Oiseaux ! Traversez le ciel !
Mettez la vie entre l’immense et moi !
Là-haut, rien ne suis, à peine un photon,
Ci bas, j’éprouve la pierre du bien.
L’Universel guette comme un faucon
Ce qui résiste au diffus en terrien.
Oiseaux ! Crucifiez le ciel !
Détruisez le vol de mon immense émoi !
Je suis la créature offerte au Mal,
Qui l’évite et le combat dans l’arène.
La pesanteur alourdit mon cheval,
Ces cornes le frôlent pour mon honneur.
Oiseaux ! Animez le ciel !
Tendez vos ailes entre l’immense et moi !
L’humain est tout, je veux être ce Rien ;
Le Tout n’est rien, je veux être ce Tout.
M’importe le créneau que je tiens
Plus que l’humanité qui me dissous.
Oiseaux ! Déguisez ce ciel !
Ayez pitié de mon immense émoi !
Firmament vibre, frémissement de Dieu,
Attirant mes sens et ma conscience.
Si plein de Lui, j’y brûle mes yeux
Et manque de me fondre en son essence.
Oiseaux ! Fermez ce ciel !
Tendez vos ailes entre l’immense et moi !
Mais je reste sur mon rocher pointu,
Je ne rejoins les pétrels qu’en pensée…
L’Universel s’attend à un vaincu,
Je suis l’humus qui tient à sa pesée !
Oiseaux ! Apaisez le ciel !
Délivrez ma vie de cet immense émoi !
19 décembre 2005