Si cela reste vrai, vous n’avez pas pu ne pas ressentir une terrible indignation devant l’arrogance meurtrière de sites islamistes appelant au meurtre, condamnant à mort un enseignant français ayant commis le crime de lire publiquement et commenter le Coran.
Questions : Sa lecture lui a-t-elle fait pénétrer l’essence du texte?
– L’a-t-il compris?
– A-t-il fait d’injustes commentaires ?
– A-t-il “offensé” les fidèles de l’Islam en rendant public le fruits de réflexions basées sur des incompréhensions et ou une traduction falsifiée du Coran?
– Les citations sur lesquelles repose sa critique sont elles mensongères et sans rapport avec l’original en arabe ? Si oui, en quoi? Et si non, pourquoi est-il offensant et sacrilège de faire connaître le contenu précis du Coran?
On pourrait multiplier ces questions qui ne sont en vérité pas le nœud du problème posé pas les menaces de mort et les imprécations.
Maître Badinter se félicitait il n’y a pas si longtemps de l’initiative réellement humaine de François Mitterrand menant bataille, à contre courant semblait-il alors, pour obtenir du Parlement de ce pays qu’il vote l’abolition de la peine de mort, prohibant définitivement le meurtre légal déclinant la loi du talion.
Ce vote historique fait lui aussi parti du consensus national mis en route avec la Grande Révolution française, puis mis entre parenthèse pendant un siècle et demi par l’évolution terroriste de cette révolution.
En lançant une fatwa, condamnant un professeur français à être ignominieusement assassiné, des groupes ou des sectes se réclamant de l’Islam prétendent aujourd’hui dire et dicter le Droit dans ce pays, s’arrogeant ce faisant le droit de haute et basse justice que le peuple français a arraché des mains de la classe seigneuriale pour le briser, afin de se l’approprier au nom de la lutte contre “l’impiété et le blasphème contre l’Islam et son Prophète” et intimider la nation toute entière?
Qui peut accepter, sans réagir par la parole et les actes, cette misérable tentative de groupements clandestins réalisant de fait une appropriation du pouvoir judiciaire dans sa forme ultime abrogée par la loi, celle de disposer de la vie des citoyens?!
Qui peut accepter de laisser rétablir dans ce pays les relations juridiques du servage destinées à asseoir un esclavage moral? Vous?
Allez-vous accepter ce coup de force, laissant les habitants de ce pays vivre sous une menace permanente, celle qui agit en se servant de l’arme de l’anonymat irresponsable de sites ou de groupes clandestins, pour mieux terrifier?
Aller-vous abandonner les citoyens ? Allez-vous assister, muets, à cette sauvage et audacieuse entreprise visant à interdire le recours à la loi protectrice résultat du consensus républicain ?
Nous sommes aujourd’hui le 4 octobre, cela va faire bientôt plusieurs jours que le Professeur Redeker vit caché, sans même recevoir l’aide matérielle de la nation, sans le secours de tous les instants que la Nation Britannique a apporté à Salman Rushdie quand il a, lui aussi, été victime de lanceurs et d’exécuteurs de fatwas.
Cet abandon, c’est une véritable honte pour ce pays qui eut et prétend conserver le titre de phare de la Liberté!
Quoi faire?
Déjà, Madame, Monsieur, prendre position clairement et solennellement; ensuite inviter le peuple à montrer ouvertement de quel côté il se trouve :
– du côté de la liberté de conscience et de parole, du côté de la liberté de lire et de commenter à voix haute tout écrit, en s’exposant seulement à la réfutation par des arguments, en cas d’erreur de lecture, que l’erreur soit involontaire ou volontaire, ou en cas de travestissement ou de polémique partiale
– ou du côté des bourreaux, du côté de ceux qui étouffent les peuples sous de hardies affirmations qu’ils prétendent leur interdire de vérifier.
Ensuite :
– descendre dans la rue réaffirmer ce qu’est la France des droits de l’homme et du citoyen!
– Inscrire dans chaque plate forme et argumentaire électoral la condamnation de l’arrogance totalitaire qui voudrait régir la vie intellectuelle et morale dans notre pays, par la plongée progressive dans la charia obligatoire pour tous. La charia obligatoire pour tous et la dévotion forcée à un homme tenu pour prophète par certains, cette exigence outrancière condamne, depuis des décennies, les populations du Soudan à subir une terrible guerre qui a fait des centaines de milliers de victimes civiles avec les menées de Khartoum d’abord contre les organisations démocratiques et les syndicats, puis contre les noirs animistes du Kordofan, ensuite contre les noirs chrétiens du sud et pour finir, ce conflit banalisé et camouflé qui chaque jour fait plusieurs centaines de victimes civiles au Darfour.
– Inscrire dans chaque plate forme électorale que la violence criminelle qui menace le professeur Redeker ne fera céder ni le peuple de France ni aucun de ses représentants, quelle que soit leur appartenance. En d’autres termes, dire tous haut et fort : “Nous sommes tous des Redeker !”
Article sélectionné par Netha