26 janvier 2025
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Les incendiaires


Il est vrai que la France n’est pas l’Amérique. Par certains aspects, c’est bien regrettable. Car la façon d’envisager la démocratie par certains français est digne de l’exception culturelle qui constitue l’alibi des républiques bananières. Puisque le candidat issu des urnes ne me convient pas, alors je provoque des émeutes, j’en appelle à la grève ou je bloque des universités. Telle est la conception de la démocratie revue par certains étudiants adeptes des grèves préventives ou autres leaders syndicaux qui n’existent pourtant que du fait d’un monopole qu’il convient aujourd’hui de revoir.
Aux USA, après des campagnes électorales souvent virulentes qui opposent deux grands partis de gouvernement qui auront pris soin d’organiser des primaires chacun de leur côté, le perdant appelle au rassemblement de la nation derrière son nouveau président une fois les résultats proclamés. Et le premier geste du nouveau président est de jurer qu’il sera le garant de la Constitution des Etats-Unis, texte fondateur derrière lequel tous les américains se retrouvent et s’unissent par delà leur diversité et leurs différences.

En France, certains étudiants ne comprennent toujours pas que seuls les travailleurs sont en mesure de déclarer et faire une grève dans la mesure où ils ont un travail et sous la condition qu’ils respectent le droit de circulation et la liberté de travailler de ceux qui ne font pas grève. Faut-il leur rappeler qu’un étudiant n’est pas encore un travailleur, et il ne le sera jamais s’il ne se donne pas la peine de choisir des filières d’enseignement supérieur qui lui apporteront une réelle qualification ? Rien que pour rappeler ces notions essentielles à l’éducation de nos enfants, il est urgent de rétablir les cours d’instruction civique dans nos écoles.
Par ailleurs, si le droit de grève est un droit légitime, le concept de « grève préventive » en est une dérive bien douteuse, issue d’une lecture extensive du principe de précaution.

L’autonomie des universités est une promesse du candidat Sarkozy. Partout dans le monde (libre), l’autonomie des universités est l’expression – et la garantie – de la liberté de l’enseignement supérieur, mais une liberté dans la responsabilité, celle-là même qui effraie nos anarchistes assistés. C’est d’ailleurs un véritable tour de passe-passe que de compter chez nous des anarchistes prompts à se révolter dès que l’on parle d’autonomie…Charme de l’hexagone en décalage !

On ne peut plus développer en France des formations parking qui condamnent les étudiants au chômage au frais du contribuable : on plume ainsi les parents pour duper les enfants ! Dans le monde entier, les universités sont libres de proposer les formations qu’elles désirent du moment que ces formations s’autofinancent. Et elles s’autofinanceront dans la mesure où les bénéficiaires directs de ces formations universitaires – les étudiants, les fondations, les collectivités locales et les entreprises – seront disposés en assumer le coût. Ces derniers seront d’autant plus disposés à en assumer le coût qu’ils considèreront que ces formations constituent un investissement pour eux, c’est-à-dire qu’elles apportent une réelle qualification, donc un emploi et une perspective de carrière pour l’étudiant, des compétences et des perspectives de résultats pour l’entreprise.

D’ailleurs, ce qui est valable pour l’université l’est aussi pour les syndicats. Dans un pays libre, la liberté de fonder des syndicats doit se traduire par l’existence de syndicats libres mais indépendants. Ici comme ailleurs, la liberté implique la responsabilité, ce qui est la condition d’une représentativité vraie de syndicats réellement impliqués au développement des entreprises. Au nom de quoi le contribuable doit-il maintenir sous perfusion des universités qui condamnent la jeunesse française au chômage structurel et des syndicats qui bloquent l’économie du pays ? L’ignorance ou le masochisme ? Les élections ont montré que les français voulaient en finir avec les deux !


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