet fourni les contingents les plus nombreux d’esclaves pendant le haut Moyen-âge, vendus par les Vénitiens aux arabo-musulmans. Si esclavage et colonisation se sont rejoints aux XVIIe et XVIIIe dans le commerce triangulaire pratiqué par des commerçants, et non par des colons, l’esclavage n’est pas inhérent à la colonisation occidentale, il existait des millénaires avant et exista après. Bien au contraire, la colonisation entraîna la disparition de l’esclavage dans les colonies. Avant même la colonisation de l’Afrique, les Européens avaient agi pour faire supprimer l’esclavage en Tunisie: «Après les trois mois de règne de son frère Othman, le fils de Mohammed bey, Mahmoud bey (1914-1824), se vit contraint par les puissances européennes à supprimer l’esclavage, malgré la perturbation économique que devait entraîner cette brusque mesure (1819)».

Lorsque les Français sont arrivés en Afrique du Nord et en Afrique noire au XIXe siècle, ils ont trouvé des esclaves. L’esclavage était pratiqué par les Arabes et les noirs depuis des siècles. Les ethnies noires se réduisaient en esclavage entre elles et ce sont des chefs noirs qui par des razzias alimentaient les négriers occidentaux aux XVIIe et XVIIIe siècles, ce qu’on oublie trop souvent de rappeler. On estime que fin XVIIIe et au début du XIXe en Afrique noire, un quart des hommes avaient un statut d’esclave ou de travailleur forcé. C’étaient des prisonniers de guerre ou des prisonniers pour dettes. La guerre et les dettes étaient les sources traditionnelles où s’approvisionnaient les marchands d’esclaves. Mais, si les Occidentaux supprimèrent l’esclavage, ils laissèrent le travail forcé.

Les Arabes réduisirent en esclavage pendant des siècles, non seulement des noirs, mais aussi des chrétiens par des razzias sur les côtes occidentales et la piraterie barbaresque: «Plus que des marchandises pillées, les Barbaresques tiraient profit des captifs. Le Chrétien cessait d’être un infidèle qu’on arrachait à son pays pour devenir un objet de négoce, dont on essayait de se débarrasser le plus vite et le plus cher possible.» . L’église catholique les racheta pendant des siècles. C’est cette piraterie qui fut un le motif essentiel de la colonisation de l’Algérie.

Pour illustrer ces propos, je vous propose de lire un texte écrit par le général E. Daumas et A. de Chancel, publié en 1856 . Rappelons qu’à cette époque, la France n’est présente en Afrique que sur le littoral algérien et qu’à cette date elle avait aboli l’esclavage depuis huit ans, en 1848. Le Sahara n’est pas encore bien exploré et il n’existait à cette date aucune colonie française en Afrique noire. Le général Daumas dont le but était de recueillir des informations sur les peuples du sud saharien, s’était introduit dans une caravane qui partait de Metlily, en Algérie, pour se diriger vers un royaume musulman du sud saharien, du nom d’Haoussa, ayant pour chef le sultan Bellou le Victorieux et pour capitale Kachena , leurs habitants appelés à l’époque Foullanes étaient arabes. Ces caravanes trans-sahariennes furent les pourvoyeuses d’esclaves pour le bassin méditerranéen et les Arabes du nord pendant des siècles. Les Foullanes avaient soumis tous les royaumes noirs échelonnés sur les fleuves Niger et Sénégal. Aujourd’hui, ce royaume se situerait sur la frontière entre le Niger et le Nigeria.

Dans un passage de son livre, il relatait les informations sur les conditions et les préceptes réglementant l’esclavage chez les musulmans. C’est ce passage que j’offre à votre lecture. Il se place dans l’esprit des gens qu’il accompagne et qu’il rencontre, il utilise le pronom «nous» pour représenter en fait les algériens de la caravane ou les habitants de la région. Je n’ai pas actualisé l’orthographe et l’ai laissée telle que le général Daumas l’utilisa :

«Au centre de la place était posé par terre un énorme tambour qu’un vigoureux Nègre battait à tour de bras avec un bâton tamponné. (…) C’est le tambour du sultan; jamais il n’est battu que pour convoquer l’armée. (…)
« Voici la volonté du serki :
« Au nom du sultan Bellou le Victorieux, que la bénédiction de Dieu soit sur lui, vous tous, gens du Moutanin, êtes appelés à vous trouver ici demain au jour levant, en armes et montés, avec des provisions suffisantes pour aller, les uns dans le Zenfa , les autres dans le Zendeur , à la chasse des Koholanes idolâtres, ennemis du glorieux sultan notre maître. –Que Dieu les maudisse !»
«Tout ce qu’ordonne le sultan est bon, répondirent les soldats; qu’il soit fait selon la volonté de notre seigneur et maître!»
Le lendemain, en effet, les Mekhazenia , exacts au rendez-vous, se partagèrent en deux goums , dont l’un prit à l’Est et l’autre au sud-ouest, avec mission de tomber sur les points sans défense, d’en enlever les habitants, et de saisir tous les paysans occupés à la culture de leurs champs; en même temps, des ordres étaient donnés pour traquer à l’intérieur les Koholanes idolâtres. (…)
En attendant le retour des goums qu’Omar avait envoyés à la chasse aux nègres, nous nous rendions tous les jours au marché des esclaves, Barka, où nous achetâmes aux prix suivants:

Un nègre avec sa barbe ………………………10 ou 15,000 Oudâas
On ne les estime point comme marchandise, parce qu’on a peu de chance pour les empêcher de s’échapper.
Une négresse faite, même prix
pour les mêmes raisons……………………….10 ou 15,000
Un Nègre adolescent………………………….30,000
Une jeune Négresse, le prix varie selon qu’elle est plus ou moins belle………………………………………..….50 à 60,000
Un négrillon……………………………………45,000
Une négrillonne………………………………..35 à 40,000

Le vendeur donne à l’acheteur les plus grandes facilités pour examiner les esclaves, et l’on a trois jours pour constater les cas rédhibitoires. On peut rendre avant ce temps expiré:
Celui qui se coupe avec ses chevilles en marchant;
Celui dont le cordon ombilical est trop exubérant;
Celui qui a les yeux ou les dents en mauvais état;
Celui qui se salit comme un enfant en dormant;
La négresse qui a le même défaut ou qui ronfle;
Celle ou celui qui a les cheveux courts ou entortillés (la plique).

Il en est d’ailleurs que nous n’achetons jamais, ceux, par exemple qui sont attaqués d’une maladie singulière que l’on appelle seghemmou .– (…).
On n’achète pas non plus ceux qui, étant âgés, ne sont pas circoncis;
Ni ceux qui viennent d’un pays situé au sud de Noufi: ils n’ont jamais mangé de sel, et ils résistent difficilement au changement obligé de régime;
Ni ceux d’une espèce particulière qui viennent du sud de Kanou: ils sont anthropophages. On les reconnaît à leurs dents qu’ils aiguisent et qui sont pointues comme celles des chiens. Nous craindrions pour nos enfants.- ils mangent d’ailleurs, sans répugnance les animaux morts de mort naturelle (djifa, charognes). –On dit qu’ils nous traitent de païens, parce que nous ne voulons que les animaux saignés par la loi ; car disent-ils, vous mangez ce que vous tuez, et vous refusez de manger ce que Dieu a tué.
Nous n’achetons pas non plus ceux appelés Kabine el Aakoul. Ils passent pour avoir la puissance d’absorber la santé d’un homme en le regardant, et de le faire mourir de consomption. On les reconnaît à leurs cheveux tressés en deux longues nattes de chaque côté de la tête.

L’achat des Foullanes, des Négresses enceintes et des Nègres juifs est sévèrement prohibé par ordre du sultan. L’achat des Foullanes, parce qu’ils se vantent d’être blancs; des Négresses enceintes, parce que l’enfant qui naîtra d’elles sera propriété du sultan, s’il est idolâtre, et libre s’il est musulman; des Nègres juifs, parce que tous sont bijoutiers, tailleurs, artisans utiles ou courtiers indispensables pour les transactions commerciales; car sous la peau noire ou sous la peau blanche dans le Soudan , dans le Sahara, dans les villes du littoral, partout les juifs ont les mêmes instincts et le double génie des langues et du commerce.

Pour éviter la fraude, une caravane ne sort point à Haoussa sans que les esclaves qu’elle emmène aient été attentivement examinés; et il en est de même encore à Taoussa, à Damergou et à Aguedeuz, chez les Touareug, où Bellou a des oukils chargés des mêmes soins. Le marchand qui contreviendrait à ces ordres s’exposerait à voir toutes ses marchandises confisquées.
En un mot, les esclaves proviennent des ghazias [razzias] faites sur les Etats nègres voisins avec lesquels Haoussa est en guerre, et dans les montagnes du pays, où se sont retirés les Koholanes qui n’ont pas voulu reconnaître la religion musulmane; des enlèvements de ceux qui, observant la religion nouvelle, paraissent regretter l’ancienne, et sont hostiles au pouvoir ou commettent quelques fautes.
(…)

De l’esclavage chez les musulmans

La loi permet la vente des esclaves, parce qu’en général ils sont infidèles.
«Dieu a dit: «Faites la guerre à ceux qui ne croient point en Dieu ni au jour du jugement.» Le Koran, chap. IX, verset 29.
«Dites aux prisonniers qui sont entre vos mains; «Si Dieu voit la droiture dans vos cœurs, il vous pardonnera, car il est clément et miséricordieux.» Le Koran, chap.VIII, verset 70,
Les docteurs ont toutefois diversement interprété cette parole du Koran. Les uns veulent que le maître d’un infidèle ne l’oblige point à embrasser l’islamisme et le laisse agir selon sa propre impulsion.
D’autres au contraire ont dit: Il importe qu’un maître enseigne à son esclave les principes de la religion et les devoirs dictés par Dieu aux hommes; il doit l’obliger au jeûne et à la prière, et tendre par tous les moyens à le rendre incapable de nuire aux musulmans, dût-il, pour atteindre ce but, employer la rigueur.
D’autres enfin, entre ces deux opinions, en ont mis une troisième:
«Tant qu’un esclave infidèle est jeune, disent-ils, son maître est tenu de chercher à le convertir; plus tard, il peut le laisser libre de faire à son propre gré.»

Il résulte de ces avis divers qu’un musulman doit agir avec son esclave selon que sa conscience a parlé; mais il est meilleur qu’il essaye d’en faire un serviteur de Dieu.
Sur quoi tous les docteurs sont d’accord, c’est que l’esclave musulman, mâle ou femelle, soit traité avec ménagement et même avec bonté.
«Vêtissez vos esclaves de votre habillement et nourrissez-les de vos aliments,» a dit le Prophète.
Et nous lisons dans les hadites [hadiths] (conversations de Sidna-Mohammed), que l’on doit fournir consciencieusement à l’entretien et à la nourriture de l’esclave, de même qu’il ne faut pas lui imposer une tâche au-dessus de ses forces.

Sidi Khelil a écrit:
«Si vous ne pouvez pas entretenir vos esclaves, vendez-les.»
Le chef du pays est chargé de veiller à cette règle, et de faire procéder à la vente des esclaves si leur maître ne pourvoit pas à leurs besoins de première nécessité ou s’il les fait travailler plus qu’il ne le devrait.
Malek, interrogé sur cette question, savoir: si l’on peut forcer un esclave à moudre pendant la nuit a répondu: «S’il travaille le jour, qu’il se repose pendant la nuit, à moins que l’occupation prescrite soit de peu d’importance et d’absolue nécessité.»

Ainsi un serviteur ne peut travailler la nuit entière auprès de son maître; on admet seulement qu’il lui donne des vêtements nécessaires pour le couvrir, de l’eau pour boire, qu’il lui rende enfin de ces services qui, se réitérant peu souvent, permettent le repos; et s’il est reconnu qu’un esclave ait souffert de la faim ou de l’excès de travail, il est vendu même malgré son maître.

Abou Messaoul a laissé ces paroles :
«J’ai frappé mon esclave et j’ai entendu une voix crier aussitôt: « Dieu est plus puissant vis-à-vis de toi que tu ne l’es vis-à-vis de ton serviteur! «Je me suis retourné, j’ai reconnu le Prophète et je me suis écrié: «Mon esclave est dès à présent affranchi pour l’amour de Dieu.»
Et Mohammed m’a répondu: «Si tu n’avais pas agi ainsi, le feu t’aurait dévoré.»
Selon Ibn Omar, un homme vint un jour auprès du Prophète en lui disant: «Combien de fois n’ai-je pas pardonné à mon esclave!». Mais Mohammed ne lui répondit point. Et deux fois encore cet homme répéta la même plainte sans obtenir un mot de blâme ou de conseil. À la quatrième fois enfin, l’envoyé de Dieu s’écria: «Pardonne à ton esclave soixante-dix fois par jour, si tu veux mériter la bonté divine.»

En souvenir de ces enseignements, les docteurs musulmans se sont appliqués à régir par des lois équitables tout ce qui concerne les esclaves et à leur assurer une constante protection.
La méchanceté, l’avarice, la débauche et la pauvreté même de leurs maîtres ne peuvent rien contre eux.
Les formes de vente et d’achat sont définies.
Un bien-être au moins suffisant leur est assuré.
Leurs mariages et leurs divorces sont réglementés.
Les modes d’affranchissement nombreux, les promesses d’affranchissement sacrées, et l’affranchi, se fond dans la population franche sans que son origine soit jamais pour lui un sujet d’humiliation.
La négresse, que son maître a fait mère, prend le titre d’oum el-ouled (la mère de l’enfant) et jouit de tous les égards dus aux femmes légitimes. Son fils n’est point bâtard, mais l’égal de ses demi-frères; il hérite comme eux, comme eux appartient à la tente: aussi ne voit-on pas de mulâtres esclaves.

On raconte qu’un jour un musulman ayant dit devant Abou Bekr et Abdallah Ibn Omar: «Je compare à des mulets les enfants d’une négresse et d’un homme de race: leur mère est une jument et leur père un âne; n’ayez point confiance en eux.
-Nous sommes certains, car nous l’avons vu, lui répondirent ses auditeurs, que ces gens-là sont au combat aussi courageux sur leurs chevaux que les enfants de race pure. Ne dites donc jamais: un tel est un fils d’une Négresse, et celui-là d’une femme de race; le champ de bataille, voilà ce qui doit les faire juger.»

Enfin, chez tous les hommes craignant Dieu, les esclaves font à certains égards partie de la famille; et l’on en voit souvent qui refusent d’être affranchis, comme le fit celui de notre seigneur Mohammed.
C’était un jeune Nègre qui avait été donné à Khedija, la femme du Prophète, et dont elle avait fait présent à son mari. Il se nommait Zeïd Ibn Haret. Son père, l’argent à la main, vint un jour pour le racheter. «Si ton fils veut te suivre, j’y consens, dit Mohammed, emmène-le.» Mais l’enfant, consulté, répondit: «Mon père, l’esclavage avec le Prophète vaut mieux que la liberté avec vous.». Cette réponse émut l’envoyé de Dieu, qui, ne voulant pas rester en générosité au-dessous d’un esclave, l’affranchit et le maria.

Votre religion, à vous chrétiens, vous défend d’avoir des esclaves, je l’ai entendu dire à Alger, et, en effet, je ne vous en vois pas. À Kachena, on m’avait assuré cependant que les rois nègres du sud du Niger et des bords de la grande mer, à l’Ouest, vous en vendaient de pleins vaisseaux. On ajoutait, il est vrai, que le commerce avait à peu près cessé depuis quelques années, et que le sort des Nègres enlevés dans les guerres en était devenu beaucoup plus rigoureux. Lorsqu’ils pouvaient vendre leurs prisonniers, les rois les engraissaient, en prenaient soin et les faisaient peu travailler; à présent, n’en sachant que faire, ils les égorgent par milliers pour ne pas les nourrir, ou les parquent près de leurs cases, enchaînés, sans vêtements, sans un grain de maïs, en attendant leur jour. S’ils les font travailler, c’est à coups de bâton, car les malheureux sont trop faibles, ne vivant que de racines, d’herbes ou de feuilles d’arbres, pour faire un bon service. Il en sera sans doute ainsi jusqu’à ce que tout le pays se soit fait musulman. Que Dieu allonge assez mon existence pour que j’en sois témoin!

Il vous répugne d’avoir des esclaves? Mais que nos serviteurs soient notre propriété et que les vôtres soient libres, entre eux le nom seul est changé. Qu’un domestique chrétien ait le droit de changer de maître si bon lui semble, il n’en sera pas moins pour toute sa vie domestique, et par conséquent, esclave, moins le nom. Quand nos Nègres sont vieux, nous les affranchissons; ils sont encore de nous, de notre tente; quand l’âge a pris vos serviteurs, qu’en faites-vous? Je n’en vois pas un seul à barbe blanche.
Chez vous, la femme du mariage a mépris pour la femme servante à qui son maître a donné un enfant. Pour vivre, il faut qu’elle ne dise jamais non. Chez nous, elle est oum el-ouled; elle a son logement; son fils est honoré; tous les deux sont de la famille.
«Vous êtes trop orgueilleux, et vous n’êtes pas assez dignes.»

Pour tous les vrais musulmans, Bou Houira a posé cette sentence:
«Ne dites jamais: mon esclave, car nous sommes tous les esclaves de Dieu, dites: mon serviteur ou ma servante.» (fin de citation).

Cette longue citation éclaire les principes qui régissent et justifient l’esclavage chez les musulmans. Ceux-ci sont toujours actuels puisqu’ils proviennent du Coran et des Hadiths, c’est-à-dire que l’esclavage résulte de la volonté de Dieu: «Que ceux qui ont été favorisés ne reversent pas ce qui leur a été accordé à leurs esclaves, au point que ceux-ci deviennent leurs égaux. –Nieront-ils les bienfaits de Dieu?» sourate XVI, verset 71 ; «Ne forcez pas vos femmes esclaves à se prostituer pour vous procurer les biens de la vie de ce monde, alors qu’elles voudraient rester honnêtes. Mais si quelqu’un les y contraignait… Quand elles ont été contraintes, Dieu est celui qui pardonne, il est miséricordieux.» sourate XXIV, verset 33.

L’islam est donc une idéologie politico-religieuse esclavagiste. D’ailleurs les relations sexuelles entre le maître et ses femmes esclaves sont les seules relations sexuelles hors mariage acceptées par le Coran: «À l’exception des hommes chastes qui n’ont de rapports qu’avec leurs épouses et avec leurs captives de guerre; -ils ne sont donc pas blâmables, tandis que ceux qui en convoitent d’autres sont transgresseurs», sourate LXX, verset 29-31.

Grâce aux pressions internationales, les pays arabo-musulmans à connaître encore l’esclavage durent l’abandonner, ainsi l’Arabie Saoudite, très en avance sur les droits de l’homme, comme chacun sait, abolit l’esclavage en 1962! Qui pense à le lui reprocher?
Puisqu’il est demandé à la France de se repentir, il serait normal que ce soit réciproque et élargi à tous les acteurs esclavagistes. Je propose donc que la France demande à l’Algérie de se repentir pour tous les Chrétiens que ses barbaresques ont réduits en esclavage. Que Fahd Bin Abdulaziz Al Saoud, roi d’Arabie Saoudite se repente officiellement parce que son royaume n’a aboli l’esclavage qu’en 1962.

Mais il y a pire et le silence sur cette situation est assourdissant! Aujourd’hui, 12.3 millions de personnes sont victimes du travail forcé dans les pays en voie de développement. C’est l’estimation faite par le Bureau International du Travail (B.I.T.) dans un rapport publié au mois de mai 2005. Il y a encore pire: après la décolonisation, l’esclavage revint dans certains pays africains. La République Islamique de Mauritanie s’illustre dans cette catégorie. Sous les pressions internationales, ce pays a aboli l’esclavage en….1981! Mais les décrets d’application ne furent jamais promulgués!

Aujourd’hui, l’esclavage existe donc toujours dans ce pays! Quel intellectuel ou homme politique français ose demander des comptes à M. Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, président de la République Islamique de Mauritanie? Personne! Est-ce que Madame Taubira demande à ce qu’il soit traduit devant une cours de justice internationale pour «crime contre l’humanité»? Pas du tout! Sa loi en ne condamnant que le seul esclavage pratiqué par les Occidentaux alors qu’il n’existe plus depuis plus de 150 ans, légitime implicitement l’esclavage arabo-musulman qui existe toujours en Afrique, la loi Taubira de 2001 est, par conséquent, une loi anti-humanitariste et parfaitement scandaleuse.

Tout ceci démontre que les campagnes de falsifications historiques sur l’esclavage, lancées par certains communautaristes n’ont pas pour objectif la lutte contre l’esclavagisme, mais d’asseoir leurs revendications communautaires, brisant un peu plus la citoyenneté française. L’objectif reste en définitive toujours le même: salir la civilisation occidentale pour mieux la soumettre.

Notes


1 Charles-André Julien, Histoire de l’Afrique du Nord, de la conquête arabe à 1830, Paris, Payot, 1978, t. II p. 301.
2 Charles-André Julien, idem., p. 279.
3 Le général E. Daumas et A. de Chancel, Le grand désert du Sahara au pays des Nègres, Paris, Michel Lévy, libraires-éditeurs, 1856.
4 Aujourd’hui orthographiée Katsina.
5 De Kachena.
6 Mohammed Omar, calife responsable de la région vis-vis du sultan.
7 Aujourd’hui, la région située entre Gusau et Kano au Nigeria.
8 Aujourd’hui, la région de Zinder au Niger.
9 Membres des tribus Makhzen traditionnellement chargés de la police et de prélever les impôts.
10 Un goum est une troupe de cavaliers.
11 Ethnie noire animiste.
12 Il faut prendre cette expression comme une simple figure de style afin d’introduire le tarif des différents types d’esclaves.
13 Coquillages du Niger servant de monnaie.
14 Maladie tropicale.
15 La viande hallal.
16 A cette époque on appelait Soudan tout le sud du Sahara.
17 Hadith.
18 Les citations du Coran sont tirées de la traduction de Denise Masson publiée dans la Pléiade.

2 réflexions sur « L’esclavage musulman »

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