Saddam Hussein a été condamné à mort par pendaison, ainsi que son demi-frère Barzan Ibrahim, qui était chef des services de renseignements irakiens à l’époque du massacre de Doujaïl et Awad Hamed al-Bandar, ancien chef du tribunal révolutionnaire irakien.
L’ancien vice-président irakien Taha Yassin Ramadan a été condamné à la prison à perpétuité pour meurtre avec préméditation tandis que Muhammad Azawi Ali, responsable du parti Baas dans la région de Doujaïl, a été acquitté pour manque de preuves. Trois autres co-accusés ont été reconnus coupables de meurtres et de tortures et ont écopé chacun une peine de 15 ans d’emprisonnement. Il s’agit d’Abdullah Kazim Ruwayyid, Mizhar Abdullah Ruwayyid et Ali Dayih Ali, tous les trois anciens responsables du parti Baas.
Le président irakien Jalal Talabani (kurde) a estimé que le procès de Saddam Hussein avait été juste mais a refusé de commenter la sentence de mort, craignant d’accentuer les tensions en Irak. De son côté, le gouvernement dominé par la majorité chiite s’est manifestement félicité de ce jugement. « Saddam méritait au moins cela, parce que le crime était grand. Aucune autre peine n’était possible », a déclaré le porte-parole du gouvernement irakien Ali al Dabbagh à Reuters dimanche 5 novembre.
« La Cour a fait preuve de professionnalisme et de justesse. Saddam a subi la justice dont il a privé le peuple irakien pendant 35 ans », a renchéri le vice-Premier ministre Barham Saleh tandis que l’ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Zalmay Khalilzad (d’origine afghane) a salué une « étape importante » dans la construction d’une société libre.
A Amman, où siège le comité de défense de l’ancien dictateur irakien, le principal avocat de Saddam, Khalil al-Dulaimi, parle de « mascarade » sur la chaîne qatarie arabophone Al-Jazeera. Selon al-Dulaimi, Saddam lui aurait dit en parlant de lui-même : « Saddam Hussein ne sera jamais battu. » Fidèle à son obsession iranophobe, l’ancien maître de Bagdad aurait ajouté : « Ce sont les hommes de Perse qui seront battus ». Une autre membre du comité, Bouchra al Khalil, a dénoncé ce qu’elle a qualifié de « déni de justice » prononcé par « un tribunal illégal établi par l’occupant américain qui ne pouvait pas tenir un procès équitable ».
A Paris, une fois de plus le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a raté une occasion de se taire. Il a fait savoir immédiatement que la France était défavorable à la peine capitale et a appelé les Irakiens « à faire preuve de retenue» : « La France a une position constante en faveur de l’abolition de la peine de mort », a-t-il déclaré. Le chef de la diplomatie française cherche à « faire connaître cette position aux autorités de Bagdad »…