Les femmes sont lapidées à mort et subissent l’ablation du clitoris. Les homosexuels sont pendus sous le regard approbateur des partisans de la Shariah, le code légal de l’Islam. Les sunnites et les shiites s’entredéchirent tous les jours en Irak. Les mères Palestiniennes enseignent à leurs enfants de 3 ans le monde idéal du martyr. On peut comprendre que les tenants de l’orthodoxie musulmane puissent rejeter ces accusations, mais on comprend moins que les “prêtres non-Musulmans” du Siècle des Lumières se précipitent pour les absoudre.
Ces progressistes donnent comme argument la nécessité d’aller à la racine des problèmes. D’accord. Le terrorisme est la manifestation d’un malaise et n’est pas le malaise lui-même. Mais les racines du terrorisme ne sont pas celles auxquelles pensent ces progressistes. Je suis un ancien membre de la Jamea’h al Islamyah, un groupe dirigé par Ayman al Zawahiri, n°2 d’al Qaeda. Je peux vous garantir que l’enseignement inhumain de l’idéologie islamiste peut transformer un esprit ouvert en un terroriste. Et on ne peut combattre le terrorisme musulman sans aller aux racines idéologiques de l’Islam radical. Et la principale racine de la terreur a comme nom le “salafisme”, une version ultra-conservatrice et violente de la religion (1).
Il est vital de comprendre que le courant traditionnel et même principal de l’enseignement islamique accepte et encourage la violence. Ainsi la Shariah permet le meurtre des apostats, la frappe des femmes pour les discipliner, le prosélytisme des non-Musulmans et leur conversion par la guerre ou leur protection comme dhimmis, citoyens inférieurs. Notre loi islamique exhorte tout croyant à exterminer les Juifs, avant la Fin des Jours. Le silence assourdissant de la majorité des Musulmans devant ces pratiques barbares est le témoignage évident qu’il y a une erreur à la base.
Le monde islamique est vraiment dans une situation difficile. On n’a pas d’interprétation du Coran rigoureuse sur le plan théologique qui puisse clairement défier les abus de la Shariah. Ainsi une branche tolérante de l’Islam comme le soufisme ne fournit pas la base théologique essentielle qui puisse annuler les proclamations cruelles du groupe salafiste.
Ainsi depuis plus de 20 ans j’essaie de développer une théologie rigoureuse de l’Islam qui enseigne la paix.
Cependant, il est ironique et décourageant de constater que des intellectuels Occidentaux non-Musulmans – qui soi-disant soutiennent les droits de l’homme – sont devenus des obstacles à la réforme de l’Islam.
L'”islamiquement correct” en Occident est devenu un mur contre la critique d’une Shariah inhumaine. Ces Occidentaux trouvent des excuses au terrorisme islamique comme la pauvreté, le colonialisme, la discrimination ou la création d’Israël. Alors quelle incitation les Musulmans ont-ils pour demander la réforme, alors que des Occidentaux dits “progressistes” ouvrent la voie d’un Islam barbare ? Si le problème n’est pas la croyance religieuse comme ceux-ci le disent, alors pourquoi les Chrétiens qui vivent en milieu arabo-musulman, dans les mêmes conditions que les Musulmans ne se livrent pas à des campagnes de terreur à grande échelle?
De même, des politiciens et des Universitaires Occidentaux ont adopté le refrain que l’extrémisme islamique serait né du conflit israélo-arabe. Cette analyse ne convainc aucun esprit rationnel: le meurtre de 150 000 innocents en Algérie ou l’assassinat de centaines de bouddhistes en Thailande, ou la violence inouïe entre shiites et sunnites en Irak ont-ils un rapport quelconque avec le conflit israélo-arabe ? (2)
Les féministes occidentales se battent chez elles pour un salaire égal à celui des hommes et pour des chances égales. Sous prétexte de relativisme culturel, ces même féministes ne s’inquiètent pas du fait que les femmes dans le monde islamique sont battues, exécutées ou mutilées sur le plan génital, ne peuvent pas voter, conduire une voiture ou s’habiller comme il leur plaît.
La tendance à l’autocensure des Occidentaux dans leurs critiques empêche la réforme de l’Islam.
Les Américains manifestent contre la guerre en Irak, mais s’abstiennent de le faire quand des terroristes enlèvent des innocents et les décapitent.
Ainsi après les attentas de Madrid, des millions de citoyens espagnols ont manifesté contre l’ETA. Quand ils ont réalisé leur méprise et que des Musulmans étaient derrière cette terreur, les manifestations ont cessé. Cette attitude envoie un message d’encouragement aux Islamistes radicaux afin qu’ils persévèrent dans la violence. L’apaisement des Occidentaux à l’égard des communautés musulmanes a exacerbé le problème.
Pendant la période de 4 mois qui a suivi la publication des caricatures de Mahomet dans un magazine danois, on n’a pas assisté à des manifestations de Musulmans. Après les excuses du magazine danois, des émeutes ont éclaté dans le monde entier. Les excuses ont été perçues come une faiblesse et une concession par les Islamistes.
Pire que tout peut-être, est le sentiment anti-américain. Ce ressentiment est si profondément ancré dans l’identité individuelle qu’il a mené, consciemment ou non, de nombreux Occidentaux à soutenir moralement les ennemis de l’Amérique. Ces gens doivent comprendre que l’Islam radical est essentiellement anti-libéral, totalitaire et qu’il signifie la mort de toutes les valeurs occidentales. Les droits de l’Homme et la dignité dont nous bénéficions en Amérique ou ailleurs ne sont pas acquis.
Le dialogue inter-religieux avec les Musulmans n’a rien donné. On devrait exiger des organisations et des érudits musulmans qu’ils dénoncent sans ambiguïté le salafisme et la violence dans les mosquées, les écoles et les médias. On ne doit plus considéré comme “modéré” tout Musulman qui ne dénonce pas haut et fort les décrets inhumains de la Shariah.
Tout cela rend notre travail plus difficile, nous autres Musulmans de la réforme. Quand les Occidentaux font des excuses “politiquement correctes” aux Islamistes, cela met en danger nos vies, en tout cas cela nous bâillonne. La Tolérance ne signifie pas accepter des atrocités sous le prétexte de “relativisme” culturel. Il est grand temps dans le monde libre de voir la réalité du salafisme en face, sinon c’est la réalité de l’Islam radical qui nous fera face.
Article paru dans Opinion Journal, émanation du Wall Street Journal, le 3 avril 2007
Traduit par Albert Soued, www.chez.com/soued/conf.htm, pour www.nuitdorient.com
Note de la traduction
(1) Le salafisme est une doctrine de l’Islam qui se réfère à l’enseignement des premiers califes, premiers parents de l’Islam (salaf), doctrine pure et dure. Elle est pratiquée notamment en Arabie saoudite, sous le nom de “wahabisme” depuis que la tribu al Saoud gouverne le pays
(2) Et le Darfour? 300 000 Noirs Musulmans assassinés par des Arabes moins noirs Musulmans dans un génocide du gouvernement soudanais utilisant les auxiliaires “janjawid” pour la basse besogne de nettoyage de la région. Il y a aujourd’hui 2,5 millions de réfugiés, soit avec les morts 50% de la population du Darfour
The Trouble With Islam
Sadly, mainstream Muslim teaching accepts and promotes violence.
BY Dr. TAWFIK HAMID, a onetime member of Jemaah Islamiya, an Islamist terrorist group, is a medical doctor and Muslim reformer living in the West.
April 3, 2007 – Opinion Journal
Not many years ago the brilliant Orientalist, Bernard Lewis, published a short history of the Islamic world’s decline, entitled “What Went Wrong?” Astonishingly, there was, among many Western “progressives,” a vocal dislike for the title. It is a false premise, these critics protested. They ignored Mr. Lewis’s implicit statement that things have been, or could be, right.
But indeed, there is much that is clearly wrong with the Islamic world. Women are stoned to death and undergo clitorectomies. Gays hang from the gallows under the approving eyes of the proponents of Shariah, the legal code of Islam. Sunni and Shia massacre each other daily in Iraq. Palestinian mothers teach 3-year-old boys and girls the ideal of martyrdom. One would expect the orthodox Islamic establishment to evade or dismiss these complaints, but less happily, the non-Muslim priests of enlightenment in the West have come, actively and passively, to the Islamists’ defense.
These “progressives” frequently cite the need to examine “root causes.” In this they are correct: Terrorism is only the manifestation of a disease and not the disease itself. But the root-causes are quite different from what they think. As a former member of Jemaah Islamiya, a group led by al Qaeda’s second in command, Ayman al-Zawahiri, I know firsthand that the inhumane teaching in Islamist ideology can transform a young, benevolent mind into that of a terrorist. Without confronting the ideological roots of radical Islam it will be impossible to combat it. While there are many ideological “rootlets” of Islamism, the main tap root has a name–Salafism, or Salafi Islam, a violent, ultra-conservative version of the religion.
It is vital to grasp that traditional and even mainstream Islamic teaching accepts and promotes violence. Shariah, for example, allows apostates to be killed, permits beating women to discipline them, seeks to subjugate non-Muslims to Islam as dhimmis and justifies declaring war to do so. It exhorts good Muslims to exterminate the Jews before the “end of days.” The near deafening silence of the Muslim majority against these barbaric practices is evidence enough that there is something fundamentally wrong.
The grave predicament we face in the Islamic world is the virtual lack of approved, theologically rigorous interpretations of Islam that clearly challenge the abusive aspects of Shariah. Unlike Salafism, more liberal branches of Islam, such as Sufism, typically do not provide the essential theological base to nullify the cruel proclamations of their Salafist counterparts. And so, for more than 20 years I have been developing and working to establish a theologically-rigorous Islam that teaches peace.
Yet it is ironic and discouraging that many non-Muslim, Western intellectuals–who unceasingly claim to support human rights–have become obstacles to reforming Islam. Political correctness among Westerners obstructs unambiguous criticism of Shariah’s inhumanity.
They find socioeconomic or political excuses for Islamist terrorism such as poverty, colonialism, discrimination or the existence of Israel. What incentive is there for Muslims to demand reform when Western “progressives” pave the way for Islamist barbarity? Indeed, if the problem is not one of religious beliefs, it leaves one to wonder why Christians who live among Muslims under identical circumstances refrain from contributing to wide-scale, systematic campaigns of terror.
Politicians and scholars in the West have taken up the chant that Islamic extremism is caused by the Arab-Israeli conflict. This analysis cannot convince any rational person that the Islamist murder of over 150,000 innocent people in Algeria–which happened in the last few decades–or their slaying of hundreds of Buddhists in Thailand, or the brutal violence between Sunni and Shia in Iraq could have anything to do with the Arab-Israeli conflict.
Western feminists duly fight in their home countries for equal pay and opportunity, but seemingly ignore, under a façade of cultural relativism, that large numbers of women in the Islamic world live under threat of beating, execution and genital mutilation, or cannot vote, drive cars and dress as they please.
The tendency of many Westerners to restrict themselves to self-criticism further obstructs reformation in Islam. Americans demonstrate against the war in Iraq, yet decline to demonstrate against the terrorists who kidnap innocent people and behead them. Similarly, after the Madrid train bombings, millions of Spanish citizens demonstrated against their separatist organization, ETA. But once the demonstrators realized that Muslims were behind the terror attacks they suspended the demonstrations. This example sent a message to radical Islamists to continue their violent methods.
Western appeasement of their Muslim communities has exacerbated the problem. During the four-month period after the publication of the Muhammad cartoons in a Danish magazine, there were comparatively few violent demonstrations by Muslims. Within a few days of the Danish magazine’s formal apology, riots erupted throughout the world. The apology had been perceived by Islamists as weakness and concession.
Worst of all, perhaps, is the anti-Americanism among many Westerners. It is a resentment so strong, so deep-seated, so rooted in personal identity, that it has led many, consciously or unconsciously, to morally support America’s enemies.
Progressives need to realize that radical Islam is based on an antiliberal system. They need to awaken to the inhumane policies and practices of Islamists around the world. They need to realize that Islamism spells the death of liberal values. And they must not take for granted the respect for human rights and dignity that we experience in America, and indeed, the West, today.
Well-meaning interfaith dialogues with Muslims have largely been fruitless. Participants must demand–but so far haven’t–that Muslim organizations and scholars specifically and unambiguously denounce violent Salafi components in their mosques and in the media. Muslims who do not vocally oppose brutal Shariah decrees should not be considered “moderates.”
All of this makes the efforts of Muslim reformers more difficult. When Westerners make politically-correct excuses for Islamism, it actually endangers the lives of reformers and in many cases has the effect of suppressing their voices.
Tolerance does not mean toleration of atrocities under the umbrella of relativism. It is time for all of us in the free world to face the reality of Salafi Islam or the reality of radical Islam will continue to face us.