Ainsi, le peuple, souverain, paraît-il, vote, mais celui-ci compte pour quantité négligeable (sauf s'il défile dans la rue et comme il faut) puisque chaque décision doit être non pas débattue pour être ajustée mais réfutée.
Faut-il pour autant lui jeter la pierre lorsque en face de lui aucun autre plan d'envergure n'est proposé pour séduire les enseignants ? Certes, il est question d'autonomie, de tutorat, mais cela n'est pas fait dans le cadre d'un projet de loi organique qui viserait non pas des petites améliorations, mais un réel plan de rénovation et d'implication de tous les acteurs dont la nécessité ne peut être réduit au seul fait de les rencontrer en face à face.
Un tel plan, détaillé médiatiquement, ne pourrait pas être réfuté par les ultra conservateurs des syndicats de gauche puisqu'il aurait pour enjeu de répondre précisément à leur fonds de commerce idéologique : lutter contre les inégalités injustifiées. Or, en démontrant que celles-ci sont prises en compte les syndicats idéologisés à outrance auraient du mal à mobiliser.
Ce n'est donc pas en séduisant leurs politiques, mais bien en répondant réellement aux problèmes réels qu'un gouvernement de la réforme pourrait aller de l'avant en conformité avec le mandat qui lui a été confié il y a à peine deux mois, et confirmé le mois dernier.
Or, il semble bien, et cela concerne aussi la sécurité sociale, le déficit, que les actuelles décisions gouvernementales n'innovent en rien sinon dans le basic indispensable comme le bouclier fiscal et l'actualisation des règles civiles quant à la délinquance.
Il suffisait d'entendre ce malheureux responsable de supermarché (son accent indiquait son orgine nord africaine) montrer ses plaies physiques au nouveau ministre de l'Intérieur, tout en se plaignant amèrement de se voir sans cesse dévalisé pour comprendre que l'enfer n'est pas encore sur off, même pas sur pause, il continue, 24h sur 24.
L'été, certes, rend un peu irréel les souffrances, la misère semble plus douce sous le soleil, (même s'il pleut plus qu'à l'accoutumée…), il n'empêche qu'un décalage se fait sentir entre les bons sentiments, la décontraction affichée, quelques réussites en matière de temporisation et aménagements de quelques problèmes cruciaux (Europe, Airbus), et les problèmes réels du peuple réel et non pas fantasmé par celles et ceux qui se targuent pourtant de parler en son nom, tout en refusant d'appliquer ce qu'il demande par son vote.
Il sera curieux d'observer combien de temps durera ce grand écart.